mercredi 21 mai 2014

Fleurs de cerisier (4)

Alors qu'une vie nouvelle fleurit en moi, le hasard se charge de me rappeler, ces jours-ci, la fragilité de l'existence.

Mon premier éditeur en est à ses derniers moments. Si vous voulez avoir une bonne pensée pour lui, son souhait le plus cher est de quitter cette vie doucement, dans son sommeil, exactement comme une fleur de cerisier emportée par le vent.

Qu'est-ce qu'on répond a quelqu'un qui nous fait cette confidence? Rien. Qu'est-ce qu'on peut répondre? Il ne nous reste qu'à lui dire qu'on espère que son désir se réalisera.

Pendant ce temps, un autre pilier de mon univers littéraire est présentement à l'hôpital, en train de lutter pour sa vie. Une journée, tout allait bien, le lendemain on découvrait dans ses veines une menace contre sa santé.

On est tous des fleurs de cerisier, retenues à la branche par les caprices du destin.

Mais il faut se souvenir que, tant que l'arbre est chargé de fleurs, le spectacle est magnifique.

9 commentaires:

Prospéryne a dit…

Je suis sans mots. Je connais bien les personnes dont tu parles et je suis très touchée moi aussi par ce qui leur arrive, même si elles me sont moins proche que toi.

Hélène a dit…

L'image est magnifique. J'espère que ces personnes auront ce qu'elles souhaitent chacune à sa manière. La vie est fugace, il faut profiter de chaque moment.

Nomadesse a dit…

À 29 ans, j'ai eu autour de moi, deux personnes atteintes sévèrement, à peu près de mon âge. L'une est décédée, l'autre s'en est sortie. Ça été mon choc de la trentaine, car grâce à ces deux personnes, j'ai réalisé que ma liste des priorités, mes essentiels, ne devaient pas attendre à plus tard. Je les remercie d'avoir changé ma vie.

Sébastien Chartrand a dit…

Pour la première personne, que je n'ai pas l'honneur de bien connaître, tout ce que j'espère c'est que son départ se fera de la façon la plus douce et la plus sereine.

Pour la seconde personne, sa santé occupe nos pensées, bien sûr. Je suis présentement en train d'écrire dans son bureau et je me dis que j'aurais aimé prendre le temps de faire mieux connaissance. J'ai toutefois confiance que les choses iront pour le mieux (aux plus récentes nouvelles, c'est encourageant) et ensuite, je compte bien tenir un contact plus fréquent.

Souvent je me demande pourquoi, trop souvent, il faut de pareils drames pour considérer l'importance d'une personne dans nos vies...

Gen a dit…

@Prospéryne : Dans les deux cas, ce ceux dont personnes qui ont eu une grande influence dans ma vie, alors que je ne suis sans doute qu'un visage de plus dans la leur. Mais ce sont deux personnes qui illuminent le quotidien des gens qui les connaissent je crois.

@Hélène : Oui, il faut savoir profiter du temps qui passe.

@Nomadesse : À 25 ans, un ACV a emporté ce qui faisait le meilleur de ma mère. C'est à ce moment que j'ai pris, je crois, conscience du fait que la vie se vit maintenant. Pas plus tard. Il me semble qu'on paie cher ces prises de conscience par contre.

@Sébas : Si tu es chez lui, fais un gros câlin de ma part à sa douce moitié, ok? Et c'est souvent quand la possibilité d'une perte se profile à l'horizon qu'on prend conscience de l'importance de ce qu'on a.

Sébastien Chartrand a dit…

@ Gen : Câlin transmis en ton nom, et la gentille dame te remercie avec un grand sourire.

Philippe-Aubert Côté a dit…

Je sais en tout cas que votre petite fleur sera magnifique :-)

Je connais surtout la deuxième personne mais je sais aussi qui est la première et cela me chagrine -- d'autant plus que j'avais compris autrefois qu'il avait connu une quasi-rémission... Je me souviens de la fois où j'avais échangé avec lui au Salon du Livre. Un vrai Monsieur (dans le sens noble du terme) !

Mon cousin est décédé à l'âge de 19 ans, il y a longtemps. C'était un gars plein de potentiel. Je me suis toujours dit depuis que donner libre-cours à mon potentiel était un devoir. Carpe diem (raisonnablement, quand même...)

Isabelle Lauzon a dit…

J'ai un down depuis quelques jours, depuis ces deux tristes nouvelles... Ce sont deux personnes que j'apprécie beaucoup et auxquelles je souhaite le meilleur. Alors je trouve ça difficile. Je pense beaucoup à elles au quotidien.

Pour la première personne, tous mes voeux pour que son souhait se réalise... Ça m'attriste de penser qu'on en est rendus là, mais son combat est tout de même digne de mention. Il y a tout de même eu de belles années de gagnées au travers tout ça, ce n'est pas rien. Mais j'aurais aimé qu'on en ait plus, du temps.

Et pour l'autre, je refuse de penser, même une seule seconde, que l'espoir puisse être chose du passé. Mince, je n'en reviens pas, c'est arrivé si vite... Allez, les pronostics sont bons, c'est le temps du combat, des ondes positives et du go, go, go, t'es capable! Et aussi du (comme je le dis souvent) : "Y m'auront pas ces morons-là!" :P

Pour le reste... Ce weekend, je suis allée faire un peu de plein air. J'observe chaque jour la nature qui s'éveille et je remercie les instances supérieures (appelez-les comme vous voulez) que ça se passe bien en ce moment dans ma vie.

Il y a déjà un certain temps que j'ai compris une réalité plate de notre existence : un jour, elle prend fin. On ne sait pas quand. Alors... profitons-en autant qu'on le peut en attendant!

Faque... qui veut un morceau de chocolat? Une bière, un verre de vin? (heu... est-ce que "profiter de la vie" et "surveiller son tour de taille" peuvent faire bon ménage?)

Gen a dit…

@Sébas : Cool, merci!

@Phil : Un Monsieur, en effet. Notre autre malade aussi d'ailleurs.

@Isa : Down partagé ici. Et non, pas d'alcool pour moi. (J'm'en promets dans quelques mois!!!)