Le film "13 Assassins", du réalisateur Takashi Miike, que j'avais manqué à Fantasia en 2012, vient d'apparaître sur Netflix! :) Hier soir, mon chéri et moi avons regardé ça.
Aujourd'hui, si on devait me demander la définition du bonheur, je crois que je répondrais : regarder les deux heures d'un film d'aventure historique japonais bien sanglant, sous-titré en anglais, enroulée dans une doudou et collée contre mon chum sur le sofa.
Y'a des gens à qui il en faut plus que d'autre! ;)
Le film raconte l'histoire d'un petit contingent de samouraïs, recrutés pour assassiner en douce le demi-frère et héritier potentiel du shogun, un homme complètement sadique et cruel, mais contre lequel personne n'ose s'élever officiellement, étant donné son lignage (pour vous remettre en contexte, les shoguns étaient supposés descendre d'ancêtres semi-divins, alors d'habitude on les assassine pas à qui mieux-mieux). L'histoire, parfaitement intelligente dans sa première heure, est malheureusement desservie par une demi-heure de boucherie inutile (lorsque des samouraïs inférieurs en nombre décident de laisser tomber leurs arcs et d'affronter une armée à coups de katana), mais le tout se replace lors de la finale. Cela dit, le sang gicle tout au long du film, alors cœurs sensibles s'abstenir.
La traduction était parfois un peu approximative (notamment par l'usage de "hara-kiri" pour traduire "seppuku"... c'est pas une traduction, c'est un mot japonais... et pas le bon!), mais je ne crois pas que ce soit suffisant pour gâcher le plaisir.
La performance des acteurs était remarquable. Cela dit, je ne me souviens pas d'avoir été déçue d'un acteur japonais à ce chapitre. Ils jouent souvent en retenue et en demi-teinte, en faisant "parler" leurs yeux. C'est pas mêlant, on aurait souvent le goût de leur envoyer nos comédiens québécois de série télé le temps d'un stage...
Bref, pas un film parfait, mais tout de même à placer avec Les sept samouraïs, Yojimbo, Sanjûro, Rashômon et Kagemusha dans ma liste des classiques japonais à voir et à revoir. (Comme quoi y'a pas juste les films de Kurosawa qui me plaisent! ;) Du même réalisateur, Netflix propose aussi Hara-Kiri, Death of a Samurai, qui est encore meilleur côté réalisation, sous-titrage et profondeur des sentiments évoqués, mais vraiment beaucoup plus sombre côté ambiance. Le visionnement a quand même été un autre bon moment de bonheur.
Dites, j'vous raconte tout ça et j'ai un doute... J'me demande s'il faut chercher une signification psychologique au fait que le bonheur, pour moi, se présente parfois en version sous-titrée? :p
5 commentaires:
Mon questionnement va plutôt dans le sens de : quelle est la signification au fait que le bonheur se présente de façon sanglante, avec boucherie et sepukku! Mais je ne juge personne, tsé ;p
Je me demande bien d'où te vient ce goût (rare avoue-le) pour des films de ce genre. Et où tu te procures ces films? Sûrement pas au dépanneur du coin?
@Hélène : LOLOL! ;) Merci de ne pas me juger! Hihihi! ;) Cela dit, c'est l'ambiance japonaise qui me fait tripper. La violence des passions et du propos, sous les gestes tout en retenue et en politesse. C'est génial! :)
@ClaudeL : Je sais pas. J'ai eu la piqûre en voyant "Les sept samouraïs" la première fois (c'était une suggestion de ma prof de japonais). Et on les trouve soit en DVD dans la collection "Criterion" (mais c'est cher), soit, vive le progrès, sur Netflix! :)
Des acteurs japonais, «tout en demi-teintes»?
On n'a pas vu les mêmes films, ma chère.
@Daniel : Je m'explique : quand ils jouent larges, ils jouent "larger than life", mais les mêmes comédiens sont capables de subtilités très fines (et de mourir les yeux ouverts, j'ai eu un prof de théâtre qui disait que c'était la marque ultime du bon comédien).
Et attention : dès qu'ils tombent dans la comédie, les asiatiques jouent exagérément. Pour eux, ça participe au comique. Les comédies jouées sérieusement à la Bon Cop Bad Cop, ils comprennent juste pas.
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