Héhéhé, me voilà enfin abonnée à Solaris (ainsi qu'à Alibis, mais j'y reviendrai). Ah, le plaisir de me faire livrer dans ma boîte aux lettres ma livraison trimestrielle de nouvelles... qui s'en vont attendre sur la pile de trucs à lire que j'aie enfin le temps de les dévorer! lol! ;)
Mais bon, j'ai fini par trouver le temps de lire le numéro 182 de Solaris, dont la couverture met en scène un décor futuro-gothique (ou serait-ce néo-baroque-noir?) et les chaînes les plus rigides qu'il m'ait été donné de voir! Hihihihi
Ironiquement, alors que l'éditorial nous confie que certains lecteurs ne savent jamais à quoi s'attendre de Solaris, j'ai trouvé ce numéro agréablement sans surprise. C'est-à-dire qu'on y trouvait toutes les qualités que la liste des auteurs laissait présager! ;)
Il y avait, premièrement, un duo de nouvelles de vampire, écrites par Claude Lalumière (en traduction de Pascale Raud) et par Nathasha Beaulieu. N'ayez crainte : Solaris n'a pas cédé au courant bit lit. Ces deux nouvelles sont d'abord parues en anglais dans un anthologie présidée par Nancy Kilpatrick, anthologie qui voulait explorer la manière dont l'utilisation de la figure du vampire pouvait évoluer. J'ai préféré Buffet à volonté de Lalumière, qui apportait un vent de fraîcheur sur le plan de la forme et de l'idée, à Évolution de Beaulieu qui était plus conventionnel. Pour peu qu'on soit amateur de vampires, les deux textes donnent envie de se procurer l'anthologie complète. Cependant, tentative de renouvellement ou pas, ça reste des histoires de vampire, alors vous tomberez pas en bas de votre chaise.
Tout à la fois de Dave Côté est l'un de ces textes absurdes dont Dave a le secret. On y raconte l'histoire de plusieurs êtres qui se retrouvent à partager intimement leur réalité. Avec ce texte, comme avec Noir Azur, il me semble remarquer une dimension plus psychologique dans l'écriture de Dave, ce qui n'est pas du tout pour me déplaire. Le seul défaut de ce texte pourrait être, à la limite, que l'histoire n'y sert que de prétexte à mettre en scéne la délicieuse narration. Mais faut vraiment finasser! ;)
L'envers du labyrinthe est, quand à lui, un bijou relativement typique de la plume d'Ariane Gélinas (ambiance magnifiquement plantée, mots justes, tournures un brin lyriques) avec, toutefois, une touche d'urbanité qui ne lui est pas habituelle. Plutôt que d'explorer une région éloignée ou un recoin oublié, Ariane nous entraîne cette fois à la suite d'un chauffeur de taxi montréalais et de sa cliente... très loin à leur suite!
Martin Mercure, le seul auteur "inconnu" du numéro, se montre parfaitement à la hauteur des autres textes avec Pièces détachées, un récit qui mêle polythéisme, relents de civilisations anciennes, reliques toutes puissantes et noirceurs de l'âme humaine. J'ai adoré! Bravo à Martin! Dire que je l'ai rencontré au Boréal et que j'ai pas pu lui parler de son texte parce que je l'avais pas lu! Et, c'est rare que je commente les illustrations intérieures, mais là celle de Mario Giguère vaut la peine d'être mentionnée, parce qu'elle accompagne parfaitement le texte.
Après les nouvelles, on retrouve une entrevue avec Claude Janelle au sujet du Daliaf (le dictionnaire dans lequel tous mes amis sont mentionnés, mais pas moi! lol!), un dossier très érudit d'Élisabeth Vonarburg sur les thèmes de la SF (à relire chaque fois que vous pensez avoir eu une idée géniale), un texte de Mario Tessier sur la poésie scientifique (qui m'a rappelé les exercices de traduction de mes cours de grec et de latin, car les gens de l'Antiquité appréciaient beaucoup les leçons en vers, dans toutes les matières), puis les habituelles critiques.
Au final, un numéro égal à l'idée qu'on se fait normalement de Solaris : très bon du début à la fin! :)
6 commentaires:
Belle critique d'un numéro effectivement mémorable ! Et merci pour les bons mots sur "L'envers du labyrinthe", Geneviève :)
@Ariane : Mais de rien! :)
Merci Gen!
J'espérais que tu aimes mon histoire, mais là "j'ai adoré", c'est plus que ce que je souhaitais.
@Martin : Je dois dire que je suis difficile à satisfaire quand il est question d'ambiance à caractère historique, mais là avec tes extraits de textes religieux, tu m'as eue! :)
@Gen: je suis bien d'accord avec toi sur ce numéro. Même le texte de Martin m'a plu (pas pour les mêmes raisons que toi par contre à ce que je vois). De la fantasy, faut le faire! ;o)
@Luc : De la dark fantasy, quand même! ;) (et c'est ce qui fait toute la différence!)
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