Dans la foulée du billet d'hier, j'aimerais spécifier un truc... Normalement, quand on parle de "littérature de genre", on sous-entend "science-fiction, fantastique, fantasy, horreur, policier".
Personnellement, j'ai l'impression qu'il faut ajouter "historique" à cette liste. Ou, à tout le moins, certains romans historiques.
Je vous explique mon raisonnement.
Qu'est-ce qui relie la science-fiction, la fantasy, le fantastique et l'horreur? Les trucs "qui ne se peuvent pas", bien sûr, mais aussi l'importance, pour l'auteur, d'établir une cohérence interne, des règles claires, qui assurent que ses inventions seront crédibles.
Qu'est-ce qui relie le fantastique, le policier et certains textes de science-fiction et d'horreur? L'obligation de faire un minimum de recherche afin d'ancrer le récit dans le réel.
Qu'est-ce qui relie la fantasy, le fantastique et l'horreur? Il arrive souvent que le contexte de ces histoires s'inspirent d'époque historiques réelles.
Voyez-vous où je m'en vais avec ça?
L'auteur qui se lance dans un récit historique n'est donc pas si différent de l'auteur qui se lance dans certains récits de genre. Comme lui, il doit se livrer à des recherches.
Et, surtout, une fois ses recherches effectuées, il devra, pour intégrer ses personnages fictifs à l'histoire réelle, établir une cohérence interne, des règles claires qui assurent que ses inventions seront crédibles.
Évidemment, ce n'est pas vrai pour les romans historiques qui se veulent des biographies de personnages plus ou moins célèbres. (Puisque, dans ces cas-là, l'élément "fiction" est plutôt absent).
Anecdote personnelle : quand j'ai commencé à imaginer Hanaken, je pensais en faire un roman de fantasy. Finalement, la magie a pris le bord, car j'avais assez d'intrigues et d'aventures à raconter sans embarquer dans ce genre de mystère, mais ma démarche d'écriture est demeurée la même!
17 commentaires:
Et la romance?
Ben à moins que ce soit de la romance très historique, les aspects "recherche" et "intégration de l'invention avec le réel" me semblent plutôt absent. En règle générale, il manque la couche de créativité/dépaysement dont on parlait hier.
Ce qui prouve une chose: les genres s'entremêlent assez facilement. C'est notre manie de mettre tout dans des catégories bien précises qui essaie de les diviser!
Hum, est-ce qu'au fond on peut mélanger tout ça. Comme des "couches" ou des strates à deux, trois, quatre dimensions ou plus, de différentes actions dans différents contextes. Par exemple, le roman Policier se passant dans le futur avec une belle histoire d'amour. Un roman noir se passant à Alexandrie au moment de la construction des pyramides avec des conflits sociaux et religieux.
Tiens, comme cette saga très romancée populaire débutant par un voyage dans le passé lors d'un soulèvement d'Écossais et qui suivra ensuite les débuts des colonies Américaines.
Par contre, à moins qu'il ne s'agisse d'une satyre de genre, on préfèrera souvent ne pas trop mélanger de strates (science réelle ou fictive, histoire, conte de fée, horreur, historique, policier, érotisme, psychologie, spiritualité, romance ou autres).
Mais pour moi c'est la crédibilité des acteurs (et des narrateurs) qui est tout aussi, sinon plus importante. J'apprécierai un film ou une pièce de théâtre si j'ai cru aux personnages, si j'ai oublié qui étaient ces comédiens.
Un superbe contexte (d'une ou de plusieurs strates), bien fouillé et bien présenté sera décevant si on n'a pas l'impression que les acteurs y sont vrais. Dans un théâtre dépouillé, sans décor ni costumes. Il ne reste que les acteurs.
Histoire de mélanger tout ça (ou de noyer le poisson), j'aimerais ajouter que l'avantage d'appeler cela des "strates" est qu'on puisse ensuite parler de différentes "stratosphères". ;O)
@Nomadesse : Ah oui, c'est sûr, les genres s'entremêlent aisément. Après tout, quand on écrit, on ne se dit pas : Ah, je vais écrire un texte de sf sans romance ni noir, parce que, hé, je veux pas mélanger! :p Mon point était plutôt (par rapport à hier) que pour moi la fiction historique est souvent plus proche des genres que de la littérature blanche.
@Daniel (aka papa ;) : Oui, oui, on mélange très souvent tout ça. Mais reste que les textes ont habituellement un genre dominant. Et, en effet, rien ne peut racheter un texte où on ne croit pas aux personnages... Quoique... C'est vrai maintenant, mais y'a des textes de l'Age d'Or de la science-fiction qui montrent qu'à l'époque une superbe idée pouvait assurer le succès d'un texte, même si les personnages étaient en carton! :P (Oui, je regarde en direction de certains ouvrages d'Assimov là! :p)
Effectivement je retrouve pas vraiment la romance dans ta description des "genres", mais je posais la question parce que c'est pas de la littérature blanche non plus. C'est un genre à part. Y'a plein de romance historique et fantasy, mais y'en a de la contemporaine aussi, pis ça a autant de stigmate que la SFF pour la gent littéraire ;)
Tant qu'à moi, de la romance contemporaine bien écrite, c'est de la litt blanche. Mais comme Harlaquin a tué ce type de récit et contribué à en appauvrir le style, faut souvent se contenter de la classer dans "littérature générale".
Je suis pas d'accord; la romance a des caractéristiques spécifiques qui fittent pas avec la littérature générale. Aussi, je te trouve pas mal rough avec tes accusations de meurtre et d'appauvrissement de style. J'espère que tu ne viens pas te lamenter ensuite que la SFF n'est pas respectée des lecteurs "généraux"...
Euh... Je parlais de Harlequin pour expliquer les préjugés (parce mettons que leur production était pas toujours de qualité... je le sais : j'en ai lu!) et certaines dérives, pas pour taper sur la romance en tant que telle. Mais comme on oppose normalement litt de genre et litt générale, la romance, malgré ses caractéristiques propres, est de la litt générale me semble, non?
(Et là je ne dis pas non plus que TOUS les Harlequins sont des merdes littéraires, juste qu'une fois le filon repéré, la qualité a souvent pris le bord.)
Ben... je vois pas comment. La littérature "générale" c'est une catégorie assez large qui regroupe tout ce qui par définition n'est pas de genre. Mais la romance est définitivement un genre, et j'irais jusqu'à dire le genre le plus populaire. Pourquoi un livre policier serait plus de genre qu'une romance?
C'est pas moi qui ai fait les distinctions! ;) Mais je pense que c'est l'aspect "fiction" qui prime dans ce qu'on appelle "les genres", alors qu'en littérature générale, on est plus axé sur l'humain et les sentiments. (Cela dit, oui, la romance est une catérogie à part entière).
Je dirais plutôt que la littérature "générale" est axée sur le style littéraire et les mots plutôt que sur l'histoire.
Je suis un peu flabbergastée de notre mutuelle incompréhension ici. Il me semble évidemment que romance et érotisme sont inclus dans "littérature de genre" et un google rapide me le confirme. Le "genre" implique qu'il y a des codes et des règles à respecter dans le récit. Tu peux peut-être faire une distinction avec les "genres de l'imaginaire" (desquels j'excluerais le policier), mais "genre" tout court? Romance en est un, définitivement.
Peut-être qu'on a de la misère à se comprendre parce que la romance style Harlequin n'existe pas vraiment en français... en tout cas vraiment pas autant que dans le monde anglophone.
Ben mes profs de littérature n'auraient pas été d'accord, mais qui suis-je pour contredire google? Cela dit, juste pour qu'on se comprennent, sur mon blogue, quand je dis "genre", je retiens la version "Alire" du terme ;) Parce que si on dit "genre = codes", ben la biographie ou l'autofiction sont un genre aussi.
Anyway, me semble qu'on est rendues loin de mon billet...
Dans ma tête, la littérature de genre c'est tout ce qui ne gagnera pas de prix littéraire (sauf un prix créé spécifiquement pour ledit genre). Tout ce qui est "paralittéraire".
En effet, on s'est éloignées un peu du sujet, mais je te lisais parler de genre depuis deux billets et je me demandais où se classerait mon genre de prédilection. Fait longtemps qu'on s'est croisées dans un boréal ou un salon, faut ben prendre ses jasettes où on peut ;)
Pour moi, la romance manque la ptite couche d'invention qui permettrait de la classer avec la SF, fantatisque, fantasy, policier, horreur. (C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'en lis à peu près plus... bon ça et mon manque flagrant de romantisme! :p)
Il faudrait analyser les prix littéraires "généraux", mais il me semble que j'y ai déjà vu des oeuvres essentiellement romantiques. De Roméo et Juliette à Autant en emporte le vent, y'a quand même quelques romances qui sont bien vues des "grands littéraires". Même si la production moderne est plutôt boudée.
De rien pour la jasette! ;)
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