mardi 8 mai 2012

Découverte boréalienne (2)

Au Boréal, j'ai découvert que...

Si vous ne savez pas que Patrick Sénécal écrit des romans d'horreur, jamais vous ne le devineriez à l'entendre enfiler les jokes et les jeux de mots (parfois douteux... je vais me souvenir longtemps de : "être condamné à mort pour du thé, je trouve ça un peu poche" lol!). Par contre, sa fascination devant la façade du Centre Morrin (une ancienne prison), où il tentait de deviner l'emplacement du balcon servant jadis aux pendaisons, n'a étonnée personne.

Vous avez le choix entre assister aux tables rondes et aux lectures ou faire du social. Couper la poire en deux vous donne toujours l'impression que vous venez de manquer la meilleure table ronde ou la lecture la plus passionnante et ne vous permet jamais d'avoir des conversations satisfaisantes avec tout le monde... Cependant, comme on opte tous pour ce compromis, c'est sans doute ce qui assure la longévité du congrès Boréal! ;)

Les auteurs américains semblent se poser nettement moins de question que nous à propos de la frontière entre les genres. Je l'avais constaté cet été avec Thomas Cook, je l'ai à nouveau entendu chez John Crowley. (Ce commentaire ne va pas plus loin, je voulais juste faire du name dropping! Hihihi Non, sans blague, je me demande si quelques tables rondes des Boréal ne devraient pas s'intéresser aux liens entre les genres et les romans généraux. Il me semble qu'on parle beaucoup des différences...)

Participer à une table ronde où il y a plus de deux intervenants et au sujet de laquelle vous avez un minimum de connaissance est pas mal moins stressant que de discourir sur les polars qui utilisent le surnaturel avec un François-Bernard Tremblay qui faisait un remplacement au pied levé et qui n'aimait pas plus que moi ce mélange de genres... (Expérience traumatisante de l'année dernière!)

Selon mon expérience, les restaurants du Vieux Québec sont jolis, chers, lents et n'aiment pas voir débarquer vingt écrivains qui n'ont pas réservé. À Montréal, les restos sont laids, chers, rapides et n'aiment pas voir débarquer vingt écrivains qui n'ont pas réservé. Durant les Congrès, peut-être qu'on devrait prendre l'habitude de réserver?

Quand on me donne un thème et qu'on me demande d'écrire comme ça, sans préparation, mon esprit s'enligne automatiquement pour écrire un polar. Faut beaucoup d'efforts pour le ramener dans le chemin SFFQ. Mais il semblerait que c'est possible. À ma grande surprise, j'ai reçu une mention pour mon texte du concours d'écriture sur place. S'il n'est pas publié dans Solaris, je vous le mettrai ici. Je suis particulièrement fière de cette mention, parce que l'an dernier je n'étais pas arrivée à écrire quoique ce soit.

Il y a toujours quelqu'un dans l'assistance d'une table ronde qui finit par poser une question qui prend dix minutes à formuler et qui prouve soit que le spectateur n'a pas écouté les participants, soit qu'il se sent obligé d'étaler son érudition, soit les deux en même temps. Je vais finir par prendre les paris avant le début des tables rondes pour voir si on est capable de deviner de qui il s'agira cette fois.

Après des années à regarder les Grands Anciens (Meynard, Champetier, Sernine et compagnie) avec des étoiles dans les yeux, c'est très intimidants quand ils se mettent à me parler de mon roman, à me dire qu'ils l'ont bien aimé et, pire, qu'ils ont très hâte de lire autre chose de moi. Euh... et si je me plante dans le prochain? (Je suppose que Daniel arrêterait de me taquiner... Ça mérite réflexion ;)

13 commentaires:

Philippe-Aubert Côté a dit…

Parlant des compliments de la part des Grands Anciens, tu as vu que tu étais mentionné dans le Samovar? :-) Si on ne te l'a pas donné, je compte conserver ma copie, je pourrai te montrer.

Ça a été plaisant de s'entrevoir! Espérons que la prochaine fois on puisse jaser plus!

Et pour les restaurants, oui, j'ai compris l'utilité de l'indispensable "faubourg" où tout le monde se retrouve lors des Boréal Montréalais. On dirait une sorte "d'effet Lemming" : un petit groupe de 3-4 personnes décide d'aller à une place, puis en descendant les rues pour se rendre à ladite place ils ramassent du monde et une fois arrivé, c'est un régiment qui se présente à la porte :-) Il nous est même arrivé samedi de nous rendre à un restau et de dire que nous étions sept, mais une fois arrivé à notre table, il y avait 4-5 personnes de plus qui s'étaient rajoutés et qui nous avaient suivi sans que personne s'en rende compte! C'est ça la SFF : ils sont sept au départ et onze à l'arrivée! :-)

Je t'envoie les photos de la mascarade dès que je le peux!

Isabelle Simard a dit…

Mais non, c'est normal d'avoir des appréhensions, mais généralement, c'est pas le deuxième qui est moins bon, c'est le troisième. (Selon mon expérience personnelle de lectrice addict et de mélomane boulimique.) Je veux pas te mettre de pression, mais ton prochain oeuvre devrait être franchement géniale. lol

Isabelle Simard a dit…

Ah oui! Et pour le Vieux Québec, il faut éviter le Petit Champlain. Quand on en sort, les restos sont beaux, le service est plus rapide et ça les dérange pas les groupes volumneux.

Gen a dit…

@Phil : Oui, j'ai vu le Samovar! :) (Yves était très content de me remettre ma copie) Hihihihi! Quel honneur d'y apparaître! :) J'ai adoré y figurer! lol! :)

@Isabelle : Ah ouais, merci, je me sens mieux! (NOT!) :p

Gen a dit…

@Isabelle : On était en plein quartier touristique et on pouvait pas vraiment s'éloigner, sous peine de manquer les tables rondes, alors...

Isabelle Simard a dit…

lol! Je suis heureuse de contribuer à ton bien être. Mais tu sais, il y a des exceptions.

Pour le Petit Champlain, il reste de petites trouvailles, mais il faut savoir où aller. Ayant vécu 3 ans dans la Vieille Ville et travaillé sur St-Jean pendant 2 ans, je sais que c'est désasteux comme service à la clientèle. Je ne comprend pas qu'ils n'aient pas compris comment bien gérer le service depuis le temps, il faut croire qu'il faut vivre avec.

Gen a dit…

@Isabelle : Je crois qu'ils se fient sur le fait qu'on ne reviendra pas de toute façon! ;)

Isabelle Lauzon a dit…

Hihi! Le plus drôle, c'est que moi, en lisant ton compte rendu... je n'apprends rien!!! LOL! (normal, tu me diras! Hihi!) ;)

Gen a dit…

@Isa : En effet, c'est normal! ;)

Yves Meynard a dit…

Grr! Gen, je ne suis pas un des Grands Anciens. Je suis de la génération après. Je ne veux pas être vieux! Entre ça et Carmélie qui me décrivait il y a deux ans comme "un vieux de la vieille", je me sens comme un fossile, moi! Bou hou!

Gen a dit…

@Yves : "Grand Ancien" est un titre honorifique que je descerne à tous ceux qui ont publié dans les Solaris à l'époque où ils étaient brochés et non reliés...

Mais, attends, parlant de Solaris, je vais t'achever côté "coup de vieux" : quand tu as commencé à être directeur littéraire de Solaris, j'étais encore au secondaire! :p

T'es pas vieux, t'es juste plus expérimenté! Hihihihihi ;)

Frédéric Raymond a dit…

L'expression "Grand Ancien" ne voudrait-il pas plutôt dire, dans son sens Lovecraftien, que ce sont des êtres indicibles?

Gen a dit…

@Fred : Ou des êtres dont la majorité des gens ne soupçonnent pas les sombres desseins? ;p