mercredi 30 novembre 2011

Blade runner de Philip K. Dick

Bon, réglons tout de suite deux points :
1- Non, je n'avais pas encore lu ce bouquin, pourtant classique. Honte à moi.
2- Ne me demandez pas le titre en français. "Blade runner" EST le titre français (seulement pour les éditions ayant suivi le film, me signale-t-on). En anglais, c'est "Do androids dream of electric sheep?" (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?) ce que je trouve plus approprié.

Alors, ça raconte quoi ce bouquin? Eh bien, Deckard, le personnage principal, est un blade runner, c'est-à-dire un traqueur professionnel de créatures organiques manufacturées à apparence humaine appelées répliquants. Il reçoit la mission de trouver et d'éliminer quatre répliquants de dernière génération qui se sont échappés de la colonie extra-terrestre où ils étaient utilisés. Il espère que cette mission lui permettra de gagner assez d'argent pour remplacer son mouton électrique par un mouton organique. Évidemment, rien ne se passera comme prévu et Deckard en viendra à s'interroger sur ce qui sépare réellement les humains des répliquants.

Étant depuis longtemps une fan du film tiré de ce roman, je ne savais pas si j'apprécierais la lecture du récit original. Philip K. Dick fait partie des auteurs qui, selon moi, on souvent des concepts plus intéressants que leur rendu. (Je m'attends à une pluie de tomates...)

Cette fois-ci, j'ai cependant trouvé que le roman valait le coup. Bon, certains éléments ont été éliminés avec bonheur par les scénaristes du film (notamment une espèce de néo-spiritualité assistée par une machine et des orgues à humeur servant à se programmer soi-même son attitude du jour), mais d'autres auraient pu être gardés (surtout la relation quasiment révérentielle que les humains de cette Terre détruite entretiennent envers les animaux). L'action générale et les éléments-clefs de l'intrigue du roman ont été préservés dans le film.

Par contre, les scénaristes du film se sont permis de jouer avec une ambiguité qui est rapidement évacuée dans le roman : l'idée que Deckard lui-même pourrait être un répliquant. Ambiguité que j'ai toujours beaucoup aimée et dont l'absence m'a déçue.

Au final, "Blade runner" était un classique qui méritait d'être lu, ne serait-ce que, lorsqu'on connaît bien le film, pour se livrer au jeu des comparaisons!

(Lecture 2011 #47)

13 commentaires:

ClaudeL a dit…

J'aimerais bien dire que je ne lirai pas ce livre rien qu'à cause du choix du titre "français", mais non, je sais bien que c'est beaucoup plus parce que le sujet ne m'attire pas, même pas en film.
On ne peut pas tout aimer.

Carl a dit…

Salut Gen,

Personnellement, j'ai lu le roman avant de voir le film et j'ai toujours trouvé que le doute était plus grand et plus clair dans le roman. D'où sa réticence à utiliser la machine... Je m'arrête là parce qu'il faut que j'aille porter ma fille à l'école :) mais je peux t'en parler pendant des heures si tu veux 8)

Gen a dit…

@ClaudeL : lolol! Pas de problème! ;) Mais je tenais à souligner la question du titre, parce que c'est franchement ridicule.

@CarL : Oui, il y a sa réticence envers la machine, mais en même temps... Enfin, on pourra en jaser, ça me fera plaisir! ;)

Philippe-Aubert Côté a dit…

C'est pas moi qui va t'envoyer une pluie de tomates :-)

Philip K. Dick avait des concepts intéressants, mais à ce que j'ai lu, c'était le type d'écrivain qui se lançait dans l'écriture sans plan et *improvisait* romans et nouvelles -- quitte à faire plusieurs faux départs. En cours de route, il pouvait décider d'insérer un rebondissement ou une finale surprise qu'il trouvait géniale, mais sans vérifier si elle était cohérente avec le reste. Une amie m'a dit récemment que Dick était le "spécialiste du ratage de fins" :-)

Ceci dit, j'ai retenu une chose de lui: quand on a des personnages attachants, on peut les suivre jusqu'au bout des histoires les plus folles -- ou carréments pénibles, je viens de finir Lisey's story de Stephen King...

JoeamaldormiG a dit…

hehe. You said "dick".

Gen a dit…

@Phil : Oui, j'avais entendu la même rumeur et ça m'étonne pas : ça donne toujours l'impression de partir un peu dans tous les sens, même dans Blade Runner. Par moment, on dirait une télésérie américaine écrite par plusieurs scénaristes!

Et les personnages attachants (ou juste "vrais"), ça reste la force de King! ;)

@Joe : lol! Retourne te coucher! ;)

Daniel Sernine a dit…

Le titre de l'édition française était Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, avant la diffusion du film. Lorsque nos amis français ont réédité, bien entendu ils ont préféré le titre Blade Runner. Examine bien la page des données bibliographiques de ton livre français, ça m'étoinnerait que tu n'y retrouves pas le vrai titre...

Pat a dit…

J'aime beaucoup ce film. C'est rare que les silences des acteurs fascinent autant que ce qu'ils disent.

Tu me donnes envie d'ouvrir le bouquin à nouveau!

Gen a dit…

@Daniel : J'avais bien examiné et non, aucun titre français n'était mentionné. Je pensais que Blade Runner avait été le titre choisi dès la première traduction. Merci pour la précision!

@Pat : Rare, je sais pas... Mais de moins en moins utilisé dans le cinéma américain, ça c'est sûr! En tout cas là j'ai envie de revoir le film (encore!)

Carl a dit…

J'avoue que je suis biaisé. J'aime Dick en bloc. Tout ce qu'il a fait (sauf ce qui est spirituel) est de l'or en barre. Selon moi, il peut s'asseoir au panthéon des super-grands-auteurs-géniaux-de-SF.
Cela dit, comme me l'a fait gentiment remarqué Joël Champetier, il n'est plus possible aujourd'hui pour un auteur de SF d'écrire quoi que ce soit dans le genre de Dick.
Pour réellement apprécier Dick, je crois donc qu'il faut se remettre en contexte. Ce n'est pas un bon exemple, mais on pourrait dire la même chose de Proust. C'est un auteur vraiment ennuyeux mais, remis en contexte, on peut endurer les premiers chapitres d'À la recherche du temps perdu :|

Gen a dit…

@Carl : Oui, en effet, il reste un classique et il doit être apprécié comme tel (c'est-à-dire en prenant le contexte en compte). C'est comme Tolkien : le premier dir lit venu vous dégraisserait la trilogie d'un bon 400 pages, en assassinant dans les règles Tom Bombadil! (Essentiellement ce que Peter Jackson a fait d'ailleurs)

J'ajouterais qu'il fait partie des classiques qui sont encore lisibles dans un but de divertissement, même sans prendre le contexte en compte. Pas comme Proust! :p

Isabelle Lauzon a dit…

Honte à toi, tu dis? Je crois bien n'avoir jamais vu le film Blade Runner... :S (ou bien, c'est ma mémoire qui me joue des tours!)

Mais c'est drôle que tu en parles, j'ai acheté le film il y a quelques semaines et j'attends d'avoir des compagnons pour l'écouter... Mes enfants et mon chum ayant totalement refusé de s'asseoir avec moi pour le faire!!! Sais pas pourquoi... Ça sent la soirée en solitaire au sous-sol avec une doudou, là! :D

Gen a dit…

@Isa : Dommage que tu sois si loin, on aurait pu se faire une soirée Blade Runner! ;) Mon chum et moi sommes toujours prêts à le ré-écouter! :D