Sous une couverture qui rappelle agréablement les images des vieux livres de jeux de rôle, ce numéro de Solaris présente une sélection de nouvelles éclectiques où chacun pourra trouver son bonheur.
Le numéro s'ouvre avec Ce qui reste de l'ange de Geneviève Blouin. Ah tiens, je la connais, elle... ;) Dans ce texte (inspiré de la côte que l'auteure monte tous les matins en direction d'une église, le soleil dans les yeux, pour se rendre au boulot) on règle quelques comptes avec la religion et la linéarité du temps.
Le Chasseur et la proie de Adriana Lorusso nous présente ensuite un personnage hautement antipathique dans un univers de SF assez convenu. C'est une nouvelle à chute et on la devine assez facilement, mais avec un plaisir pervers qui démontre le talent de l'auteure à nous faire haïr son personnage. Bien joué!
Un ange noir d'Yves Ménard (tiens, c'était le numéro des anges) est un peu à l'opposé de la nouvelle précédente : l'univers est original et fascinant, les personnages sont sympatiques et on comprend pas la fin! Hihihihi! Ou plutôt on la comprend, mais on est pas sûrs, mais heureusement on a pu lui demander confirmation au Boréal! ;) De toute façon, peu importe : le chemin pour se rendre à la finale a été fort agréable!
Dernières paroles à la Havane de Grégoire Mallard. Un bon concept (un univers où on doit payer pour les mots qu'on utilise et plus ils sont spécialisés, plus ils sont chers), bien écrit, mais qui ne semble mener nulle part. Un peu décevant, mais là encore la lecture n'était pas dépourvue d'intérêt.
Un pied devant l'autre de Vincent Aubry. Ne pas confondre cet Aubry avec l'autre (Sébastien de son prénom) qui sévit dans Alibis. Les deux ont la tête rasée, les deux écrivent bien, mais Sébastien y'a un punch à ses histoires! Cette nouvelle fut ma déception du numéro.
Le Docteur Épouvante entre le Marteau et l'Enclume de Mario Tessier. Les confidences d'un super-vilain retraité à un jeune admirateur autour d'une bière. Très divertissant pour les amateurs de comics, comme une bonne conversation autour d'une bière!
Après les fictions, nous avons le droit au cortège habituel des articles. Je note que Jean-Pierre April semble être revenu à la mode et je retiens le concept de la "vallée de l'étrangeté", qui dit qu'en gros l'humain aime qu'un robot soit très différent de lui ou pareil à lui, mais qu'il réagit agressivement ou avec répulsion devant les mauvaises imitations. Asimov l'avait prédit! ;)
En somme, un bon numéro de Solaris, désormais plus ancienne revue francophone des genres de l'imaginaire! (si j'ai bien noté ce que Joël a dit au Boréal...)
(Lecture 2011 #22)
11 commentaires:
"Une nouvelle à chute": y a-t-il donc une autre sorte de nouvelle?
Plus précisément: Solaris est de loin la plus ancienne des revues de SF en français qui publie encore. Le record que nous allons battre lors de la publication de Solaris 180 (cet automne) sera celui de la longévité, auparavant détenu par l'incarnation de Fiction qui a existé de 1953 à 1990. Nous ne battrons probablement pas le record du nombre de numéros, car ce Fiction là (il y a eu plusieurs revues du même titre) était mensuel. Ils ont publié plus de 400 numéros...
Joël Champetier
@ClaudeL : Oui, il y a des nouvelles où la chute est moins importante, qui racontent plutôt un instant dans la vie des personnages. Par contre, ici on avait vraiment une nouvelle dont la chute constituait le principal point d'intérêt.
@Joël : Merci de la précision. Et, voyons, plus que 220 numéros, faut se fixer des objectifs! ;)
Faudrait vraiment mais vraiment que je me réabonne à Solaris... mais mautadit que des fois j'suis écoeurer d'en lire des nouvelles alors je regarde mes revues d'un oeil un peu inquiet en me disant "mais si je tombe sur une mauvaise en partant je vais perdre l'envie de finir le numéro..."! :(
@Alamo : C'est sûr que si ça te tente pas vriament de lire des nouvelles, c'est pas évident! lol! Et le désavantage des revues et des recueils c'est effectivement l'inégalité des textes.
Moi aussi je me disais justement que je devais me réabonner à Solaris, version électronique pour faire changement. En tout cas merci Gen de nous redonner le goût!
@Hélène : De rien! ;)
C'était vraiment un bon numéro, celui-là! Je suis bien contente de m'être réabonnée à Solaris pour... 2 ans! Effectivement, les textes ne sont pas toujours de qualité égale, mais il y en a toujours au travers qui viennent me chercher. Comme celui d'une certaine Geneviève Blouin, par exemple... :D
@Isa : Pour deux ans?!? Ah bah, d'un autre côté, ça fait moins de paperasse à remplir! ;)
@Gen: L'image que tu évoques dans l'incipit de ta nouvelle est fort belle; et je l'apprécie d'autant plus que j'ai probablement monté cette pente vers la Basilique aussi souvent que toi, mais sans qu'elle ne m'inspire jamais rien!
@Luc : Comme quoi les voies de l'inspiration sont mystérieuses!
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