jeudi 21 juin 2012

Western montréalais

Il y a quelques mois, je me suis mise à la recherche d’un bon roman de style western. Je l’ai cherché, évidemment, du côté des auteurs américains. Et quand j’ai arrêté de chercher, je l’ai finalement trouvé mon western littéraire, mais c’est de Montréal qu’il m’est parvenu. Le roman s’intitule Griffintown, de l’auteure Marie Hélène Poitras. Et c'est tout un bouquin!

Le jour se lève sur Griffintown après le temps de survivance, les mois de neige et de dormance.

Hommes et chevaux reprennent le chemin de l’écurie. L’hiver a eu raison de quelques-uns. Certains, comme John, reprennent le collier comme on renoue avec une mauvaise habitude. Pour d’autres, qui traînent plusieurs vies derrière eux, il s’agit souvent du cabaret de la dernière chance. Marie, la Rose au cou cassé, cherche quant à elle un boulot qui la rapprochera des chevaux. Elle ignore ce que lui réserve l’été, le dernier de Griffintown. Car tandis qu’une procession de désespérés défile vers le Far Ouest à la recherche d’une maigre pitance, la Mouche ourdit sa vengeance.

Histoire de meurtre, d’amour et d’envie dans un décor où tous les coups sont permis, Griffintown expose au grand jour l’intimité des cochers du Vieux-Montréal, ces cow-boys dans la ville. Un détournement habile, porté par une langue sensible et rude, du western spaghetti sauce urbaine.

Griffintown n’est pas un polar, malgré le meurtre, ni un roman contemporain, malgré le décor, ni même un roman réaliste, malgré la présence de ces cochers qu’on peut croiser tous les jours d’été dans le Vieux Montréal. Avec ce texte, on est plongé dans un habile mélange du vrai et de l’imaginé. C'est une « légende urbaine » au sens propre, mise en mot par un poète qui aurait traîné un temps ses bottes dans la boue et le crottin. Certains passages sont très lyriques, mais ils demeurent courts et mettent brillamment en relief la rudesse du sujet.  

Bref, une belle réussite! J’aurais voulu avoir écrit ce bouquin, mais je sais pertinemment que j’en aurais été incapable… à tout le moins pour le moment! ;)

Publié aux éditions Alto, ce livre ne fait que renforcer la réputation d’excellence de cette petite maison, qui nous avait déjà offert le délicieux Maleficium.

10 commentaires:

Le Mercenaire a dit…

Si tu cherches encore pour le western, vas voir du côté de Ron Hansen, si c'est pas déjà fait. Y'a _Desperadoes_ et _The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford_. Tu peux aussi mettre la main sur _Blood Meridian_ de Cormac McCarthy.
On est loin du Western Hollywoodien, même que certains les qualifient d'anti-western, mais bon, ça vaut le coup.

Frédéric Raymond a dit…

Voici une suggestion gratuite de roman de cowboy. http://ebooks.harlequin.com/83C2AD87-B57B-4F51-9BCC-68AA49BA23AE/10/141/en/ContentDetails.htm?ID=CA2900E1-4F65-4B61-8B73-EC201A53E255&utm_campaign=general&utm_medium=social&utm_source=blog_hq&utm_content=landing_page&utm_term=

Gen a dit…

@Le Mercenaire : Non, j'ai pas encore lu ces bouquins là : je commence mon exploration de la thématique! :) Merci pour les titres! :)

@Fred : Euh... dans ton lien, ça dit "Harlequin". J'ai peur là! :p

Gen a dit…

@Fred : Ok, j'suis allée voir le lien... Euh... Comment le dire gentiment... Euh... C'est pas exactement ce que je cherche. O_o

Frédéric Raymond a dit…

Je savais que t'aimerais ;-)

Vincent a dit…

Hahaha! :D Dès que la page s'est affichée, j'ai éclaté de rire en voyant la couverture!

Frédéric Raymond a dit…

J'peux aussi vous trouver des romans pornos avec des cowboys aussi, si vous voulez.

Gen a dit…

@Fred : lolol! Non merci, sans façon! Déjà que j'ai une collègue qui a vu la couverture et qui m'a lancé un de ces regards...

@Vincent : Ouaip, la couverture suffit, y'a pas de doute! (Et c'est sans doute la meilleure partie du roman...)

Frédéric Raymond a dit…

Hahaha! Je ris!

Le Mercenaire a dit…

Et l'historienne en toi en trouvera peut-être pour son compte. Ces trois livres s'appuient sur du matériel historique assez solide.