lundi 16 juin 2025

Magies des temps brodés... enfin en prévente!

Je suis une autrice de fantasy. Ma bibliographie (avec ses romans historiques et policiers et ses nouvelle éparpillées dans tous les genres) pourrait vous laisser croire le contraire, mais non : comme autrice et comme lectrice c'est, depuis toujours, dans la magie que je m'évade. 

C'est pourquoi je travaille depuis plusieurs années, avec les Six Brumes, à un recueil regroupant mes nouvelles de fantasy, éditées comme inédites.

En fait, au moment où on a commencé à y travailler, un tel recueil n'existait pas vraiment sur le marché québécois... Bon, depuis, j'ai participé au collectif "Territoires enchantés, royaumes ensorcelés", mais la fantasy reste tout de même rare sous forme courte. 

Et pourtant, c'est un genre qui se prête très bien aux idées suggérées, aux arrières-mondes esquissés et aux métaphores sociétales... Ou même parfois à l'exploitation de clichés détournés, comme les épées intelligentes... hum, enfin, disons "pensantes". 

Dans ce recueil, je vous en fait la démonstration treize fois plutôt qu'une, en humour comme sur le mode sérieux, en m'inspirant tantôt du Moyen Âge (évidemment), mais aussi de la Mésopotamie, de l'Égypte ancienne et du Montréal contemporain. 

Pour découvrir mes Magies des temps brodés avant tout le monde, c'est par ici

Et si jamais vous aviez envie de vous retrouver dans une de mes histoires en tant que personnage - ou d'y transposer un membre de votre entourage - je vous en offre la possibilité! (Les modalités exactes seront à discuter! ;)

vendredi 9 mai 2025

Remettre le dentifrice dans le tube

L'autre soir, à moitié endormie et distraite, j'ai pris le tube dentifrice de ma fille au lieu de celui que mon chum et moi utilisons. L'odeur m'a frappée dès que j'ai approché la brosse à dents de ma bouche : un mélange de sucre artificiel et de gomme balloune. Ouache! Pas question de me brosser les dents avec ça! 

Mais, évidemment, comme le veux l'adage populaire, on ne peut pas remettre le dentifrice dans le tube. 

On nous sort cette maxime souvent dernièrement. Surtout au sujet de l'intelligence artificielle. Ça complique la job des profs? Ça rend les élèves encore plus paresseux? Ça répand des faussetés parce que la machine hallucine? Ça vole les créateurs? Ça inonde les réseaux sociaux de contenu de piètre qualité? Ça facilite la désinformation?  Et tout ça en consommant une quantité effroyable d'énergie et en contribuant au réchauffement climatique?

On peut pas remettre le dentifrice dans le tube, voyons! Faut s'adapter! Il y a des domaines où c'est super utile, notamment pour les recherches en santé ou en statistique...

Ok... alors pourquoi est-ce qu'on ne réserverait pas l'intelligence artificielle à ces domaines-là? Pourquoi est-ce qu'on la rend aussi facilement accessible - et gratuitement - à tous? (Parfois même de force comme les IA maintenant intégrées à Google et Windows et Meta...)

C'est impossible de revenir en arrière une fois la technologie disponible?

Savez-vous que lorsque le four à micro-ondes a été popularisé, les gens ont essayé de s'en servir pour cuisiner absolument tout? Parce que c'était l'avenir! Que c'était simple! Rapide! Nouveau! Et c'était... souvent immangeable. 

Peu à peu, le micro-ondes a pris sa juste place : il peut décongeler des aliments, réchauffer vos lunchs, faire quelques trucs simples (je m'en sers notamment pour la cuisson du riz), mais, en gros, il n'a pas détrôné la cuisinière traditionnelle. 

Oh! Aurait-on... remis le dentifrice dans le tube?!?

Non. Mais on a décidé que ça ne valait pas la peine de l'utiliser si ce n'était pas approprié. Comme moi, l'autre soir, qui a balancé la pâte à dents à la gomme balloune dans la poubelle, rincé ma brosse et utilisé mon bon vieux dentifrice à la menthe.

Puis j'ai écrit ce billet moi-même, lettre par lettre, à la plume trempée dans l'encre... Ah non : j'ai rédigé à l'ordinateur. Parce que c'est la technologie appropriée pour cet exercice. ;) 

mercredi 2 avril 2025

Analyse féministe de la situation géopolitique

S’il y a une chose que les penseuses féministes m’ont appris, c’est de réfléchir aux diverses situations sous l’angle des rapports de pouvoir.

Bon, dans la société, on en vient vite à une conclusion : les hommes sont au pouvoir. Le système est fait par eux, pour eux, avec les femmes à leur service. (Si on veut détailler, les hommes blancs sont au sommet de la pyramide, mais chez les couples racisés, la même exploitation des femmes est présente). Et dès que cette situation privilégiée est menacée (par exemple par le droit à l’éducation que les femmes ont gagné de haute lutte et qui leur permet d’avoir accès à des emplois payants donnant l'indépendance financière ou alors par le droit au divorce et la diminution du stigma social qui y est relié ou même par les identités trans et non-binaires qui brouillent les catégories), on voit le pouvoir exercer sa violence (cyberintimidation, discours masculinismes prônant le retour à la sujétion féminine, discours anti-théorie du genre, féminicide). 

Mais j’aimerais attirer votre attention sur le fait que, géopolitiquement, la structure de pouvoir suit la même hiérarchie. Au sommet, il y a les grandes puissances, appelons-les des états « mâles » toxiques, qui peuvent s’imposer par la violence : Russie, Chine, États-Unis. 

(Je m'excuse ici pour les clichés binaires et genrés que je vais utiliser, mais comme lesdits états toxiques pensent de cette manière, ils sont appropriés à la démonstration.)

Autour d’eux, il y a les états gentils et doux qui les soutiennent, à l'image d'épouses traditionnelles : l’Urkraine, la Biélorussie, le Canada, le Mexique… (J’ose pas m’avancer pour les états assujettis entourant la Chine, mes connaissances en géopolitique orientales datant du 15e siècle). Et de temps en temps, l’état-mâle-toxique trouve que l’une de ses épouses-tradwifes en mène trop large : elle parle de divorcer pour se joindre à l’OTAN, elle ne veut pas donner une partie de ses revenus à son homme, elle est tannée des rôles stéréotypés dans lesquels on veut l'enfermer…

Alors la violence commence : on l’insulte, on parle pour elle en débitant des mensonges (l’attitude de Trump, qui balaie de la main une rectification des faits avec un sourire condescendant, puis répète son mensonge, c’est un comportement connu de toutes les femmes qui ont eu des relations toxiques), on lui impose des violences économiques (la forcer à dépenser son argent là où ça nous plaît, lui arracher de force une partie de ses revenus), on se pose en victime (si on commet des gestes violents, c’est parce que l’autre a commencé… en voulant diminuer les privilèges de l’État toxique) et on laisse planer un recours à la force dont la tradwife ne se relèvera pas.

Nos politiciens devraient se réveiller : messieurs (puisque c'est surtout des messieurs, d'ailleurs Mélanie Joly, elle, semble avoir vite compris la dynamique en place), vous êtes dans une situation de violence conjugale! Faites venir des intervenantes spécialisées dans ce domaine, elles vont pouvoir vous aider. Je devine déjà ce qu’elles vont vous dire… 

Quand on vous insulte, vous devez mettre fin à la conversation. On vous appelle « Gouverneur »? Vous corrigez immédiatement votre titre. Et vous ne dites rien d’autre. Tant que l’autre ne vous respectera pas, vous ne discutez pas avec lui. (Carney semble avoir bien commencé de ce côté.) 

On vous impose des violences économiques? Faites comme si cela ne vous importait pas. N'essayez pas de négocier : ça ne fonctionnera pas ou le répit sera temporaire. Rétorquez, mais sans faire de grande annonce. Ou en faisant comme si c’était un hasard si, tout d’un coup, l’électricité vendue aux USA était plus chère. Comme si l’argent rendu disponible pour les entreprises, il n’était pas lié aux difficultés que l'état-toxique leur fait vivre. L'état-toxique ne veut pas négocier, il veut gagner. Et sa parole donnée ne vaut rien. Alors ignorez-le. 

Préparez votre défense, mais discrètement (alertez l’armée). Mettez de l’argent de côté (oui, augmentez les impôts, montez les tarifs, mais sans laisser voir que c’est en réaction). Encouragez les industries locales (encore là, comme si c’était un hasard). Ou les boycotts (j'en avais jamais vu un rencontrer un tel succès!). Et, surtout, assurez la sécurité (physique et économique) des citoyens/enfants dont vous avez la garde. Vous avez peur de perdre la bataille de l’opinion publique? En campagne électorale, ce sera le temps de dire, sans jamais utiliser le mot « riposte », ce que vous avez fait et pourquoi. 

Contrairement aux conjoints victimes de violence, un pays ne peut pas aller se mettre à l’abri dans un refuge. Mais le temps joue pour lui. Les dictateurs ne sont pas immortels. Et les citoyens des états-toxiques vont finir par se lasser. 

mardi 11 mars 2025

Printemps magique

Étant donné la réalité glauque, je me suis lancée à fond dans le travail. Ça tombe bien, parce que mes responsabilités d'éditrice s'accumulent. En plus de mon rôle chez Alire, j'ajoute maintenant une participation au comité éditorial de Solaris! Amenez-en des textes à lire et des directions littéraires à faire! (J'ai tellement de fun, faut encore que je me pince quand je me rends compte qu'on me paye pour faire ça!)

En parallèle, j'écris... enfin, quand je trouve le temps. 

J'essaie de broder aussi, mais mes mains ne collaborent pas toujours (l'arthrose familiale commence à me rattraper et tous les mouvements minutieux doivent être faits à petite dose). 

Cela dit, notre quotidien à tous aurait bien besoin d'embellissement, de magie... et justement, l'un de mes derniers projets d'écriture a été la participation à une anthologie vraiment magique : le recueil de nouvelles de fantasy Territoires enchantés, royaume ensorcelés, qui est présentement en prévente aux éditions des Six Brumes. 

En attendant mon propre recueil de nouvelles de fantasy (qui s'en vient, me dit-on), je crois que cette dose de magie nous fera du bien!

Après tout, vous n'avez pas tous une dragonnette pour ensoleiller votre quotidien! ;) 

vendredi 31 janvier 2025

Corollaire à la vie, l’univers et tout le reste

J’ai eu 42 ans cette année. Chiffre emblématique de la série du "Guide du routard galactique" de Douglas Adam.

Y’a une autre phrase célèbre accolée à cette série : "Don’t panic".

Je me la répète comme mantra, en boucle, depuis le 20 janvier et l'apparition du "King in Orange".

Toutes les facettes de ma personnalité sont affectées par ce qui se passe :

L’historienne n’est revient pas de voir qu’on n’a rien appris du passé. Elle ne tenait pas du tout à assister en direct à l’établissement d’une dictature.

La mère, l’amie et l’amoureuse sont malades de peur pour leurs proches lgbtq+ ou immigrants ou en situation de handicap.

L’écrivaine voudrait pouvoir refermer ce mauvais roman.

Mais si c’était un roman, l’éditrice ne saurait même par où en commencer la direction littéraire tellement c’est grossier, mauvais, exagéré, cliché…

Et pourtant c’est vrai. D’où le mantra.

Qui me pousse à tendre la main, à prendre soin de mes proches, à boycotter tout ce que je peux... et à écrire des futurs où non seulement on survit à tout ça, mais où on rebâtira mieux.