Il y a quelques années, je discutais avec une connaissance, peintre talentueuse à ses heures.
- Je ne veux pas essayer d'en faire un métier, me disait-elle. Je connais beaucoup d'artiste et ils sont toujours en train de se remettre en question. Je ne pourrais pas vivre comme ça.
Avec le recul, j'ai à présent l'impression que cette personne avait pris le problème par le mauvais bout.
À ce que je sache, l'artiste ne se remet pas en question volontairement, mais c'est parce qu'il se remet en question qu'il est un artiste.
Personnellement, même si je ne créais rien, je vivrais quand même des questionnements et des incertitudes constantes. Alors tant qu'à faire, aussi bien les sublimer par la création! ;)
Je sais pas pour vous, mais j'ai souvent l'impression que c'est la seule chose qui me garde saine d'esprit!
11 commentaires:
Se remettre en question constamment n'est pas toujours confortable, mais c'est la meilleure façon de ne pas s'engluer au point de ne plus être capable d'avancer par la suite. Et les artistes sont justes capables de poser davantage de questions. L'art, c'est le plus grand questionnement de l'humanité! ;)
@Prospéryne : Les écrivains (moi en tout cas) ont toujours un scribe sur la banquette arrière, occupé à noter tout ce qu'on vit et à nous questionner sur nos motivations, nos projets, nos pensées... Des fois j'ai l'impression de tout vivre en double : une fois en "vrai" et une fois lorsque je dois le réexpliquer au scribe!
Haha! J'aime bien cette idée de devoir tout répéter au scribe. :)
@Vincent : Moi plus ou moins dépendamment des jours! :P En plus, il pose plein de questions le petit maudit!
Je ne crois pas que ce soit le propre de l'artiste de se remettre en question, mais tout simplement de l'être humain. J'en connais peu qui ne doute pas, qui ne se questionne pas. Peut-être les créateurs plus que d'autres, mais pas certaine. De toute façon tout parent, tout travailleur n'est-il pas un créateur, donc il doute et se pose des question.
J'ai longtemps pensé que pendant que j'écrivais, je ne vivais pas, comme le Mathieu de Françoise Loranger. Je n'ai pas cessé de me poser des questions, pas cessé d'écrire, mais j'ai cessé de penser que pendant ce temps, je ne vivais pas. Et puis, depuis quelques années, je m'en pose moins de questions, ou en tout cas j'ai cessé de perdre du temps à chercher ou attendre des réponses!
*se pose des questions.
@ClaudeL : Contrairement à toi, me semble que je connais beaucoup de gens qui ne se posent pas de question. Ils vont s'interroger sur leur travail, oui, mais pas sur leur façon d'être, leur chemin de vie général, leur manière de voir les choses.
L'artiste n'est pas le seul à se poser des questions, non, mais lui s'en pose constamment.
Et je ne pense pas qu'écrire veut dire qu'on ne vit pas. Au contraire, il me semble qu'on vit plusieurs existences à la fois!
Alors, Geneviève, on est dans les Grandes Réflexions ces temps-ci...? :O)
@Daniel : Lol! Bien sûr, après un billet, plus tôt cette semaine, où j'étais déguisée en bonhomme Lego, la phase de questionnement existentiel coule de source, non? ;p
Pour ma part, je préfère me remettre en question toute ma vie plutôt que de prendre mon train train quotidien pour acquis et ne jamais me questionner. Parce que se questionner, c'est se donner une chance d'évoluer, d'avancer, de s'ouvrir des portes...
Je l'ai vécu pour mes changements d'emplois, par exemple. Il faut faire des bilans, de temps en temps. Je suis devenue une spécialiste, à la longue (forcément, je vis avec un comptable! LOL) Et dans 99 % des cas, ça a donné plein de positif...
Il n'y a pas que les artistes qui font ça. Mais je pense que lorsqu'on écrit, on est contraints, quelque part, de creuser dans notre intérieur, d'aller explorer davantage nos motivations, nos sentiments, nos buts... Et ça donne peut-être davantage de remises en question. Ça va avec, non?
Et je trouve toujours un peu triste de voir que certaines personnes de mon entourage refusent de se questionner, voire même de trouver des solutions à leurs problèmes, préférant s'enfermer dans un carcan d'habitudes et de fausse sécurité. Et se plaindre sans rien faire pour régler la situation. Mais bon, chacun gère ses affaires comme il le souhaite...
En ce qui me concerne, je suis une spécialiste du système à deux colonnes des "pour" et des "contre"! ;)
@Isa : En effet, je pense qu'il faut se remettre en question pour évoluer. Et que c'est sans doute le lien à faire avec la pratique artistique : si on ne se remet pas en question, si on ne se demande pas ce qu'on fait exactement, pourquoi, comment... Hé bien on va stagner.
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