Jeudi matin passé, juste avant mon départ pour le salon du livre du Saguenay, j'ai découvert que la conférence de presse du UFC 154 (qui aura lieu à Montréal le 17 novembre prochain) se déroulait le jour même, à midi, à environ 500 mètres de mon bureau, au Centre des Sciences. En vedette de cette conférence de presse, les deux adversaires du combat principal : Carlos Condit et... Georges St-Pierre!
Ok, j'ai beau être une fan finie de St-Pierre, normalement je suis pas du genre à me déplacer pour une conférence de presse, ni même pour acheter des billets (je trouve que dans les deux cas, l'expérience est aussi bonne, sinon mieux, à la télé). Mais là, l'occasion était trop belle pour la laisser passer.
Surtout que ma cervelle d'écrivain, qui oublie parfois que je ne suis pas l'un de mes propres personnages, s'était mise à imaginer une fin de conférence de presse où j'avais une occasion de remettre à St-Pierre l'exemplaire du Chasseur qui traînait dans ma sacoche (parce que je prévoyais le donner aux gens qui allaient nous héberger). Comme il est l'un des combattants qui m'a inspirée au moment de l'écriture, le geste avait, dans ma tête, une grande signification.
Je me suis donc retrouvée dans la salle de conférence du Centre des Sciences, avec environ trois cent autres amateurs (dont à peine une douzaine de filles), quelques dizaines de journalistes et, bien sûr, St-Pierre en chair et en os. Avant que la conférence ne débute, j'ai trouvé moyen, tout à fait par hasard, d'engager la conversation avec l'un des plus grands gars présents et il m'a gentiment laissée passer devant lui pour que je puisse voir la table où les adversaires prendraient place. Sans son aide, je serais restée confinée à l'arrière de l'assistance, avec des dos de chandails de commanditaires pour tout horizon!
Ce fut très intéressant d'assister à la conférence en direct et de remarquer l'interraction entre la foule et les deux adversaires. Les fans présents étaient tous là pour St-Pierre, mais Condit est un combattant fort sympathique, dont les bons mots ont reçu leur content d'applaudissement. Après la conférence officielle, St-Pierre a donné plusieurs entrevues à divers médias. J'ai commencé à m'impatienter. C'était long, j'avais faim, j'avais mal aux pieds. Je suis passée bien près de m'en aller. Puis, au moment où j'avais commencé à m'éloigner vers la sortie, St-Pierre s'est approché du cordon qui séparait les journalistes du commun des mortels.
Mon gigantesque nouvel ami me servant à nouveau gentiment de bélier et de rempart, j'ai réussi à m'approcher. Tout le monde tendait à St-Pierre des objets à signer ou alors se penchait vers lui pour lui serrer la main ou se faire prendre en photo à ses côtés. Personne ne se bousculait, mais l'atmosphère était fébrile, chacun s'empressait. Je me suis sentie un peu mal à l'aise. On aurait dit que chacun cherchait à prendre, prendre, prendre tout ce que le champion avait à donner.
Alors, comme je l'avais imaginé, j'ai pêché le Chasseur dans ma sacoche et, m'étirant à bout de bras, je l'ai tendu à St-Pierre. Il l'a manipulé un instant, l'air de se demander où le signer. Parlant fort pour me faire entendre, je lui ai dit que c'était pour lui, que c'était le premier roman québécois parlant d'arts martiaux mixtes.
Il a eu l'air surpris pendant une fraction de seconde, pendant laquelle j'ai croisé son regard. (Bleus les yeux. Très bleus.) Il a dit un vague "merci", tendu l'objet à son garde du corps ou son gérant (qui l'a mis dans sa poche et non directement dans une poubelle), je lui ai tendu la main, il l'a serrée brièvement, les yeux déjà flous, puis il est passé au fan suivant.
Un quart de seconde d'attention. Ça m'a suffit : je suis repartie sur un nuage! Hihihi! Des moments comme celui-là, il n'y en a pas tant que ça dans la vie d'une fan.
Ce soir-là, je partais pour le Saguenay...
8 commentaires:
Pour moi qui n'y connais rien, donne-moi une échelle de comparaison: Saint-Pierre est aux arts martiaux ce que ? est à la littérature ou X est au cinéma québécois, disons.
Que je sente le genre d'émotion que tu as pu ressentir.
@ClaudeL : Georges St-Pierre est aux arts martiaux mixtes ce que... Ok, je pourrais te dire "ce que Michel Tremblay est à la littérature", mais ce serait faux : Tremblay n'est pas aussi connu et populaire internationalement.
Le seul comparatif possible, ce serait avec Céline Dion : St-Pierre a commencé en français au Québec, avant de devenir une figure connue internationalement. Et dans son cas, il a en plus contribué à donner de la respectabilité et de la popularité à son sport.
Ah! ben là, je comprends ta réaction... et la sienne. Parce qu'à la première lecture, je trouvais que tu te satisfaisais de peu, au sens où tu lui donnais ton livre et il n'offrait ni de le payer ni te demander TA dédicace.
Et comment ça Tremblay n'est pas connu internationalement! Les Belles-soeurs sont quand même jouées à Paris et demande à des Français de te nommer un auteur québécois, c'est le nom de Tremblay qui sortira en premier. Sans compter que c'est un des rares que l'on peut retrouver dans une librairie en France. De plus, son oeuvre est traduite en 25-30 langues...
@ClaudeL : Lolol! ;) Si St-Pierre m'avait demandé ma dédicace, ça aurait provoqué une réaction intéressante! lol!
Ben oui, Tremblay est connu internationalement, mais surtout dans la francophonie. Tandis que St-Pierre est aussi connu dans le monde anglophone. Et même ailleurs : quand il se déplace en Asie, il provoque des embouteillages!
Wow! C'est fou comme quoi on ne connaît pas les mêmes vedettes.
Félicitations! En espérant qu'il le lise, qu'il vienne le commenter sur ton blogue, qu'il en parle à tous ses fans (OK, c'est permis de rêver non?).
Héhé! Je gage que tu ne te laveras plus jamais la main! ;)
Une rencontre dont tu te souviendras toute ta vie ma chère... même si ce ne sera pas nécessairement le cas pour Saint-Pierre! ;P
@ClaudeL : Hep! ;)
@Hélène : lolol! Au point où j'en suis, pourquoi pas, en effet? ;)
@Isa : Nah, c'est pas mon genre ces comportements extrêmes. (Tsé, j'ai même pas sa face en fond d'écran... ;p )
Et en effet, je pense que lui m'avait oubliée à la minute suivante. Ah, ce genre d'asymétrie est injuste pareil! ;)
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