J'ai passé la fin de semaine au Salon du livre de Longueuil.
C'était spécial... Pas tant à cause du salon en lui-même (qui ressemble à tous les autres petits salons chaleureux), mais surtout à cause du lieu où il est situé.
Voyez-vous, le cégep Édouard-Montpetit, qui accueille le salon chaque année, c'est le collègue où j'ai étudié... et où j'ai rencontré Vincent, dans le Donjon (le local de l'associations de jeux de rôles) aux fins fonds des catacombes (surnom affectueux des sous-sols).
Comme nous avons ensuite habité non loin du cégep pendant des années, c'est aussi entre ses murs que j'ai appris le taekwondo, sur sa piste d'athlétisme que j'ai entraîné mon cardio afin de passer l'examen pour ma ceinture noire, à sa Coop que j'ai acheté nombre de mes livres, à son guichet automatique que j'ai constaté l'état déplorable de mes finances d'étudiante... Bref, le cégep a été ma deuxième maison pendant des années.
Ça m'a fait tout drôle d'y retourner en tant qu'auteur. Parce que c'est également durant mon séjour dans ce cégep que j'ai connu mes années sans écriture. Voyez-vous, des cours de littérature donnés par des profs amers de n'avoir pas réussi à percer en tant qu'écrivain, ça peut vous refroidir drastiquement les ardeurs créatives!
En fin de semaine, dans les couloirs du cégep, j'aurais aimé croiser la jeune adulte que j'ai été, histoire de lui mettre Hanaken dans les mains et de lui redonner un peu confiance en l'avenir.
Je l'ai pas vue. Mais j'ai constaté que le Donjon est toujours au fond des sous-sols du cégep. Il est toujours aussi miteux et décrépi, avec des graffitis pleins les murs et une fresque où deux dragons se livrent bataille. Le local de classe à moitié abandonné où Vincent et moi avons échangé notre premier baiser (puis de nombreux autres) n'est plus le même par contre : il semble désormais loué à l'UQTR et équipé pour des vidéos conférences.
J'espère qu'il n'y aura pas d'accidents quantiques qui permettrait à l'équipement de capter par mégarde des images du passé, ce serait un peu embarassant! :p
15 commentaires:
Oups! En effet, vaut mieux ne pas inventer de machine à remonter dans le temps... à part dans l'imagination des écrivains!
Finalement, tu l'as rencontrée, mais tu ne l'as pas reconnue. Parce que tu n'es plus celle-là.
@Prospéryne : Oui, la machine, c'est pas une super bonne idée! :p Surtout dans un cégep... il s'en passe des choses dans ces couloirs-là!
@ClaudeL : Peut-être... J'espère en tout cas que parmi les ados auxquels j'ai vendu mon livre, y'en a un ou deux que ça inspirera d'avoir rencontré une écrivaine sans (trop de) cheveux gris.
C'est donc ben le fun comme concept, d'être en séance de signature dans ton propre Cégep, rempli de tant de souvenirs! :D
Bien contente de t'y avoir vue, ma chère!
@Isa : Oui, c'était tout un trip de signer entre les murs du cégep. Par contre, constater tous les petits changements m'a vraiment fait prendre conscience des années qui ont passé.
Pas de doute, j'vais avoir 30 ans! :p
«En fin de semaine, dans les couloirs du cégep, j'aurais aimé croiser la jeune adulte que j'ai été, histoire de lui mettre Hanaken dans les mains et de lui redonner un peu confiance en l'avenir.»
Voilà un thème que j'aime bien.
Comment réagirait JeuneVersiondel'Auteur s'il savait.
Beau billet et beaux souvenirs :)
Super billet! :)
Ah! Le spectre du fameux 30 ans... Tu vas voir, ça va bien se passer... Je suis la preuve vivante qu'on y survit! LOL!
@Pat : En y repensant, c'est aussi bien que Jeune Version n'ait pas su : ce sont les difficultés qu'elle a affronté qui me donnent maintenant le "jus" pour écrire.
@Luc : Merci! :)
@Isa : Mon chum aussi survit à date! ;p Mais bon, c'est quand même un choc les changements de dizaine, hein?
Ça ressemble à un billet de la St-Valentin. Plein d'amour et de souvenirs. Et un amour qui continue en plus.
C'est à trente ans que les femmes sont belles, après, ça dépend d'elles, vous demanderez à Jean-Pierre ...
As-tu eu le bonheur d'avoir Norbert Spehner comme prof de français? Il n'avait pas encore pris sa retraite, à cette époque.
Et si tu habitais dans les environs du cégep, tu l'avais peut-être comme (quasi-)voisin car il résidait près de son travail.
Tu peux bien avoir du talent, à avoir baigné ainsi dans le berceau (métaphore bancale, mais je ne peux quand même pas écrire «la source») de la SFFQ.
@Daniel : Non, je n'ai pas eu la chance d'avoir Norbert comme prof (il était TRÈS en demande et il avait déjà diminué le nombre de cours qu'il donnait), mais je me suis faufilée quelque fois pour assister à certaines de ses classes. Je l'ai également croisé plusieurs fois dans le bus, parce que oui, on habitait le même quartier. :)
Pour le reste... je vais prendre le compliment! ;) Tout un hasard quand même que la communauté SFFQ soit née dans un cégep de banlieue!
@Femme libre : J'étais une journée d'avance avec mon billet alors!
Pour ce qui est de la beauté et de la trentaine... Je ne me considère pas comme "belle" (jolie tout au plus), alors j'ai au moins l'avantage de ne pas avoir à pleurer devant les signes physiques du vieillissement ;p
Trop drôle!
J'ai également fait mon Cégep à Édouard MontPetit (ou je trônait plutôt du côté du Motdit que de celui de "MontPetit Donjon") et j'ai trouvé ça tout aussi étrange d'y retourner comme auteur pour le salon du livre Jeunesse! Ce qu'on avance, dans la vie!
@Annie : Comique ça : j'ai également écrit quelques chroniques pour le MotDit durant mon passage au cégep! :)
Mais oui, ce salon, ça m'a vraiment fait prendre conscience du chemin parcouru! (Notamment, en voyant les prix des sandwichs à la cafétéria, j'ai constaté que j'avais moins de responsabilités financières jadis, parce que j'y mangeais pas plus souvent que je pourrais me le permettre à présent!)
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