Je voulais lire Tokyo Express de Marie-Josée L'Hérault. Malheureusement, il semble qu'il soit épuisé un peu partout (c'est en tout cas ce que m'a dit Amazon). Bref, je me suis rabattue sur le recueil de nouvelles suivant de l'auteure, Taïko. La prémisce des deux recueils est la même : l'auteure, après avoir vécu et travaillé quelques années au Japon, a écrit des textes inspirés de son expérience. Des textes où les personnages, Japonais ou Occidentaux, sont confrontés à une culture étrangère ou aux contradictions de leur propre monde.
J'ai trouvé les nouvelles du recueil très inégales. La plume de L'Hérault est délicieuse, juste assez dépouillée pour suggérer la manière elliptique des écrivains japonais, mais tout de même un peu plus explicite, histoire d'aider le lecteur à pénétrer les pensées parfois si étranges de ses personnages. Cependant, son propos, par moment, m'a semblé manquer de corps. Dans plusieurs nouvelles, je me suis sentie complètement indifférente au sort des personnages.
Pour un recueil qui voulait "inciter à la réflexion sur notre capacité à entrer en contact avec l'autre", c'est un résultat un peu curieux...
Mais bon, deux nouvelles, L'acupuncture et Kamikaze ont racheté pour moi le reste du recueil. Dans la première, une femme trouve le remède à ses déboires amoureux dans le bureau d'un acupuncteur, mais sans que le thérapeuthe ait quoi que ce soit à y voir. Dans la seconde, on découvre plusieurs pratiques fort particulières de la société japonaise. Disons qu'ils n'ont pas les mêmes critères d'embauche que nous... ;)
Bref, c'est un bon recueil pour ceux qui aiment être dépaysés un brin par leur lecture, mais je crois que je ne le recommanderais cependant pas à des passionnés de la littérature japonaise. Ils risqueraient, comme moi, d'être un peu déçus.
(Lecture 2011 #2)
5 commentaires:
a) Je te passerai mon exemplaire de Tokyo Express...
b) Le croisillon, aahh, vade retro !
@Richard : Le prêt serait fort apprécié. Seras-tu à la soirée des Six Brumes?
Le croisillon... ah, je sens qu'on va rire demain... ;) (tu comprendras suite à mon billet)
Les expériences japanaises vécues par des occidentales, ça me rappelle toujours Amélie Nothomb. Jamais lu Marie-Josée l'Héraut, mais est-ce que son oeuvre ressemble à celle de Nothomb?
@Alex : Non, c'est pas du tout le même style et le même ton. Là où Nothomb fait dans l'auto-dérision mordante, L'Hérault est plus près du reportage ou de la peinture d'après nature.
OK, je note alors... Merci.
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