Pour ceux qui suivent les progrès de mon manuscrit via la colonne de droite du blogue, vous avez peut-être remarqué que j'ai frappé un mur avec Hanaken II dernièrement.
Bon, j'ai eu à m'occuper de la direction littéraire de deux de mes nouvelles et de la révision linguistique du Chasseur, mais c'est pas juste le manque de temps qui m'a bloquée. Non, le problème, c'est que je me suis retrouvée avec deux chapitres très difficiles à écrire : des scènes de voyage et de déplacement.
Pour moi, y'a rien de pire que de raconter des moments où les personnages passent d'un point A à un point B. Normalement, si le voyage s'est passé sans événement majeur, je m'en débarasse en deux phrases en début de chapitre ("Satô pousse un soupir de soulagement en voyant le village se profiler à l'horizon. Les deux jours de voyage sous la pluie..."). Sauf que là, je ne pouvais pas. Il fallait que je raconte le déplacement. Et, surtout, l'arrivée à destination.
Ça, c'est ma mort. Au cinéma, c'est bien une "arrivée à destination" : vous faites un plan panoramique sur une architecture originale ou grandiose, vous zoomez sur les personnages et tout est beau. En narrateur omniscient, vous pouvez vous amuser à faire la même chose (quitte à infliger deux pages de description à vos lecteurs), mais en narrateur aligné sur un personnage, ça devient plus difficile. Combien de fois est-ce que vous pouvez faire le coup de "le personnage observe la ville depuis le haut de la colline" avant que les lecteurs pigent l'astuce? Et puis le comité d'accueil qui sort de la ville, comment le présentez-vous pour qu'il semble vivant sans submerger le lecteur de détails?
Enfin, je suis passée à travers... je pense. Si mes lecteurs-test s'endorment pas dessus, ça va bien aller! ;)
Soit dit en passant, dans mon prochain projet, je jure de mettre en scène des rouquins, des blondinets et du monde aux cheveux teint de toutes les couleurs. J'suis tellement tannée d'essayer de trouver des signes distinctifs à des personnages qui ont tous les cheveux pis les yeux noirs!!! (Oui, y'a toutes les formes de visage et de nez, les cicatrices et même les coupes de cheveux, mais on fait le tour assez vite!)
10 commentaires:
Tu es bonne, tu es belle et tu es capable.
Et en passant j'ai très très hâte de te voir en fin de semaine.
Ah, les fameuses scènes de déplacement ! Pour ma part, j'écrirais juste ça, si je pouvais ;) D'ailleurs, une bonne partie de "Transtaïga" se passe sur la route, comme tu sais. Mais j'admets que pour que ça fonctionne, des événements "clefs" doivent se produire pendant le voyage. Et/Ou alors, il faut miser sur l'atmosphère... Courage, je suis certaine que tu t'en est bien tirée !
Et comme l'écrit Isabelle : on se voit en fin de semaine :)
Les descriptions, oui, je déteste autant les lire que les écrire, mais scènes de déplacement, me semble que c'est différent parce que ça suppose du monde et je n'ai jamais remarqué si j'avais de la difficulté à les écrire.
Peut-être que si tu étais allé au Japon... hihihi (référence au petit monsieur du salon du livre). Honnnn, qu'est méchante!
@Isabelle : J'ai hâte aussi! :) Première rencontre en vrai, ça va être le fun! :)
@Ariane : Oui, ça va bien quand il se passe quelque chose. Mais quand il ne se passe rien (ou qu'on ne veut rien raconter, sous peine de rendre le roman éléphantesque), c'est pas évident. Ambiance, oui, j'essaie...
J'ai hâte à samedi! :)
@ClaudeL : Lololol! Si j'y étais allée, j'aurais peut-être la tentation de décrire encore plus. Or, le piège de la description, c'est justement que ça peut devenir ennuyant si c'est trop long et pas assez clair pour le lecteur. Or, avec mon public, faut que j'y aille molo!
Tout de même, j'envie de mon côté ton talent pour les scènes d'action (je te raconte pas combien de fois j'ai du réécrire la scène où les personnages se font attaquer dans "L'enfant sans visage") En tout cas : tu vas y arriver ! & à samedi !
Ce billet suscite chez moi une réflexion soudaine : je crois (je dis bien "je crois") ne pas avoir trop de problèmes avec ce genre de scène (je pense à d'autres textes en chantier) mais je songe subitement que petit, j'aimais bien les histoires où les déplacements sont montrés et font partie de l'intrigue: les mystérieuses cités d'or et les films de navigation, comme le Bounty. Les 4-5 premiers épisodes des cités d'or racontent seulement le voyage des héros à bord d'un gallion, et pourtant, ça marche, même si le naufrage n'arrive qu'après plusieurs épisodes...
Intéressant à méditer, comme question.
@Ariane : Lolol! Mon "talent" pour les scènes d'action vient de ma pratique des arts martiaux je crois : une fois qu'on se rend compte à quel point un combat ça peut être brouillé pendant qu'on le vit, on n'essaie plus tant de décrire que de se brancher sur les sensations des personnages.
@Phil : Je dois dire que je suis pas très forte sur les "récits de voyage". La fantasy, à une certaine époque, avait pris une tangente "les personnages, pour leur quête, visitent tout le continent imaginé par l'auteur et sont sans cesse en voyage" qui m'avait particulièrement emmerdée! (Je pense à la Belgariade de Edding entre autres).
Ça explique sans doute mon blocage!
«Getting there is half the fun» que disent nos camarades de l'autre solitude ;)
Mais je comprends la difficulté. C'est dur à peupler, un déplacement, quand l'auteur ne souhaite pas en faire une partie importante du récit.
Cela nécessite, j'imagine, un effort supplémentaire, quelques micro-évènements, d'intégrer dans le voyage un quelque chose de signifiant pour les personnages.
Pas évident, je sais!
Allez, tu y es finalement arrivée, tu es passée au travers! :D Et là, ça devrait être plus facile : tu es rendue dans les derniers miles... Lâche pas! (dit la lectrice-test qui ne s'en peut plus de voir la suite!)
Pour la description des personnages, effectivement, tu es limitée en termes de détails... Mais tu fais très bien ça, je pense, parce que je n'avais pas remarqué ce point avant que tu en parles! ;P
Comme tes personnages ont des caractères qui leur sont propres, on les différencie très facilement dans lerécit...
D'accord, dans ton prochain roman : des roux borgnes, des skin heads remplis de tatous et des blonde platine maquillées à outrance juchées sur des talons aiguille... Je note! ;)
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