Le numéro s’ouvre avec « Précoce Vocation » du
mystérieux Paul Scadera (si vous savez pas encore c’est qui, z’avez qu’à
saouler un des éditeurs de la revue au prochain Boréal! ;). Le style était intéressant
(c’est devenu rare les textes en « tu ») et le propos fait à la fois
sourire et frissonner. On a presque envie de demander à l’auteur une suite
vingt ans plus tard, histoire de voir où le personnage en sera.
Suit « Jeu de patience » d’Isabelle Lauzon, une
réédition que j’ai eu plaisir à relire (j’avais fait partie des rares personnes
à avoir vu l’original publié chez Moebius). Pendant tout le texte, on contemple
avec malaise les raisonnements et agissements de l’héroïne et on se demande à
quel point les choses vont déraper… Réponse : salement!
J’ai adoré la prémisse de « God, gold & guns »
d’André Jacques, quoique le titre m’ait fait tiquer. Alors que la revue se fait
un point d’honneur à n’utiliser que des titres en français, l’anglais de
celui-ci ne m’a pas paru particulièrement justifié… Mais bon, passons. On suit
donc les aventures d’une escorte et voleuse qui dérobera un ordinateur auquel
elle n’aurait jamais dû toucher. L’intrigue est classique, mais la personnalité
de la voleuse lui apporte ses touches de couleur.
« Double Jeu » de Mathieu Croisetière utilise avec
brio un style d’écriture familier et un rythme rapide, pour établir une
atmosphère glauque à souhait. J’ai cependant trouvé que la chute finale était
un peu grosse. C’est toujours le problème avec les textes à chute : si le
lecteur se fait prendre, il applaudit, mais s’il est moindrement sceptique ou,
pire, s’il l’a vue venir, ben il sera un peu déçu.
La section des fictions de ce numéro se termine avec « L’étrangleur
aux mains d’acier » de Maxime Houde, une aventure de son héros fétiche
Stan Coveleski, à l'époque où celui-ci était encore enquêteur. Je suis pas toujours une fan de Maxime Houde, mais là je dois avouer que l'ambiance du Montréal des années 40 et l'enquête méthodique menée par le personnage, qui essaie de retrouver un étrangleur de femmes, m'a totalement accrochée.
L'habituel cortège d'articles, entrevues et critiques suit les fictions. Tout est intéressant, mais rien ne m'a particulièrement marquée, sauf la chronique Camera Obscura, où Christian Sauvé fait une réflexion sur la violence et la façon que le cinéma a de la dépeindre. Réflexion que j'ai trouvée fort intéressante, jusqu'à ce qu'elle touche au film « The Expendables 2 », ou plutôt aux vedettes de ce film. J'ai trouvé que Christian amalgamait un peu trop facilement toutes ces vedettes des années 80-90 à un même courant de films d'action hyper-violent, symbolisés par « Rambo » et « Commando ». Faudra que je vous fasse bientôt un billet sur la différence entre un film d'arts martiaux et un film d'action des années 80-90. Parce que mettre « Bloodsport » dans le même panier que « Commando », ça se fait juste pas! (Faire gagner Stallone contre Van Damme dans un combat à mains nues non plus, mais bon...)
Un mot encore sur Camera Obscura : comme j'oubliais tout le temps de télécharger le volet en ligne des numéros, j'suis vraiment contente que la chronique de Christian ait été intégrée dans le format papier (même si j'suis pas d'accord avec toutes ses critiques et interprétations). Mettons que les suggestions de Christian me permettent de maximiser mon abonnement à Netflix! :)
Bref, c'était un bon numéro d'Alibis. J'me demande s'il y aura quelque chose de spécial d'organisé pour le numéro 50 de la revue.
Bref, c'était un bon numéro d'Alibis. J'me demande s'il y aura quelque chose de spécial d'organisé pour le numéro 50 de la revue.
5 commentaires:
Nath est ravie que tu apprécies sa couverture ! Je lui ai copié/collé ton commentaire !
@Sébas : Tu lui diras que j'aime beaucoup celle du dernier Brins d'éternité aussi! :)
Avec plaisir que je lui dirai... elle doute toujours de ses résultats (ah ! les artistes...)
Bonjour Geneviève!
Je serai le premier à reconnaitre la différence entre les films d'arts martiaux et le typique "film d'action" hollywoodien --tu notera mon emploi de l'expression "retour historique outrageusement simplificateur" pour introduire ma théorie.
À ma défense, je commente surtout l'évolution du blockbuster hollywoodien entre les années 80 et 90 (la migration de la cote R à la cote PG-13), pas l'évolution des films d'art martiaux pendant cette même période, même si les acteurs des deux courants sont présents dans la série The Expendables. (Et c'est sans parler du courant Hong-Kongais, nettement plus vital que les œuvres américaines au début des années 1990s.)
Au plaisir de lire ton billet sur le sujet --et sur un thème similaire, je te recommande le documentaire "Films of Fury: The Kung-Fu Movie Movie" si tu ne l'a pas déja vu.
Pour le numéro 50 d'Alibis... j'ai délibérément refusé de faire quelque chose de spécial dans le texte de ma chronique, mais prépare-toi quand même à en voir de toutes les couleurs.
@Christian : Oui, je sais que tu simplifiais. Mais bon, j'avais encore sur le cœur la défaite de Van Damme dans Expandable 2! ;) lol! Et tout ce qui m'inspire un billet est bon pour moi! :)
Quand je parlerais des films d'arts martiaux, ce sera des versions américaines par contre. Si tu fouilles un peu dans les billets "arts martiaux" du blogue, tu pourras voir que j'ai pas une grosse appréciation pour le Kung Fu, encore moins pour la forme "Wire-Fu"! :p
J'essaie encore de me remettre du fait que Neo, avec tous les styles d'arts martiaux du monde disponible en un seul downloade, se réveille en disant "I know Kung-Fu"! :p
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