mardi 1 novembre 2011

Le Silence de la Cité d'Élisabeth Vonarburg

Plus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques. Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle. Mais Élisa saura-t-elle se libérer du passé qui l'a littéralement modelée? Et qu'en sera-t-il des hommes qui, hors les Cités, ont survécu à la barbarerie et aux mutations de toutes sortes ?
 
Ceux qui ont assité à des Congrès Boréal ont probablement entendu Élisabeth Vonarburg parler de l'écriture du "Silence dans la Cité" (publié d'abord chez Denoël, puis ré-édité par Alire). Et surtout de la scène-clef où, alors que plusieurs personnages sont rassemblés, un meurtre se produit. Scène-clef pour laquelle Élisabeth avait envisagé toutes les combinaisons possibles, croyait-elle, et avait dû laisser le texte reposer pendant quelques jours avant que la solution lui saute aux yeux (il y avait une possibilité qu'elle n'avait pas considérée et qui, à la lecture, nous semble pourtant comme la seule issue possible).
 
C'est donc pour tirer au clair cette histoire de scène-clef et de dilemne d'écrivain que j'ai acheté le roman et que je me suis plongée dans sa lecture. C'est le premier roman d'Élisabeth, alors il n'a pas tout à fait le souffle ou la poésie qu'on rencontrera par la suite dans l'oeuvre de la Grande Dame, mais ses thèmes fétiches y sont déjà. 
 
Son personnage principal, Élisa, est le fruit d'une expérience et accepte de porter le fardeau auquel ont l'a destinée dès sa conception. Cependant, ses propres enfants, fruits également de manipulations génétiques, se poseront davantage de question. De plus, dans ce monde frappé par un virus où il naît beaucoup moins d'hommes que de femmes, la question des genres et de leur définition occupe une grande place dans le récit... et trouve une résolution pour le moins étonnante.
 
Quant à la fameuse scène-clef, j'ai eu une surprise en la lisant : j'ai réalisé qu'il s'agissait en fait des événements qui allaient servir de toile de fond à une autre oeuvre d'Élisabeth Vonarburg : "Chroniques du pays des mères". L'ayant lu des années plus tôt, en l'empruntant à la bibliothèque, je me suis empressée de l'acheter afin de le lire à nouveau...
 
(Lecture 2011 #43)

2 commentaires:

richard tremblay a dit…

Les grands cycles romanesques de mâme Vonarburg relèvent-ils plus de la fantasy historique que de la sf ?

J'ai lu Le silence de la cité à sa sortie way back when, j'avais beaucoup aimé. Tout comme j'ai adoré Les voyageurs malgeé eux, qui était aussi de la sf. Le pays des mères en est-il ?

Gen a dit…

@Richard : Le Pays des Mères est plutôt de la science-fantasy dans la lignée du Ténébreuse/Darkover de Marion Zimmer Bradley. Tout est scientifiquement explicable (puisqu'on est à la suite de Le Silence de la Cité), mais les gens ont perdu les bases scientifiques nécessaires et ont donc des façons plus magiques d'aborder les choses.

J'en parlerai davantage demain! :)