mercredi 10 octobre 2012

La notion du tri

J'aime pas acheter et lire des livres québécois, me disait l'autre jour une connaissance, parce que je suis souvent déçue. Me semble qu'il se publie pas grand chose de bon. Quand j'achète des romans étrangers, c'est moins pire.

En entendant ça, vous pouvez imaginer que je suis passée proche de la crise cardiaque!

Évidemment que la qualité est plus souvent au rendez-vous avec les romans étrangers : la majorité des romans étrangers en vente ici ont été traduits ou importés à grands frais! Or, pour mériter une traduction ou une importation, ces bouquins doivent soit avoir été des succès, soit avoir été écrits par un auteur qui a déjà connu de grands succès. Bref, y'a eu un tri de fait!
Mais en achetant toujours le dernier succès étranger, au lieu de prendre le risque avec une micro-production locale, vous aurez jamais le plaisir d'être le premier à apprécier un roman qui deviendra peut-être plus tard un classique international. Vous perdez aussi l'occasion de tomber sur un roman qui ne sortira jamais de nos frontières, mais que vous garderez précieusement dans votre bibliothèque et relirez année après année, parce qu'il vous touche, résonne en vous comme seul des mots d'ici peuvent le faire, etc.

Si nos journaux parlaient un peu plus de la production québécoise, peut-être que les lecteurs seraient moins dans le brouillard lorsqu'ils font leur magasinage... En l'absence de grosse machine de traduction, ce sont les critiques qui devraient faire le tri...

Enfin, à défaut, y'aura toujours les blogueurs! ;p  (Entre deux montées de lait...)

7 commentaires:

Hélène a dit…

Oui, un sujet qui me tient à coeur aussi et qui me fait sortir de mes gonds. Il y a de l'excellente littérature québécoise que je découvre à peine parce qu'elle n'avait jamais été publicisée, et c'est dommage pour ces auteurs- comme les lecteurs qui ne les découvriront pas. Comme tu dis, nous y arriverons peut-être entre blogueurs!

ClaudeL a dit…

Et puis, à force de lire du québécois, c'est bizarre comme ce sont les livres étrangers (comprendre même américains, étranger, c'est étranger) qui deviennent sans intérêt. Foi d'une lectrice qui ne lit quasiment plus que du québécois... grâce à quelques blogueurs et blogueuses en effet.

Gen a dit…

@Hélène : On peut juste espérer, oui, qu'on y arrivera!

@ClaudeL : Disons qu'après quelques romans québécois, on se tanne vite du roman sentimental qui se déroule à New-York ou du enième policier qui prend LA pour cadre!

Pierre a dit…

Je suis peut-être malchanceux, mais depuis une couple de semaines j'ai lu les premiers tomes de quelques séries jeunesses québécoise et je n'ai accroché sur aucune. Les séries ne sont pas complètement mauvaises mais la plupart manquent totalement d'originalité (sauf Hanaken :-) ). Je sais qu'elles sont faites pour les jeunes et qu'elles sont peut-être intéressantes pour eux, mais j'ai pourtant beaucoup moins de difficulté à trouver une bonne série jeunesse étrangère. Tu as probablement raison. Peut-être que c'est parce que seules le meilleur de l'étranger nous arrive.

Gen a dit…

@Pierre : En tant qu'éditeur, si tu avais les budgets pour publier une série à l'étranger, tu choisirais laquelle? Ta meilleure, sans doute! Alors, oui, je pense que c'est le "meilleur" de l'étranger qui nous parvient (ou, en tout cas, le meilleur de ce qui est publié avec un peu de moyens financiers, ce qui n'est pas exactement la même chose : on passe sans doute à côté de trésors qui ne seront jamais traduits, pour les mêmes raisons qui relèguent la littérature québécoise dans l'ombre)

Prospéryne a dit…

T'as raison Gen, de l'étranger nous arrive le meilleur, donc c'est normal qu'on apprécie. Pour la littérature d'ici, le problème, c'est que ce n'est pas le meilleur qui bénéficie du plus de pub, les meilleurs titres ne font pas toujours les gros titres dans les journaux! ;) Dommage!

Gen a dit…

@Prospéryne : C'est sans doute pas tout le meilleur ou juste le meilleur qui nous parvient, mais les gros vendeurs ont toujours au moins une ou deux qualités (ne serait-ce que la familiarité), qui expliquent leur succès.

Bref, on s'épargne les merdes incommensurables en lisant de l'étranger. Mais on manque aussi les bijoux.