En 1992, l'Union soviétique s'effrondre et la population estonnienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes. Ainsi, quand elle trouve la jeune Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révélera, en lien avec le temps de l'occupation soviétique.
Ce livre, écrit par Sofi Oksanen, une Finlandaise ayant une mère Estionnienne, a reçu une floppée de prix en Europe. Il parle, il est vrai, d'une période assez méconnue de l'histoire. Et il met en scène deux personnages complexes au passé trouble, dont il raconte l'histoire peu à peu, à coups de non-dit et de demi-histoires...
Mais c'est loooong! Bien écrit, intéressants, mais tellement lent! Les deux personnages mettent un temps fou à s'apprivoiser et ne se feront jamais totalement confiance, ce qui les empêche de se confier franchement. De plus, sur leurs histoires qui parlent de prostitution, de viol et d'abus, un voile de pudeur a été jeté... Un voile tellement épais et sombre que seules les pires horreurs en émergents, comme des pointes de couteau qui auraient percé le tissu. Le résultat est un récit qui fait alterner la description interminable de légumes mis en conserve avec des scènes où une femme violée de multiples fois se traîne jusque chez elle. La transition entre les deux états se fait en quelques phrases, pour un maximum d'effet sur le lecteur, aux moments où il s'y attend le moins, ayant déjà commencé à dodeliner de la tête...
Difficile donc, de dire si on aime ou pas ce récit glauque. Cependant, on comprend pourquoi il a gagné tant de prix!
(Lecture 2011 #19)
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