jeudi 15 octobre 2009

Foutus accommodements

La fameuse Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables n’a pas mené à grand chose. Essentiellement parce que les deux grosses têtes engagées pour mener les travaux en sont arrivés à une solution claire et limpide : si on veut mettre de l’avant, pour les immigrants, l’égalité homme-femme et la laïcité de l’État québécois, faudrait commencer par faire le ménage chez nous. Entre autre chose, retirer les crucifix des salles d’assemblées politiques.

Les politiciens aiment pas les solutions claires et limpides. Tous se sont dit « Hé ho, c’est pas religieux ces crucifix, mais ils font partie de notre histoire, de notre culture. Tout comme le congé à Pâques! On va pas les enlever pour plaire à des immigrants! C’est à eux de s’adapter, sauf quand on peut les accommoder, et blablabla… »

Bon, sur le coup, je l’admets, l’historienne en moi était parfaitement d’accord avec eux. Je veux bien être laïque, mais pas au point d’oublier mon histoire. Et le catholicisme a modelé l’histoire du Québec.

Sauf que l’État se retrouve dans une drôle de position : il veut prôner la laïcité, mais pas dans sa cour. Comment s’étonner après ça que des gens traitent des employés de la SAAQ ou de la RAMQ sur la base de leur sexe, au nom de leur liberté de religion? Le gouvernement envoie un message trouble. Les gens tirent donc la couverte à eux le plus possible.

Est-ce qu’il faut enlever les croix des assemblées politiques pour que l’État se sente assez fort et assez neutre pour mettre (enfin) ses culottes et affirmer : «Cette personne est un employé, peu importe son sexe, sa religion, sa couleur de peau, ses vêtements ou sa peignure. Faites avec ou allez ailleurs» ?

S’il faut faire le sacrifice de reléguer les derniers vestiges du catholicisme dans des musées afin que l’égalité homme-femme se fasse vraiment au Québec et que l’État commence à agir vraiment en arbitre neutre sur toutes les questions de diversité culturelle, je suis prête à y consentir.

Par contre, après ça, qu’on arrête de nous écoeurer avec des questions d’arbre de Noël qui doivent être des arbres des Fêtes. Un kleenex, y’en a qui appellent ça un papier mouchoir, d’autres un mouchoir tout court, pis ça cause pas de problème. Faque mon arbre de Noël, c’t’un arbre de Noël. Pis l’État enfin laïque est mieux de m’appuyer ou alors de demander aux Juïfs d’appeler leur kippa un ti-chapeau-rond-qui-cache-rien.

3 commentaires:

ClaudeL a dit…

C'était l'éditorial de ce matin!
Et il finit sur un belle remarque humoristique: le ti-chapeau-rond!!!

Vincent a dit…

Tout à fait d'accord pour que les crucifix disparaissent de l'assemblée nationale! C'est peut-être culturel, mais c'est très limite. Ils n'ont qu'à les déplacer dans un musée de l'assemblée nationale avec une petite plaque disant: "Avant l'an 2010, ce symbole religieux était présent à l'assemblée nationale".

Soit on est laïque, soit on ne l'est pas. S'il faut juste retirer une petite croix de bois pour que le gouvernement mette ses culottes, go! Mais je doute fort que ça se fasse prochainement et je doute fort que, même si ça se fait, le gouv mette ses culottes et impose la laïcité publique.

Gen a dit…

Attention! Moi je suis pas pour la laïcité des individus en public. Tant que ça se limite à leur habillement ou au fait de me souhaiter "bon ramadan". Je suis pour la laïcité de l'État. Comme ça, quand il y aura conflit entre la religion et autre chose (égalité homme/femme ou sécurité publique), c'est un arbitre neutre qui imposera l'autre truc!