Vincent a été diagnostiqué céliaque en novembre 2012, soit il y a un an et demi.
C'est bizarre, notre routine alimentaire a tellement changé depuis ce temps-là, me semblait que ça faisait plus longtemps. Mais non.
Qu'est-ce qui a changé exactement? Oh, des petites choses.
Premièrement, j'ai abandonné l'idée de faire du pain sans gluten. J'veux dire : j'y suis arrivée quelques fois et c'était potable, mais ça valait pas le trouble ni, surtout, le temps! Avant qu'on mange sans gluten, je ne cuisinais pas notre pain tranché. Alors, peu importe le prix du pain tranché sans gluten, maintenant on l'achète. Faut dire que comme c'est pas exactement un régal, c'est rare que Vincent l'utilise ailleurs que pour des sandwichs. Quand on veut du pain pour des fondues au fromage ou pour accompagner un fromage, je fais un pain irlandais. Frais sorti du four, il est délicieux.
Deuxièmement, à cause de cet abandon, j'ai donné ma machine à pain. Parce qu'elle n'avait pas de cycle "sans gluten". Et puis ma pâte à pizza sans gluten ne nécessite pas de pétrissage. Donc la machine (et mes plaques de pizza perforées et mes recettes avec gluten) fait désormais le bonheur de ma petite sœur.
Troisièmement, on a pris l'habitude, avant d'aller souper chez quelqu'un, de lui demander les recettes de ce qu'il entend servir. Ça va plus vite que d'envoyer l'énumération des ingrédients permis ou pas. On peut pointer tout de suite les éléments à surveiller (moutarde? quelle marque?), proposer des alternatives (du riz au lieu du couscous) et amener les ingrédients manquants (souvent de la farine ou de la fécule sans gluten). La plupart de nos amis apprécient et se sentent moins nerveux à l'idée de nous recevoir.
Quatrièmement, on achète une quantité phénoménale de bananes. Parce que j'ai lu, je sais même plus où, que les propriétés anti-inflammatoires de la banane pouvaient aider l'élimination du gluten. Depuis, à chaque fois qu'on a peur que Vincent ait mangé un aliment contaminé au gluten ou alors quand on doit passer plusieurs jours à l'extérieur de chez nous, on ajoute des bananes à son menu jusqu'à ce que les symptômes aient disparu. À date, ça semble marcher : mon chéri n'a pas eu de grosse crise depuis les Fêtes (quand on était allés dans un resto qui avait prétendu avoir un menu sans gluten, mais qui, une fois sur place, a dit avoir changé son menu et a proposé à mon chum de "s'inspirer" de l'ancien menu pour faire sa sélection!)
Cinquièmement, pour la bouffe de tous les jours, j'ai arrêté d'essayer de faire des recettes identiques aux versions "avec gluten". Désormais, je recouvre mon pâté au poulet d'une couche de patates pilées au lieu de me casser la tête à faire de la pâte sans gluten. La première surprise passée, c'est aussi bon. Pour les tartes, j'utilise des croûtes de biscuits le plus souvent possible. Et les quiches peuvent être réalisées sur une base de chapelure : les œufs feront tout tenir. On s'est aussi inscrits auprès d'une ferme bio pour recevoir des paniers de fruits et légumes tout l'été. Ça va simplifier l'épicerie.
Sixièmement, ben les sorties au resto se sont vraiment raréfiées. On a beau avoir trouvé certains endroits pas trop risqués, notamment les Commensal, Bâton Rouge, Ben & Florentine, Scores (seul resto avec des options sans gluten qui livre dans notre coin), Crudessence, Bistro des bières belges (une institution sur la Rive-Sud que nous fréquentons depuis qu'on sort ensemble, les frites sont délicieuses, leur menu de bière est impressionnant et leurs options sans gluten sont assez nombreuses), mettons que le choix reste mince et peu varié. Faudra qu'on essaie la pizza sans gluten de Domino un moment donné, mais ils livrent pas jusque chez nous (et 50% du plaisir avec la pizza, c'est de se la faire livrer! ;)
Je dois dire que pouvoir manger au restaurant avec l'esprit tranquille, c'est ce qui me manque le plus. Mais bon, en théorie, l'offre ne devrait aller qu'en augmentant. Alors on garde l'œil ouvert! :)
En attendant, pour me consoler, je vais aller me faire des Fudgesicle...
7 commentaires:
Plus la joie de sentir la bonne odeur du pain qui cuit... Ça, ça doit être dur. Par contre, je suis heureuse de voir que vous vous en tirez relativement bien :)
Et moi ce qui a changé depuis que je lis ton blogue est que à chaque fois que je tombe sur quelque chose sans Gluten (comme du bain moussant pour enfant par exemple), je pense a ton chum et toi :) Moi aussi ça changer ma vie (bon pas autant lol)
@Prospéryne : Se réveiller le samedi matin avoir la bonne odeur du pain aux raisins ou au chocolat qui a cuit pendant la nuit ça me manquait au début, mais le pain irlandais au chocolat sent tout aussi bon en cuisant et il est prêt plus vite! ;) Je dois dire que l'odeur de la pâte à pizza qui lève, ça part contre ça me manque... mais bon, au moins j'ai trouvé un bon substitut.
@Gaby : Lolol! Du bain moussant sans gluten!?!? Ok, y'en a qui exagère un peu!
Bistro des bières belges... on risque bien de s'y croiser un jour! En effet, avec ce type d'allergies, essayer de convertir les recettes usuelles risque de décevoir. Mais trouver de nouvelles recettes et façons d'apprêter les aliments, c'est ingénieux. Une amie a deux enfants céliaques, et elles sont considérées "handicapées" par le gouvernement. Pas des farces, hein?
@Hélène : Ce serait comique de s'y croiser! ;)
La conversion des recettes, la plupart du temps ça marche bien, mais c'est souvent long. Les trucs que j'ai découvert sauvent beaucoup de temps.
Et pour le handicap... Hum... Je dirais à ton amie de faire attention, parce que pour mon chum, on n'a pas droit aux déductions pour handicapés. Ses filles ont peut-être d'autres allergies aussi (à part l'allergie au gluten, la plupart des autres allergies alimentaires sont considérées comme des handicaps... alors qu'il est rendu moins complexe de trouver des produits sans noix que des produits sans gluten!)
La garderie de mon amie reçoit une subvention supplémentaire pour handicapés, parce qu'ils doivent prévoir une nourriture différente et surtout porter une plus grande attention à la propreté dans la garderie, donc ils paient des services supplémentaires. Les enfants se mettent tout dans la bouche! Elles sont en état de malnutrition parce qu'elles sont malades depuis presque la naissance, et ça a été très long à diagnostiquer. C'est triste, mais le sachant, elles vont mieux maintenant.
Ah ok, ça s'explique alors. Pour ma part, je me console en sachant que je connais les symptômes et que si ma puce les présente, on saura comment réagir.
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