Prenons une pause de mythologie et laissez-moi vous parler d'un roman que j'ai acheté à Toulouse, après avoir rencontré l'auteur, un Argentin établit en Espagne qui, soit dit en passant, avait des tatous de gang sud-américains plein les bras, un bandeau de pirate sur la tête et une voix hyper rauque qui compétitionne avec celle d'Éric Lapointe. Bref, il avait l'air d'un sympathique bandit à la retraite, alors je me suis dit qu'une personnalité pareille devait avoir pondu des oeuvres assez originales. Étant celle que je suis, je lui ai demandé son roman "le plus noir" et je me suis retrouvée avec Nager sans se mouiller, publié en français chez Actes Sud et chez Babel Noir (en format poche).
Le résumé du roman est le suivant :
Juanito Pérez Pérez, bientôt quadragénaire, timide et divorcé, est cadre supérieur dans une multinationale. Mais il est aussi Numéro Trois, un redoutable tueur à gages qui ne s’est jamais posé de questions sur son métier. Jusqu’à ce jour. Au cours des premières vacances qu’il passe seul avec ses enfants, il devra remplir un contrat de dernière minute : surveiller une future victime dans un camping de nudistes sur la côte sud de l’Espagne.
Là, Juanito/Numéro Trois va découvrir que rien n'est ce que l'on croit. Nu face à la vie et nu face à la mort, il rencontrera son ex-femme et son nouvel amoureux, un ami d'enfance à qui il a volé un œil et une jambe, un policier atypique qui a plusieurs fois croisé sa route, un rival au sein de sa propre Entreprise qui est peut-être là pour l'exécuter ainsi que sa famille, et une mystérieuse jeune fille qui va le pousser à affronter les dangers de l'amour.
Entre l'urgence de sauver les siens et le besoin de comprendre, le protagoniste sent que l'heure est arrivée de choisir qui il veut être, s'il survit. Et que, comme disait toujours son vieux maître, "il est impossible de nager sans se mouiller".
Dès le résumé, le coup du tueur à gages pogné dans un camp de nudiste, m'a semblé excellent. Quoi de mieux pour dépouiller l'assassin professionnel de tout son arsenal et de le forcer à résoudre ses problèmes d'une manière originale? Je me suis donc plongée dans la lecture du bouquin...
Je ne peux pas dire que j'ai été déçue. L'écriture s'est révélée très originale, comme la personnalité de l'auteur me l'avait laissé présager. Pendant toute la première moitié du bouquin, j'ai rigolé toute seule devant les situations plus cocasses les unes que les autres.
Puis l'histoire s'est embourbée un peu. La noirceur annoncée n'est jamais arrivée. Et l'imbroglio fantasque s'est dénoué de façon toute aussi improbable qu'il s'était créé. J'ai refermé le bouquin en ayant l'impression d'avoir passé un très bon moment, mais pas nécessairement celui que j'attendais. Un peu comme si on m'avait présenté le film The Princess Bride/La Princesse Bouton d'or alors que je prévoyais voir Braveheart.
Bref, une très bonne lecture si vous avez envie de quelque chose de léger et de rigolo sans trop vous éloigner du rayon "polar". Mais une maudite chance que j'ai demandé à l'auteur son roman "le plus noir"!!!
(Lecture 2011 #45)
6 commentaires:
Princesse Bouton d'or, quelque chose de noir? Ouf, on a plus les trucs noirs qu'on avait! LOL!
@Prospéryne : Exactement ce que je me suis dit en lisant! C'était bon pareil, mais pas ce à quoi je m'attendais.
J'ai bien aimé aussi, mais j'ai attendu le côté sombre tout au long sans jamais le voir. Je ne voudrais pas lire un roman rose bonbon de ce même auteur... Disons que le contenu du livre et l'apparence du gars ne fittent absolument pas.
Hé! Dis pas du mal de La princesse bouton d'or, je viens de l'acheter en DVD!!! (j'en pouvais plus de ma vieille cassette VHS pourrie).
OK, si c'était là son plus noir... il y a un petit problème de fausse représentation ici, non? Enfin, si c'était bon quand même... :)
@Isa : Je n'oserais jamais dire du mal de la Princesse bouton d'or! J'adore ce film et moi aussi je l'ai en DVD... mais faut avouer que c'est pas très noir, non?
Alors oui, fausse représentation un peu... mais bon, c'est pas grave, c'était quand même un bon achat.
Mais, disons-le, l'auteur n'est peut-être pas aussi noir qu'il le croyait... ;)
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