lundi 2 mai 2011

L'escapade sans retour de Sophie Parent

Une collègue ayant lu "L'escapade sans retour de Sophie Parent" de Mylène Gilbert-Dumas et m'en ayant joyeusement volé la moitié des punchs, quand elle l'a eu fini, je le lui ai emprunté. Après tout, si je songe à m'essayer à la chick lit, ce bouquin qui m'apparaissait comme un "Mange, prie, aime" sauce québécoise semblait un bon endroit pour commencer mes recherches.

Le roman commence le jour des 40 ans de Sophie Parent, lorsqu'elle réalise qu'elle est la servante de toute sa famille, qu'elle gaspille sa vie et qu'elle en a ras-le-bol. Alors, sur un coup de tête, juste avant les Fêtes, elle s'achète un billet d'avion et part seule au Mexique, sans prévenir personne. Là-bas elle se fait servir, se détend et...

Et ce qui commençait à sonner comme l'apologie des vacances en solo façon néo-colonialisme, ben ça dérape. Big time! Oubliez le "Mange, prie, aime", on se retrouve plutôt dans la veine "Survivor" pendant un bout de temps. Disons que les vacances de Sophie prennent une tournure inattendue et que, au final, elle rentrera au pays, mais jamais vraiment chez elle. En chemin, Sophie se trouvera et décidera d'engager son futur sur une autre voie, non conventionnelle.

Bon, ça c'est pour les grandes lignes du bouquin. Disons qu'au niveau des détails, il y en a eu qui m'ont agacée et d'autres qui m'ont fait sourire.

Commençons par les agacements. Ne regardez pas de trop près la vraisemblance de certains agissements de Sophie, surtout si vous êtes habitués aux notions d'ambassades et de consulats. Laissez-vous porter par le récit. Ne relevez pas non plus que si Sophie habite à Longueuil, il n'y a aucune raison expliquant qu'elle prenne le Pont Champlain chaque matin. La Rive-sudoise que je suis n'a pas pu s'empêcher de noter que c'est par le Pont Jacques-Cartier qu'on passe de Longueuil à Montréal et que ce pont est nettement moins engorgé que l'autre, grâce au métro. Déménagez Sophie à Brossard dans votre tête (ou assumez que l'auteure parlait du "grand Longueuil" en général, ce qu'aucun Rive-sudois ne ferait) et poursuivez votre lecture... Vous arriverez à sa nouvelle vie totalement non conventionnelle, qui aura quand même des relents de grano-branché-Plateau. Si vous faites partie du public visé (la superwoman de la jeune quarantaine) ça devrait bien passer. Sinon, vous lèverez sans doute un sourcil. Mettons qu'avec sa nouvelle vie, Sophie s'enligne encore pour servir tout le monde, mais là elle sera payée au moins...

De toute façon, pourquoi s'attarder sur les détails qui agacent quand il y a amplement matière à sourire? La plume de Mylène Gilbert-Dumas est agréable. Légère, rapide, elle coule comme une cascade et nous éclabousse par moment de vérités fort crues. Sa Sophie Parent est sympathique et tellement authentique qu'on est capable de lui accoler illico le visage d'une (ou deux ou trois) connaissance, amie, collègue. Elle est aussi parfois un peu démunie, mais je suppose que ça ne la rend que plus touchante. On croit à sa remise en question et à son changement graduel de personnalité. Comme c'est la pierre d'assise du roman, le reste est accessoire.

Je suis sans doute trop jeune et trop terre-à-terre (sans compter "pas assez serviable") pour apprécier pleinement ce roman, mais j'ai quelques amies et collègues à qui je le conseillerai chaudement! Je crois que c'est un roman qui peut faire beaucoup de bien.

Sans compter que, quand on connaît les amies de Mylène, on ne peut pas s'empêcher d'imaginer, à la place de la vieillle Rachelle qui élève des poules et cultive un immense jardin, une certaine Élisabeth, en version beaucoup plus âgée! Hihihihi Désolée, ma chère, t'es ma seule référence en fait de récolteuse d'oeufs! ;)

(Lecture 2011 #17)

10 commentaires:

Elisabeth a dit…

Où veux-tu que Rachelle ait trouvé des poules à oeufs verts si ce n'est pas chez moi? D'ailleurs, on s'échange des semences chaque année la sorcière et moi! ;)

Gen a dit…

@Élisabeth : Lol! ;) Me semblait bien aussi! hihihihi

ClaudeL a dit…

J'ai pas hâte que tu commentes mon roman, je sens que tu vas y trouver des détails qui te font sourciller! Personnellement, j'aurais commencé par dire les belles affaires, les autres auraient passé plus facilement.

Gen a dit…

@ClaudeL : Des détails, il y en a dans tous les romans. Et j'aime mieux finir sur une note positive d'habitude... c'est pas assez positif ici? J'ai aimé le roman après tout!!!

ClaudeL a dit…

Oui, il est vrai que les fleurs étaient belles, mais j'avais encore mal du pot lancé!

Gen a dit…

@ClaudeL : Hein?!? Me semble que c'est juste des détails pourtant...

Lucille Bisson a dit…

Je te remercie de ce résumé ! Me semble super intéressant, et malgré que j'ai dépassé la quarantaine depuis quelques années, ce genre de livre m'intéresse beaucoup.

Et pour ce qui est des ponts, je n'y verrais aucune différence, habitant en "région éloignée", hi hi hi !

Merci Gen ! Bonne journée.

Gen a dit…

@Lucille : Je pense que c'est fait pour les femmes qui ont vécu le genre de situation décrite : refroidissement du couple, adolescents exigeants, etc. Alors oui, si tu aimes le genre, c'est un des très très bons spécimens! :)

Isabelle Lauzon a dit…

Hihi! Drôle, la référence à Elisabeth! :D

Mais pour ton livre... Pff! Je suis bien trop jeune pour les livres qui s'adressent à un public de femmes dans la quarantaine! Franchement!

Grrrr... Laisse faire, OK, j'assume mon 35 ans bien sonné! OK, je regarde tes commentaires et c'est sûrement un roman que j'aimerais lire... Et moi, les notions rive-sudoises, au fond, je m'en fous, j'habite sur la rive nord, donc ça ne m'agressera pas, c'est certain! :D

Gen a dit…

@Isa : Trop jeune, hein? ;P Sans blague, nonobstant le fait que c'est ben trop vieux pour toi, oui je pense que tu aimerais! Moi j'ai aimé et je suis vraiment vraiment trop jeune pourtant!

Pwahahahahahahhaha!