Ma puce a une particularité: alors que beaucoup d'enfants fatigués deviennent chigneux, colleux et s'endorment sur place à bout de forces, ma fille réagit à la fatigue en devenant surexcitée, débordante d'énergie nerveuse et complètement incontrôlable. C'est pas mêlant, on dirait que son système auditif ne répond plus. Elle n'écoute plus aucune consigne et semble s'ingénier à faire ce qui est interdit d'habitude. Bref, si elle ne se repose pas, elle n'est pas reposante. C'est pour ça que les heures de sieste et de dodo, c'est quasiment sacré chez nous.
Mais bon, cette année, pour le Temps des Fêtes, on s'est dit qu'on pouvait se permettre quelques écarts. Après tout, ce n'est plus un bébé. Elle s'est donc couchée un peu tard quelques fois. Elle s'est ensuite levée plus tard. De plus en plus tard. On ne se plaignait pas, mais le 30 décembre, à l'heure de la sieste, après un brunch chez des amis, elle a décidé de ne pas dormir. J'ai eu beau insister, rien à faire : elle ne voulait pas se coucher.
J'ai soupiré, mais je me suis dit qu'on allait l'endurer de même et qu'on la coucherait plus tôt ce soir là. Après un après-midi et un début de soirée infernal, on s'est apprêtés à la mettre au lit vers 18h45. Mais rendue là, elle était plutôt hystérique, courrait partout, grimpait partout... Le temps d'attraper son toutou sur une étagère, je me suis retournée pour la trouver debout sur son lit. Je lui ai ordonné de s'asseoir (son lit est haut, il est bordé par un mur d'un côté et une barrière de l'autre, mais il reste pas mal d'espace pour tomber et se casser la gueule). Elle n'a même pas semblé m'entendre, j'ai donc tendu les bras pour l'attraper et la faire asseoir...
Et c'est là que ça s'est passé : elle s'est jetée en arrière. Elle a perdu l'équilibre, est tombée sur les fesses et sa tête est allée percuter le mur. Tout s'est produit si vite, je n'ai pas eu une bonne vision de l'angle d'impact, mais la tempe a eu l'air de taper en premier. Ma puce s'est mise à pleurer. Je l'ai consolée tout en lui rappelant les consignes de sécurité : on ne grimpe pas debout sur les lits! Elle a été assez facile à consoler, elle n'avait pas de bosse, ses pupilles semblaient normales, alors on a continué la routine du dodo et elle s'est endormie à 19h. Ouf! Soulagement pour les parents!
À 22h, alors que je me préparais à monter me coucher à mon tour, j'ai cru l'entendre tousser. Puis gémir. Je suis allée la voir. Et je l'ai découverte dans une flaque de vomi. Eurk! Elle en avait de collé partout! (Je vous passe les détails) Mais bon, avec tous les desserts et plats gras mangés dans les derniers jours, c'était pas surprenant qu'elle nous fasse une indigestion. On l'a nettoyée (ça a pris une douche), on a changé son lit, on l'a recouchée (en recouvrant ses draps propres d'un piqué, parce que, hé, c'est pas mon premier rodéo)... et 5 minutes plus tard, bingo : elle avait re-vomi. Cette fois, on est intervenus plus vite, le nettoyage a été plus rapide, on a changé le piqué, le pyjama, on lui a passé une débarbouillette dans le visage, rincé la bouche, puis je l'ai recouchée en lui disant de m'appeler si elle était encore malade.
J'avais pas mis le pied en dehors de la chambre qu'elle s'exclamait "encore malade" en gémissant. Et en renvoyant.
Là j'ai réalisé que la nuit serait longue. J'ai aussi fait le lien "coup à la tête + vomissements = bas bon signe". Une petite recherche dans mes livres de référence plus tard, puis un coup de fil à Urgence Santé (et trois autre vomis) ont confirmé mes soupçons. Ça ressemblait à des signes de commotion cérébrale. On m'a dit, de manière encore plus inquiétante que le ton culpabilisant moyen du 811, de me rendre à l'urgence. À 23h30 un 30 décembre. En pleine saison de la grippe et de la gastro. Ô joie!
On a emballé notre cocotte (qui ne vomissait plus que de l'eau, mais commençait à être à court de doudous et de pyjamas) et ramassé quelques affaires, puis on s'est rendus à l'hôpital (à 30 minutes de chez nous). Rendus là, c'était officiellement la veille du Jour de l'An. On est passés assez vite au triage. Ma fille ne présentait aucun signe de commotion (à part les vomissements), mais pour ne pas prendre de risque, on nous a mis en "observation"... dans la salle d'attente. Heureusement pas trop pleine. Mais qui comptait quand même deux patients qui portaient des masques autour de leur cou (plutôt que sur leur visage) et toussaient sans mettre de main ou de coude devant leur bouche. (Insérer ici le gémissement désespéré de la fille qui se doute que même si sa puce n'a rien de grave, elle risque de ramener un microbe quelconque de l'Urgence).
Ma puce a somnolé dans mes bras, a quémandé de l'eau, somnolé encore, puis, vers 3h du matin, m'a vomi son eau dessus (alors qu'elle semblait allait mieux depuis deux heures). Après ça, elle a re-somnolé durant une petite heure dans mes bras, tandis que mon chum roupillait à mes côtés, s'est réveillée pleine d'énergie et a voulu explorer l'hôpital avec son papa. J'ai donc pu essayer de dormir à mon tour. Enfin, je me suis reposée les yeux, parce que dormir assise dans une salle éclairée et bruyante, alors que je m'inquiète pour la santé de ma fille, c'est pas vraiment une tâche dans laquelle j'excelle.
Vers 6h du matin, on a vu un médecin, qui, apprenant que ma puce avait vomi vers 3h du matin, a décidé de nous garder encore quelques heures. Mais cette fois, ce serait dans une vraie salle d'observation, avec une civière pour qu'un de nous puisse s'étendre et une bassinette pour coucher ma puce. Peine perdue : ma cocotte a préféré sauter à pieds joints dans le lit (preuve qu'elle n'apprend pas vite) plutôt que de s'y étendre. Selon son opinion, la nuit était finie (Terminé dodo, m'a-t-elle répété à plusieurs reprises). Alors Vincent et moi nous sommes relayés pour explorer l'hôpital endormi en sa compagnie. (En essayant de l'empêcher de toucher à toutes les surfaces et de goûter à tous les microbes qui traînaient...)
À 8h, pour le déjeuner, Éliane a eu droit à un plateau, dont elle a dévoré le contenu. Je suis ensuite allée à la cafétéria de l'hôpital pour me trouver quelque chose à manger... et pour essayer de dénicher quelques aliments sans gluten pour sustenter aussi mon chéri. Résultat de la récolte sans gluten : deux morceaux de fromage, deux biscuits sucrés et un lait au chocolat. Pas exactement ce dont il avait envie après une nuit quasiment blanche. Pour ma part, je me suis pris un bagel. Que j'ai partagé avec ma puce affamée. Mon chum et moi avions tous les deux l'estomacs trop plein d'acide pour tâter du café de l'hôpital.
Le médecin devait passer nous voir vers 10h. À 9h30, Éliane a montré des signes de fatigue. Je l'ai étendue près de moi sur la civière... et elle s'est endormie! Mon chum s'est assoupi dans un fauteuil et j'ai tenté de dormir moi aussi, même si je craignais à tout moment de tomber en bas de la civière, dont j'occupais l'extrême bord.
Le médecin est arrivé à 10h30. On a eu un peu de mal à réveiller Éliane, mais pas plus que d'habitude lorsqu'elle est bien endormie (on parle d'une puce qui a dormi récemment tandis que trois ouvriers changeaient le revêtement de ma façade à grands coups de marteaux!). Elle ne présentait toujours aucun signe de problèmes neurologiques (pas de pupilles inégales, de somnolence anormale, de difficulté de locomotion ou d'élocution) et ses vomissements n'avaient pas repris, alors on a pu la ramener à la maison. Avec une prescription d'antibiotiques, parce qu'elle semblait commencer une otite (tiens donc...).
Le temps qu'on arrive chez nous, il était passé midi. Nos plans pour la veille du Jour de l'An étaient à l'eau, mais, au moins, notre puce semblait tirée d'affaires. La commotion cérébrale avait été légère. On a tous été pas mal tranquilles pour le reste de la journée (vive Netflix), la puce s'est retrouvée au lit de bonne heure (après avoir fait une méga-sieste en milieu de journée) et Vincent et moi avons "défoncé l'année" en amoureux. Avec une seule coupe de champagne. Et en se couchant à 21h.
Après toutes ces émotions (passer la nuit à l'urgence avec un enfant de 2 ans et demi vient d'entrer dans mon top 5 des expériences que je ne désire jamais renouveler), je me demande si commotion cérébrale il y a réellement eu. Parce qu'hier matin, 3 janvier, ça a été au tour de mon chum d'avoir une crise de vomissements répétés.
Pffff... Mettons que 2017 commence sous de drôles d'auspices.
Une chose est sûre, j'ajoute une résolution à celles de lundi :
8- Respecter scrupuleusement les horaires de sommeil de ma puce.
Tsé, juste au cas où.
5 commentaires:
Nous, pas de maladie du Jour de l'An, mais beaucoup d'excitation et de fatigue accumulée. Aujourd'hui, 4 janvier, on commence tout juste à s'en sortir. On n'en presque pas sorti des routines pourtant... Mais avec une petite qui ne veut plus dormir l'après-midi...
Rétablissement + full santé pour la famille, c'est ce qu'on vous souhaite pour ce début d'année!
@Nomadesse : Oh, elle ne dort plus l'après-midi? Éliane a eu une passe comme ça, mais j'ai insisté pendant quelques semaines et les siestes sont revenues (ouf, parce qu'elle n'était pas encore capable de toffer une journée complète sans sieste)! Merci pour les vœux. Je te souhaite la même chose! :)
Ne t'inquiète pas: elle ne dort pas, mais elle se couche quand même! Même Léo faisait encore des "repos" jusqu'à l'entrée à l'école (là, ça dépend de notre jugement sur sa fatigue). Ils apprennent ainsi à relaxer (surtout qu'en garderie, ils doivent faire se coucher et rester tranquilles). Bref, ça permet à l'enfant de s'endormir s'il est fatigué en plus et d'apprendre à avoir une période de repos en silence sinon. Et nous aussi, ça nous fait du bien comme parents! ;)
@Nomadesse : En effet, le repos des enfants est essentiel pour les parents! :p
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