J'ai l'impression de souffrir de personnalités multiples ces temps-ci...
La travailleuse en moi est fatiguée des retombées du conflit; l'ex-collègue de profs et d'étudiants s'inquiète pour ses amis; la citoyenne est fâchée contre le gouvernement qui n'arrive pas à régler le problème et la police qui joue de la matraque; l'historienne est en maudit de voir que le gouvernement ne réalise pas l'ampleur du problème et que personne ne paraît se rappeler que les mouvements étudiants, c'est comme les canaris dans les mines, ça annonce les problèmes; la jeune grano a le goût d'aller gueuler avec les manifestants; la lectrice de journaux remarque que si le débat a quitté le terrain des droits de scolarité et que les manifestants tiennent maintenant un discours anticapitaliste, ça veut ptêt dire qu'il est temps d'écouter ce qu'ils disent et d'organiser un nouveau projet de société; la blogueuse aimerait pouvoir changer de sujet...
... mais l'écrivaine trouve le moyen de retirer du positif de la situation. Crise sociale en direct, crainte de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, affrontements brutaux, odeur de gaz de poivre... D'habitude, faut aller visiter des pays lointains pour vivre ce genre d'expérience. Le gouvernement a beau marteler le fait que les actions actuelles sont le fruit d'une minorité de gens, c'est quand la dernière fois que vous avez vu une minorité s'organiser et foutre le bordel de même à Montréal?
Allez, la réponse est facile. Un mois, une année. C'est pas encore aussi grave. Mais ça regarde mal.
7 commentaires:
Octobre 70, mais ce fut moins long, plus sanglant et c'est l'armée (donc le fédéral) qui a mis le point final.
Et cette année-là non plus je n'étais pas à Montréal, je venais de la quitter.
Je ressens pas mal la même chose et j'ai vraiment de plus en plus peur que toute cette crise se termine avec des personnes tuées (ça a l'air que des yeux perdus et des dents explosés, ça ne suffise pas)
@ClaudeL : Le provincial ne semblant pas se rendre compte que faire des lois ne règle malheureusement pas tous les problèmes, c'est peut-être vers la solution armée qu'on se dirige tranquillement. Et t'es sage de te tenir loin de Montréal! :p
@Audrey : J'ai peur moi aussi qu'il finisse par y avoir des morts.
Je crois qu'on a tous peur des morts et la fille qui a étudié en histoire comme toi se dit qu'on a rien appris des erreurs du passé. Quelque chose s'est mis en marche et le gouvernement, au lieu de tout faire pour rectifier le tir ajoute de l'essence dans le réservoir. Pitoyable.
@Prospéryne : La majorité des gens ne réalisent pas que quelque chose s'est mis en marche. Ils ne voient que des étudiants. Ils ne comprennent pas leur revendication, la soif de bien des gens pour un vrai projet de société, pour un gouvernement avec une vision dépassant la durée de leur mandat ou même de leur propre vie!
LOL, tu as la même réaction que moi face à la faune de mon quartier... ;0)
@Luc : on est des bibittes bizarres les écrivains pareil!
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