Comme je rattrappe lentement mon retard dans mes lectures (après des mois à délaisser les livres des autres au profit de mes samouraïs), je viens de lire le numéro 42 d'Alibis. Et j'y ai appris que, à partir de cette année, les gagnants du prix Alibis vont recevoir un trophée. Zut, j'suis jalouse! ;)
Claude Lalumière ouvrait le numéro avec Elle le regarde nager, histoire dont la noirceur réside dans sa simplicité: une femme regarde son compagnon nager et nous suivons son monologue intérieur, le train de ses pensées dont les arrêts de sont pas toujours jolis-jolis. Jusqu'à ce que...
Pour sa part, Paul Scadera nous convie, dans Procès-verbal, aux assemblées d'une coopérative d'habitation qui doit régler des problèmes un peu plus lourd qu'un toit qui coule. En planifiant soigneusement, les administratices de la coopérative commettront-elles le crime parfait? Les personnages multiples se mélangent un peu au début, mais le texte demeure fort intéressant. Et l'un des personnages est une professeure de kickboxing nommée Gen. Comment ne pas aimer? ;)
La page rouge de Raphaëlle B. Adam nous présente un écrivain soudainement pris de l'envie de tuer, qui erre dans la ville en tentant de décider s'il cédera ou non à sa pulsion. Bon, le coup du personnage écrivain manipulé par une "force inconnue", c'est-à-dire le véritable écrivain, on nous l'a déjà fait souvent, mais étant donné le jeune âge de l'auteure (22 ans! j'suis jalouse!) et la justesse de la chute, moi j'lui pardonne.
Yves-Daniel Crouzet livre le texte le plus long du numéro, je crois, avec La victime et son bourreau. Huis clos entre un voleur et un vieil homme qu'il torture pour lui faire avouer la cachette de son magot. Mais le magot existe-t-il? Le voleur est-il une simple crapule? Le vieil homme est-il une victime innocente? Pas mauvais, développement fort intéressant, mais je ne me suis jamais attachée aux personnages et la chute m'a paru un peu invraisemblable. Je dois par contre souligner que Crouzet est sans contredit le Français dont j'apprécie le plus la plume : pas trop verbieuse, juste assez marquée par l'argot pour avoir un petit côté exotique.
Y'a une certaine Geneviève Blouin qui présente ensuite Comme une poupée brisée, la suite des aventures de la policière Miuri Sauvé-Mishima. Cette fois, même si l'enquête n'a rien à voir avec les origines japonaises de Miuri, on en apprend quand même un peu plus sur la policière. La poupée brisée n'est pas nécessairement celle que l'on pense... (en tout cas, pas dans la tête de l'auteure ;)
La section des fictions se termine avec La mort a son prix de Bernard Duchesne... Ah ben, finalement, j'suis plus jalouse de ceux qui vont recevoir un prix. Jolie petite auto-fiction de la part de Bernard! :) J'aurais voulu que mon C'est comme le Québec, sauf que... (le compte-rendu de mes aventures à Toulouse) soit aussi bon!
Comme je lisais cet Alibis avec retard, j'y ai découvert que je venais de manquer un nouveau festival littéraire, les Printemps Meurtriers, consacrés à la littérature policière. Zut, avoir su, j'aurais essayé d'y aller... Quoique si je comprends bien, les activités coûtaient plutôt cher.
Finalement, Sébastien Aubry a interrogé plusieurs membres actifs des services de police québécois pour connaître leur opinion sur les romans policiers. Je crois que la lecture de cet article est fort instructive pour tous ceux qui écrivent ou veulent écrire des histoires policières, alors je vous le recommande si vous l'avez pas encore lu (au passage, je m'accorde une petite tape dans le dos : j'ai bien fait mes recherches quand j'ai créé Miuri : je lui ai donné le bon grade). Si jamais je trouve le temps, faudrait bien que je me livre au même exercice avec une bande d'avocats...
Bref, un bon numéro d'Alibis, que j'aurais gagné à lire plus tôt!
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