Avertissement : si vous ignorez que Big Brother est une référence littéraire et que vous pensez que je vais vous parler d'une téléréalité, vous vous êtes trompés de blogue!
Quand on met beaucoup de sa vie personnelle sur Internet (par exemple comme je le fais ici), il faut être conscient que ça devient accessible à n'importe qui.
Par contre, il ne faut pas devenir fou non plus. On ne vit pas sous l'oeil de Big Brother. Oui, tout est théoriquement accessible à tous, mais, en pratique, encore faut-il que quelqu'un pense à le chercher.
Pour ça, Facebook est délicat : les gens pensent aisément à vous y chercher. Le blogue, c'est déjà mieux. Même si vous le tenez sous votre vrai nom, faudrait que quelqu'un sache votre nom complet et le tape dans Google, puis fasse défiler les 32 pages de résultats jusqu'à tomber sur vous...
Bon, disons que quelqu'un l'a fait. Le voilà chez vous, dans votre intimité.
Mettons que c'est quelqu'un que vous aimez pas. Et qu'en lisant votre blogue, il se rend compte que vous parlez de lui et du fait que vous ne l'aimez pas. Allez-vous vous faire attaquer en justice?
Probablement pas. Suffit que vous ayez pris quelques petites précautions. De un, si vous voulez vous défouler contre quelqu'un, arrangez-vous pour que la personne ne soit pas aisément identifiable (quitte à la changer de sexe, de contexte, etc). Bien sûr, les gens impliqués dans l'anecdote que vous évoquerez se reconnaîtront sans doute. Cependant, s'ils ne le crient pas sur tous les toits, ça restera entre vous. De deux, présentez votre point de vue et des faits, pas des attaques gratuites contre les gens.
Par exemple, vous n'avez pas le droit de dire que tel politicien est un menteur corrompu. Par contre, vous avez le droit de dire que l'entêtement de notre Premier Mouton à ne pas demander d'enquête publique semble suspect et que vous en venez à vous demander s'il n'a pas lui-même des intérêts financiers dans cette histoire de corruption...
Ou a-t-on encore le droit de dire ça? Je sais plus... D'après vous, sur Internet, à quel point est-on finalement sous l'oeil de Big Brother?
17 commentaires:
Je me suis posée la même question quand j'ai voulu parler de mon village, du maire de ma municipalité. J'ai essayé -- et j'espère avoir réussi-- de ne parler que de ce qui est connu. Des faits.
Ne travailles-tu pas dans un cabinet d'avocats? Alors si toi, tu ne sais pas ce que tu peux dire sans t'attirer une mise en demeure, qui le saura?
Sur Facebook, dans quelques blogues et dans les journaux, c'est plein de gens qui émettent leur opinion sur les faits et gestes de Monsieur et Madame connus, personnages publics. Impunément.
Il y avait une règle quand je travaillais pour un hebdomadaire: le conditionnel et le point d'interrogation.
Au fond ta question est plus du genre: peut-on dire n'importe quoi pourvu qu'on ne soit pas découverte!
C'est certain que, en travaillant dans un bureau, tu as plus de chance que moi de te retrouver dans ce genre de situation... ;p
Quoique... c'est exactement pour les raisons décrites plus haut que je n'ai pas pu partager avec toi et les autres blogueurs deux situations très particulières vécues au dernier salon du livre même si j'aurais vraiment aimé le faire, ne serait-ce que pour éviter à d'autres le même «calvaire». Mais bon, faudra attendre de pouvoir le faire de vive voix... ;) Je me permettrai cependant de dire que certains auteurs n'ont vraiment, mais vraiment pas de classe... :( Alors que d'autres, comme ClaudeL, pourrait en fournir aisément à ceux à qui elle fait défaut :)
Je parle de ClaudeL parce que je l'ai rencontré dans le même salon que les deux autres... Tout un contraste!
@ClaudeL : Présentement, même les avocats ne savent pas trop à quoi s'en tenir. C'est comme les accomodements raisonnables : du cas par cas. Et c'est sûr que tant que ça ce sait pas, ça fait de mal à personne! hihihihi Mais j'aime toujours mieux prévenir.
Je vous livre ma réflexion ici, les grandes lignes sur lesquelles je m'appuie pour écrire mes anecdotes (et qui font que des fois même mon chum ne sait plus dans quelles circonstances le truc est arrivé, parce que je change les acteurs de sexe, de milieu...)
@Elisabeth : Je précise : la situation ne s'est pas présentée. Mais ça ne m'inquiète pas tellement, justement parce que je prends certaines précautions. Cependant, je voulais savoir comment vous vous sentez par rapport à tout ça.
Pour tes anecdotes, si tu n'avais pas spécifié par la bande d'à quel salon tu faisais référence, il y aurait eu moyen de les raconter quand même je pense : tu aurais pu les transformer (faire des écrivains des parents d'élève disons et nous raconter le tout comme si ça c'était produit lors d'une rencontre de parents à l'école de ton fils ou de ta fille)...
Les blogues nous forcent parfois à réinventer nos vies. ;) Je vois ça comme un exercice à mi-chemin entre la vérité pure et la fiction de nos romans (où on utilise également les anecdotes de nos vies, mais en les transformant encore un peu plus...)
Bon, bon, qu'est-ce que j'ai fait encore?
IL est vrai que je garde mes colères et mes jugements pour mes personnages de roman. Mais hier encore, je relisais un ti-bout et j'ai tout enlevé non pas par peur d'être découverte-reconnue dans mes propos, mais c'est que ça n'allait tout simplement pas avec l'histoire et la psychologie du personnage. Et même que ce n'était plus aussi important de raconter mon histoire, ma colère s'était dissipée. Ou bien je n'ai pas le tour de transposer!
@Gen: J'avoue que j'aimerais plutôt trouver le moyen de faire réfléchir les auteurs sur leurs façons d'agir en général sans avoir à raconter en détails ni à nommer parce que les situations en cause s'adaptent vraiment très mal en dehors du milieu littéraire. Qui sait si les individus en question ne se demanderont pas, admettons qu'ils aient vent de mon commentaire, si je ne parlais pas d'eux et de leur singulier comportement... Quoique d'après ce que j'ai pu constater, il y a des cas irrécupérables!
@ ClaudeL: Vous n'avez rien fait d'autre qu'être vous-même, mais il se trouve que vous êtes une personne très agréable à côtoyer contrairement à d'autres...
@Elisabeth : Ouais, je vois le genre de situation. Attends d'avoir fait quelques autres salons, puis tu nous raconteras (sans nommer les personnes) ;) Des fois, je pense qu'il y a des gens qui méritent de se sentir visés! lol! De toute façon, comme je disais : encore faut-il qu'ils l'apprennent.
@ClaudeL : C'est vrai qu'il y a des besoins de sublimer qui sont moins durables que d'autres! ;)
Fiou!
Dans le fond, je crois que tu parles de notre capacité à prendre des risques. C’est vrai que nos blogues, c’est pas comme le journal qui tire à un million de copies. Si, sur le mien, j’écris sur mon voisin, y’a peut-être pas grand chance qu’il le sache, mais y’a quand même une possibilité. Dans ton billet, il y a une affirmation trompeuse : Le voilà chez vous, dans votre intimité. Justement, non. Les blogues sont publics. Comme un journal. Comme la radio. Ce n’est pas privé. Personnellement, je ne peux pas faire autrement que d’en tenir compte. Si je ne peux pas répéter à la personne concernée ce que j’écris sur elle sur internet, je trouve que c’est un maudit bon indice que je dépasse une limite. Même (et surtout) si j’en ai beaucoup envie!
@Karuna : C'est sûr que le blogue est public. Mais il a également un certain aspect intime, tu ne trouves pas? On en apprend plus sur moi en lisant mon blogue qu'en allant sur mon Facebook. (Surtout à présent que je l'ai nettoyé).
Pour ce qui est de ne pas écrire ce qu'on ne répéterait pas en face... En effet, c'est un bon indice. Quoiqu'avec moi, y'a des trucs que je dirais en face et que je ferais mieux de ne pas écrire! hihihihihi De plus, à trop respecter cette règle, on se prive du défoulement qu'un bon récit peut nous amener...
Alors oui, je suppose que ma question était : comment gérez-vous le risque que le blogue peut représenter?
Na, je ne trouve pas :p
Ton blogue est une porte d'entrée sur ton intimité, mais les détails qui y sont affichés ne peuvent plus être qualifés d'intimes, ils sont accessibles à la planète entière! Je ne peux pas avoir une conversation intime avec toi par le biais de nos blogues, n'importe qui peut nous suivre.
Ceci dit, je confesse sentir un inconfort sérieux avec le fait que trop d'informations sur ma vie deviennent publics. C'est une des raisons principales qui fait que je donne peu de détails intimes sur mon blogue. Pour le moment, en tout cas.
Intéressant ça : porte d'entrée sur l'intimité, oui, mais détails devenus publics. Joli paradoxe :) Et totalement véridique.
Et en effet, quand on veut avoir une conversation privée, le blogue n'est pas la place.
Pour ce qui est d'étaler les détails de nos vies... ça revient à ce que je disais : à quel point vous sentez-vous exposés sous "l'oeil de Big Brother"? Visiblement, pour toi, le sentiment est fort.
Je préfère l'ombre, c'est vrai ;)
Merde! J'viens encore de trop en dire!
hihihihi! ;)
Je ne tiens pas de comptabilité de mes lecteurs, j'en ignore donc le nombre et la provenance. Mais voilà qu'il y a environ un an, j'écris sur mon blogue que je suis un peu (beaucoup?) mal à l'aise de servir d'alibi à une amie (sans la nommer ni la décrire évidemment) qui va voir son amant tout en racontant à son mari qu'elle vient dormir chez moi. J'ai alors eu droit presqu'immédiatement après la publication du billet à un téléphone de l'amie en question, catastrophée, qui m'implore d'effacer le billet au cas où son mari tomberait sur mon blogue. C'est comme ça que j'ai appris qu'elle me lisait depuis longtemps!
Ouf! Anecdote très représentative en effet. Cela dit, quand on a rien à se reprocher, je suppose qu'on a une meilleure tolérance au risque! hihihihi
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