L'an dernier, à pareille date, j'étais fatiguée, mais sereine. Je venais de compléter ma première année comme éditrice, j'avais publié et écrit et je me disais que pour l'année à venir, je me consacrerais à mes projets longs, que j'avancerais enfin mes romans, malgré la crainte que j'avais à me relancer dans une entreprise de longue haleine...
Évidemment, c'était sans compter la vie qui s'ingénie parfois (souvent) à nous faire des jambettes inattendues. Au lieu d'avancer mes romans, j'ai passé la première moitié de l'année à écrire frénétiquement des nouvelles pour des collectifs : une histoire de fantasy pour Territoires enchantés et royaumes ensorcellés, les aventures d'une sorcière-psychologue pour Au bûcher (tous deux publiés aux Six Brumes), une traduction fortement remaniée d'une de mes nouvelles pour l'anthologie Unréal des éditions Flame Arrow, et puis un texte (ou deux selon comme vous verrez ça) pour un projet secret qui sera annoncé bientôt.
Ah et à travers tout ça, il m'a bien fallu veiller sur mes Magies des temps brodés! Il m'aura demandé bien des efforts pour voir le jour ce recueil-là. Les astres n'étaient pas tellement alignés. Mais bon, il existe enfin, c'est l'essentiel. En espérant qu'il trouve ses lecteurices! Mais je suis encouragée : après la table-ronde à laquelle j'ai participé au Salon de Montréal, j'ai eu une file devant ma table : cinq personnes! D'un seul coup!! Devant une table de distributeur reléguée dans un coin perdu du salon!!! (Si vous connaissez la rareté du phénomène, vous comprenez les points d'exclamation hihihihi!)
Ma frénésie d'écriture s'est terminée à la fin août et depuis ce temps-là... rien. Oh, pas que je n'aie pas envie d'écrire ou que je manque d'idées, absolument pas! Mais c'est le temps qui a fait défaut.
Voyez-vous, sur le plan personnel, ça a été une année difficile. Rien de grave, rassurez-vous : mon amoureux est toujours un partenaire extraordinaire et mon boulot me comble! Cependant, lorsqu'on est une famille à faibles revenus qui dépend du transport en commun et des systèmes de santé et d'éducation publics (et qu'un des membres de la famille doit littéralement sa survie à la RAMQ), et qu'on compte plusieurs personnes queer ou racisées dans son entourage, la montée générale de l'extrême-droite, les programmes des Conservateurs et les histoires de 51e état, ça n'aide pas à bien dormir la nuit.
Après avoir eu autant de plaisir à New York l'an dernier, sentir que nos convictions de gauchistes féministes pro-choix et inclusifs nous en exile pour les années à venir, ça nous a aussi donné un coup dur au moral. On avait planifié y retourner avec la puce. Mais il est hors de question de placer notre sécurité dans les mains de cette administration.
Ajoutez à ça un été de feux de forêt qui nous a gardés cloîtrés, puis le stress des examens d'entrée au secondaire pour ma cocotte, des petits bobos pour mon chum ou moi (des maux de dos ou d'épaule, des rhumes, etc) qui ne sont jamais tombés en même temps (ce qui faisait que l'un de nous était toujours un peu à plat), beaucoup d'anxiété devant les changements à venir pour ma puce, quelques événements littéraires, puis une abondance de travail dans laquelle je me suis garrochée parce que j'aime parfois trop ma job pour mon propre bien...
En novembre, une rencontre de hasard a ouvert, dans ma mémoire, des portes qui étaient closes depuis si longtemps que je les avais oubliées... et des souvenirs douloureux ont déboulé. C'est pas plus mal : je n'avais jamais pris le temps de reconsidérer cette époque de ma vie avec mes capacités émotionnelles "d'adulte écrivaine informée sur la psychologie et qui a fait une thérapie". J'en ressors plus zen, en me comprenant mieux... mais le processus n'a pas été des plus reposant!
Et là, début décembre, la grippe m'est tombée dessus, malgré tous les vaccins et précautions pour l'éviter.
Bref, l'année a usé mes nerfs, qui sont restés fragiles depuis la pandémie. Malgré une semaine de vacances passée au bord d'un lac à lire les pieds dans l'eau (meilleure manière de recharger les batteries à plat), toutes les routines et les bonnes habitudes ont foutu le camp dès la rentrée : j'ai voulu compenser le temps perdu en rendez-vous divers et en réassurances de ma puce en éliminant les séances de yoga, en mettant l'écriture sur pause et en prenant un p'tit verre de plus de temps en temps pour me gâter et relaxer...
Je savais en faisant ça que c'était une mauvaise idée. Hier, ma super-infirmière m'a chicanée. Rien de grave, m'a-t-elle rassurée, mais rien de trop bon non plus.
Ma résolution 2026 est donc simple : reprendre le yoga quotidien. Parce que ça me sert à la fois d'exercice et de méditation, que ça m'ouvre l'esprit pour écrire et que sans l'écriture, je ne suis jamais tout à fait calme et centrée.
C'est fou comme notre équilibre tient parfois à peu de chose. Pour 2026, j'vous souhaite de trouver le vôtre... et de le conserver! ;)
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