Les Québécois sont, paraît-il très peu productifs... Ah bon. Ils ne travailleraient pas assez non plus. Re-ah. Ils manqueraient de motivation.
Les deux premières affirmations, je ne vois pas sur quelles bases elles sont faites. Me semble que partout où j'ai travaillé, le boulot se faisait à un rythme très raisonnable, borderline débile. Et je ne connais personne en âge de travailler qui ne passe pas une bonne dizaine d'heures par jour loin de chez lui à le faire. Par contre, la troisième affirmation, je la comprends très très bien. La Québécoise-moyenne-démotivée, c'est moi. Et mon chum est tout aussi peu enthousiasmé par son travail.
Pourquoi? Ben, parce que des fois (souvent), on se demande pourquoi on se décarcasse. On veut une famille, mais on ne voit pas comment l'un des deux pourra arrêter de travailler pour s'occuper des enfants, à moins que l'autre ait une augmentation défiant toute prévision. Et si on ne peut pas les élever nous-mêmes, pourquoi avoir des enfants? Pour les faire "entrer dans le système"? Garderie, puis école? Pour en faire d'autres citoyens productifs de notre belle société?
Parlons-en des citoyens productifs! Me semble qu'on passe notre temps à se battre pour préserver notre niveau de vie (et là je parle pas de vêtements griffés, d'écran plasma ou de voyages, juste d'un resto de temps à autre et d'un peu de temps libres), sans même pouvoir espérer qu'un jour on va l'améliorer. On vit sur une planète de plus en plus surpeuplée et l'écart entre les riches et les pauvres ne fait que se creuser. Alors, des fois on se dit : à quoi bon mettre des enfants au monde? Ils vont travailler toute leur vie pour avoir encore moins de loisirs, moins de confort que ce qu'on a maintenant.
Et quand on se dit ça, ben c'est sûr qu'on n'est plus très motivés à se lever pour aller bosser... Non, on crève pas de faim, oui, on a un toît au-dessus de notre tête... mais est-ce que c'est tout ce qu'on peut espérer quand on consacre 70% de notre temps d'éveil à travailler?
3 commentaires:
Je n'ai pas d'enfants, alors je ne peux pas dire, mais pour ce qui est du travail, je crois aussi qu'on devrait réévaluer un peu nos valeurs: moi, c'est le mot performance qui me titille. On peut demander l'excellence, le meilleur de chacun mais pas toujours vouloir être plus fort que l'autre. Ce qui en bout de ligne mène peut-être à la démotivation.
En effet, non seulement cette pression pour la performance démotive, mais en plus elle empoisonne insidieusement les climats de travail. Comment ne pas en vouloir à celui qui est hyper productif (et souvent workalcolique) quand on est obligés de l'imiter ensuite pour pas perdre notre boulot?
La démotivation, je connais. Elle revient de temps à autre, sans crier gare. J'ai changé d'emploi il y a 1 an et je le trouve génial, mais la démotivation revient quand même me visiter. J'aurais envie de dormir le matin, plutôt que de courir comme une dingue chaque matin de la semaine. J'aurais envie d'écrire à tous les jours, mais ça ne paierait pas la maison, la voiture, les sorties trop rares...
D'un autre côté, j'adore voir du monde et je sais que je m'ennuierais à la maison. Je sais, parce que j'ai vécu deux congés de maternité et non merci!
Ce qui me démotive le plus, ce sont les patrons ingrats et sans aucune reconnaissance pour les efforts que leurs employés font pour satisfaire leurs attentes parfois irréalistes. À la longue, on finit par se dire que ça n'a pas vraiment d'importance, on se demande à quoi bon? Et puis c'est le début de la fin.
Dans mon cas, avoir des enfants, ça a donné un but à mon existence. Je les vois peu, mais je savoure leur présence et je suis fière de leur évolution. Plutôt que de regretter le temps où je ne les vois pas, je profite des bons moments. Quant à la société dans laquelle ils grandiront... est-elle vraiment pire que celle où j'ai moi-même grandi? Oui et non!
Le meilleur moyen pour tenir : se découvrir une passion (et le travail n'entre pas dans cette catégorie!). On peut aimer son travail, mais il ne doit pas prendre toute la place.
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