vendredi 7 janvier 2011

Endure rien, prends des Advils!

Je remarque un phénomène curieux, particulièrement chez les femmes de mon entourage : le refus absolu d'endurer l'inconfort physique ou la plus petite douleur.

Maux de tête ou crampes menstruelles? Elles prennent des Advils. Mal de cou suite à une mauvaise nuit? Tylenol. Nez un peu bouché? Vite, des décongestionnants. Difficulté à dormir? Produits naturels incitant au sommeil.

Bon, je suis pas dans leur corps, je sais pas comment elles se sentent exactement. Mais je peux quand même vous dire qu'elles exagèrent et qu'elles devraient, parfois, endurer l'inconfort, serrer les dents sur la douleur et apprendre à vivre avec ou à corriger la source du problème. Pourquoi est-ce que je dis ça?

Parce qu'au moindre mal de tête un peu sérieux, deux advils aux quatres heures, ça ne suffit plus, il en faut quatre. Au lendemain d'une fin de semaine de ski, c'est le recours aux anti-inflammatoires. Stress d'un nouveau poste? Faut aller chez le médecin pour se faire prescrire des somnifères.

La douleur, l'inconfort sont des messages que le corps vous envoie pour vous signaler des problèmes, pour vous demander de ralentir un peu le rythme, de vous reposer... ou de vous tenir un peu plus en forme!

Sauf que tout effort physique un peu intense amène un inconfort. Des muscles qui tirent. Une sensation de chaleur. Un coeur qui bat plus vite. La pression pulmonaire de l'essoufflement. Et, horreur absolue pour la majorité des femmes de ma connaissance : de la sueur! (Ah et y'a aussi les courbatures du lendemain et du surlendemain).

Alors Santé Canada peut faire toutes les recommandations qu'elle veut au sujet du niveau d'activité physique, tant que la culture générale va être à "endure rien, prend des Advils!", ça changera pas grand chose à l'état de santé de la population.

13 commentaires:

Vincent a dit…

Wow... C'est bien typique de... j'allais dire du gouvernement, mais je pense que le problème est plus profond.

C'est typique de notre époque: niveler par le bas, noyer le poisson et bien paraître. Pfff... Je parle du lien que tu as mis dans ton billet là! ;-)

Gen a dit…

@Vincent : On se défend en disant qu'en demandant moins, les gens ont plus de chance de se dire qu'ils sont capables de le faire.

Ah bon...

Vincent a dit…

N'importe quoi.

Pat a dit…

J'suis plutôt à l'autre extrème: j'peux compter sur les doigts de ma main le nombre d'advils que j'ai pris dans l'année (2010, on s'entend... 0 advils en 2011, c'est pas très spectaculaire).

Et sinon, pour commenter le lien vers l'article de cyberpresse... ouin... mettons que je partage l'avis de Vincent là-dessus...

Gen a dit…

@Pat : lol! Typiquement masculin je pense. J'ai toutes les misères du monde à faire prendre des advils à Vincent, même quand il s'endure plus (et donc qu'il est plus endurable!!! lolol!). Mais pourquoi cette opposition des sexes (encore)? Mystère...

Vincent a dit…

Faut quand même pas éxagérer, tu n'as pas vraiment de misère à me faire prendre des advils: disont plutôt que tu m'y fais penser.

Gen a dit…

@Vincent : lol! C'est vrai, mais c'est comique : ça veut quand même dire que le réflexe de te médicamenter (que je vois constamment chez les femmes de mon entourage) est absent chez toi.

Une femme libre a dit…

Les jeunes femmes ne peuvent tellement plus endurer la douleur qu'elles ont perdu la faculté pourtant naturelle d'accoucher sans aide médicale et pharmacologique.Les épidurales sont devenues la règle plutôt que l'exception. Allaiter aussi semble héroique, ouch! j'ai mal aux seins, je pense que je vais donner la bouteille. Étant d'une autre génération, je n'aurais jamais osé de moi-même critiquer le côté douillet de la jeunesse, mais puisque vous m'ouvrez la porte.... ;o)

Lucille Bisson a dit…

Ce que je trouve aberrant (désolé, sait pas trop comment écrire ce mot ;o), ce sont les gens qui se précipitent à l'urgence pour une gastro ou un petit rhume ! Tsé, quand le seul remède est de chanter fleurette au bol de tolette (dans le cas de la gastro) et de prende beaucoup de liquide et de garder le lit. On se calme les neurones avec la course aux urgences... Me semble, en tout cas !

Lucille Bisson a dit…

oups... toilette !

Gen a dit…

@Femme libre : En effet, ça fait plusieurs fois que je remarque que cette capacité d'accoucher naturellement ou d'allaiter semble sur le point de disparaître. Je comprends juste pas. Surtout quand on connaît les effets secondaires possibles des épidurales!!!

@Lucille : Moi aussi, je trouve ça un peu fou cette précipitation. D'un autre côté, pour avoir déjà enduré une grippe 3 semaines en espérant qu'elle passe et l'avoir vu se changer en bronchite, je me dis qu'il faudrait trouver un juste milieu...

Céline a dit…

Salut Gen. D'accord avec toi. Au moindre petit inconfort, car je peux les entendre se plaindre des milles à la ronde, les femmes de mon entourage persistent à ingurgiter une quantité incroyable de médicaments pour à peu près n'importe quoi. Oui, des jours je peux avoir mal parce que j'ai poussé un peu plus fort à l'entraînement, oui, ça m'a fait un peu mal d'allaiter, mais je ne regrette pas de l'avoir fait. Aussi, il ne faut pas oublier que le corps s'habitue à tout...ou presque. Alors on prend ça cool et ça passe, c'est certain. Pour l'insomnie, certaines ne se présentent pas au travail. Pourquoi ne pas en profiter pour faire autre chose, la vie passe si vite.

Gen a dit…

@Céline : Comme tu dis : le corps s'habitue à tout ou presque. Ce que je trouve problématique c'est que quand le corps s'habitue pas, c'est souvent le signe qu'il y a quelque chose de grave qui se passe. Or, en engourdissant le moindre petit symptôme de douleur, on se prive de cette indication-là.