J'écris des histoires depuis que je sais écrire. J'ai toujours voulu en faire mon métier. Au cégep, je me suis inscrite en littérature et théâtre, en me disant que j'allais poursuivre dans la même voie à l'université... mais j'ai bien vite déchanté.
Je me suis retrouvée entourée d'une bande de créateurs tous azimuts, complètement déjantés, sautés... et désorganisés. Des gens capables de vous pondre une mise en scène géniale pour la scène de Shakespeare la plus convenue, mais pas foutus d'arriver à l'heure quelque part, de respecter une date de remise ou même de remettre un travail simplement imprimé en noir sur du papier blanc. Bref, des artistes, des vrais. Qui s'excusaient d'ailleurs de leurs travers en disant "Ouais, mais tsé, j'suis un artiste moi".
C'est au milieu d'eux que je me suis dit que j'avais sans doute choisi la mauvaise voie. Je suis hyper organisée, disciplinée, cartésienne, terre à terre. J'aime le fantastique dans les bouquins, mais dans la vraie vie je suis une sceptique pure et dure. J'ai donc bifurqué en histoire à l'université...
J'ai finalement publié un texte, mais je ressens toujours un certain malaise : je ne me sens pas l'âme "artiste" au sens où la plupart des gens l'entendent. Existe-t-il vraiment un tempéramment artistique qui prédispose à tout bousculer et favorise la création? Et si on ne le possède pas, y a-t-il un créneau pour les écrits d'une écrivaine disciplinée et organisée?
13 commentaires:
Meuh non, Gen, pas d'inquiétude, tu es une artiste et la manière dont tu doutes le prouve.
Je crois que tu es tombée sur une bande de gens sympas, artistes aussi mais surtout occupés à paraître...
Je connais plein d'artistes "organisés" et ce sont ceux qui réussissent en général !
Alors, pas de préjugés. Il ya des artistes de toutes sortes et suit ta propre route, sans tenir compte des autres, mêm si tu dois observer pour apprendre...
Besos d'un artiste pirate, parfois en retard et créatif , parfois laborieux et méthodique, un mix de toi et tes copains !
Jack
Sincèrement, je pense que l'artiste se définit par ce qu'il offre. L'artiste en lui-même qui se plaît à se définir comme tel, tant mieux pour lui! Ça le regarde...
Si tu crois en ce que tu fais, c'est l'essentiel. Raconte, raconte et raconte encore! Et à moins que je me trompe, ce qui semble le plus naturel du monde cache souvent des heures et des heures de travail.
@Rackham : Bon, je dois admettre que de tout ces artistes, je suis, pour l'instant, la seule ayant publié (eux étant plutôt du genre à ne pas achever leurs projets géniaux). Et puis-je me décourager un peu de ton critère d'identification des artistes? :p J'suis pas sortie du bois on dirait...
@Moufettes : Contente de voir que je ne suis pas la seule pour qui le naturel ne vient qu'après avoir sué sang et eau! hihihi
Mais après discussion avec plusieurs autres aspirants-écrivains, je remarque qu'eux passent beaucoup de temps sur la technique du "comment écrire". Moi, c'est le "quoi écrire" qui me pose plus souvent problème.
Mes idées sortent peu souvent des normes... mais j'ai heureusement un chum à l'esprit tordu pour foutre des coups de pied à mes idées et les pousser hors des sentiers battus. Je vais bien finir par y arriver toute seule...
Un petit truc que j'ai appris en atelier. Tellement simple, mais à la fois compliqué. Écrire une seule question et y répondre: « Qu'est-ce qui arriverait si...? »
Du genre, qu'est-ce qui arriverait si j'attendais Luc dans le garage à -30 dégrés?
Tu connais la suite...
Les rares écrivains que je connais de nom sont foutrement organisé. Être 'artiste' de nos jours c'est pratiquement gérer une PME sur soit.
Tant qu'à la notion de se definir entant qu'artiste, j'ai encore quelques connaissances qui ont fait les beaux-arts et je maintient que ce n'est qu'une façade qui mérite une claque à l'arrière de la tête. Ou deux.
Artiste c'est crer avec ses émotions. On peut creer un programme informatique et se dire Artiste "technologique" mais l'émotion a tellement peu de poids dans une suite de conditions binairea que ce genre de création n'appartient pas à un artiste.
Et moi aussi c'est le QUOI écrire qui me stresse , tant qu'au COMMENT, il y a bien-sûr des techniques et de bons conseils qui existent mais pour l'essentiel je laisse cela justement À mon côté... artistique.
Oh! la belle question, il faudrait plus qu'un commentaire et même plus qu'un billet pour en discuter.
Je pense qu'il y a autant d'artistes que de personnes. Simone de Beauvoir me reprendrait si elle était vivante, mais je ne crois pas qu'on naît artiste ni non plus qu'on le devient. On devient à peine humain, alors... Je pense qu'on est la somme d'un paquet de petits mois imparfaits, composés de ceci et de cela. J'en connais moi aussi des gens qui s'excusent de leurs petites faiblesses en disant "je suis artiste!" comme si ça expliquait tout. Je suis entourée d'artistes peintres assez bien organisés, femmes d'affaires qui mènent leur carrière comme des entrepreneurs. Pourtant, ils sont artistes et créatives aussi.
Tu es qui tu es, même si tu répondais à une étiquette, ce que je ne te souhaite pas, il faudrait quand même que tu évolues et dès demain, tu ne seras plus qui tu es aujourd'hui.
Quant à quoi écrire ou comment: même chose pour moi. Je n'ai pas beaucoup d'imagination pour inventer des histoires, c'est souvent l'artiste peintre de nos pinceaux qui me les souffle, et des fois je me demande même si je sais comment les écrire ces histoires.
Et puis il y a toutes sortes d'écrivains, comme chez les artistes peitnres. Pas que des flyés, pas que des universitaires. Même que le blogue devient un genre littéraire d'après le mémoire d'Eric Vognola, alors on se fait une petite équipe de blogueurs-écrivains?!! Tu verras encore là il y en aura pour tous les goûts.
En passant, études en histoire: quelle(s) époque(s)? Avec l'engouement pour les romans historiques (même si on étiquette quelques livres qui n'ont d'historique que le fait d'être situés dans une époque, ce que sont tous les livres de toute façon) ne se tarit pas, tu pourrais devenir lectrice dans une maison d'édition. Tu pourrais relire mes manuscrits en tout cas. Période Irlande - Grosse Île Saint-Henri à Montréal, tu y connais quelque chose?
Les Moufettes a dit…
Nous sommes tous membres de la blogosphère et nous bloguons sans dire sur tous les toits que nous sommes blogueurs. Nous avons du plaisir.
Suis d'accord avec Jonathan. J'en ajouterais une 3e...
Arrêtons de chercher qui nous sommes et consacrons l'énergie à ce qu'on fait. ;o)
Wow! En tout cas, je vois que j'ai touché un point important... et que je ne suis pas la seule à me poser ce genre de question.
Je veux bien donner une quatrième baffe aux artistes poseurs si tout le monde est avec moi :)
@ClaudeL Je suis spécialisée en histoire romaine, période cicéronienne. J'ai aussi une seconde concentration en histoire et culture asiatique, principalement japonaise... et comme j'ai enseigné l'histoire du Canada, oui je connais bien l'histoire de Grosse Île et des immigrants Irlandais.
@Moufette : Ah, j'aime bien ce truc "Qu'est-ce qui arriverait si..." Faudrait voir si Vince pourrait pas l'intégrer au CLAO :D
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