mercredi 20 août 2025

Léguer de la soie

Il y a quelques années, mon amie Valérie Harvey, qui se préparait à partir pour le Japon, m'avait demandé si je voulais qu'elle me rapporte quelque chose. "Un haori" avais-je répondu. En fait, je rêvais d'un kimono ou d'un yukata, mais sur ma silhouette sablier hyper marquée, je savais que ça n'irait pas. Le haori, cependant, je pourrais le porter comme veste...

Valérie m'avait donc ramené un superbe haori corail trouvé pour trois fois rien (50$ si ça vous intéresse) dans l'équivalent japonais d'une vente de garage. (D'habitude j'ai un certain dégoût des vêtements de seconde main, mais entre la propreté légendaire des Japonais et le fait qu'un haori n'est pas porté à même la peau, ça a bien passé.) Je l'ai porté dans presque tous les salons pendant trois ou quatre ans. Puis Valérie est repartie au Japon. Je lui ai fait la même demande. Un haori bleu ciel s'est ajouté à ma garde-robe. 

Je précise que l'haori corail, lui, était toujours aussi beau! Et qu'il s'inscrit sans mal dans ma démarche, commencée il y a plusieurs années, d'avoir une garde-robe minimaliste de vêtements durables. 

Et puis un jour, par hasard, sur Etsy, je suis tombée sur des revendeurs japonais de vêtements vintage. Des haoris. Au bout de mes doigts! Bon, avec les frais d'expédition, ils coûtaient trois fois le prix de ceux rapportés par Valérie, mais cette fois je pouvais les choisir moi-même et ne pas attendre les hasards des voyages de mes amis!

Et puis, 150$ pour une pièce de pure soie, un petit bout du passé japonais que je pourrais porter, c'était... bon c'était pas rien, mais c'était pas si cher. 

J'ai réussi à me modérer. Je n'ai cédé que deux fois aux sirènes d'Etsy. Ça me fait quand même désormais quatre haoris. Un pour chaque saison. (Je ne promets pas de m'arrêter là, mais je ne veux pas en acheter trop non plus. Non seulement j'essaie d'être minimalisme, mais vertu mise à part, je compose avec les limitations d'un quatre et demi!)

À ma fille qui me demandait si je lui en achèterais un éventuellement, je lui ai dit que je pouvais lui prêter les miens. Et même, qu'elle en hériterait sans doute. 

En cette ère d'ultra-fast-fashion, j'adore cette idée : je léguerai à ma fille des vêtements de soie brodée.  

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