J'ai acheté ce livre à Claude au dernier Salon du livre... et je l'ai littéralement dévoré. Bolduc y déploie un talent rare! Chacun des nouvelles de ce recueil est un petit bijou, où la langue ciselée soutient des récits tous plus étranges et horrifiants les uns que les autres. Bolduc a, selon mes goûts, une des meilleures plumes de la communauté SFFQ, si ce n'est de la communauté littéraire québécoise tout court.
Il y a quatre nouvelles en particulier qui m'ont marquée :
Entre les bras des amants réunis, la novella éponyme, nous fait découvrir un aspect de la plume de Claude qu'on voit peu d'habitude : des dialogues savoureusement réalistes, qui tranchent avec la narration toute en ambiance et qui renforcent l'impression d'aliénation de Jacques, le personnage principal. Pauvre Jacques, qui a trouvé le bonheur dans la cave de sa nouvelle maison. Personne ne le comprend...
Dans les ténèbres est une nouvelle d'une page, au rythme rappellant celui des épîtres bibliques. À lire à haute voix un soir de pleine lune dans un cimetière... si vous en avez le courage!
Lendemain de veille arrive, en quelques pages, à nous surprendre avec une variation sur un thème qu'on aurait pourtant cru éculé. Je me suis fait complètement avoir par le punch final et ça n'est quand même pas si fréquent!
Hommage à Jean Ray - Un conte de whisky, a été une superbe découverte. J'ai fait la rencontre avec les textes de Jean Ray au cégep, lors d'un cours qui nous parlait de traductions. Jean Ray, en effet, s'était un jour fatigué de traduire en français des mauvais textes anglais racontant les histoires du détective Harry Dickson et avait décidé d'écrire plutôt des aventures de son cru. J'avais lu quelques unes de ses inventions et j'étais tombée sous le charme franchement gothique de ses écrits. Claude ressuscite ici cette ambiance très particulière, à l'aide de deux éléments chers aux histoires de Jean Ray : un marin et du whisky. Envie d'un verre garantie une fois la lecture terminée!
Les six autres nouvelles ne sont pas piquées des vers non plus, naviguant habilement entre le malaise, l'aliénation et l'horreur pure. D'ailleurs, plusieurs ont été publiées dans des revues avant de se retrouver dans ce recueil.
À l'approche de Noël, voilà une valeur sûre pour gâter un amateur de nouvelles! :)
14 commentaires:
J'ai complètement oublié d'aller le chercher au SLM ...Il est sur ma liste. Et ton commentaire me donne encore plus le goût de le lire. J'avais beaucoup aimé son recueil : Histoire d'un soir et autres épouvantes.
@Pierre : Celui-là, c'est du bonbon! Je crois que c'est mon recueil préféré à date! :)
Je viens tout juste de terminer "Entre les bras des amants réuni" (mais je n'ai pas lu les autres textes encore), et je dois avouer que c'est un des meilleurs textes de Claude que j'ai lu à date. Étant aussi un fan de Jean Ray, j'ai bien hâte de lire son hommage.
Woohoo, plein de bonne lecture en perspective. 8o)
Je viens tout juste de finir de le lire, j'abonde dans le sens de Gen: c'est franchement excellent! J'ai aimé toutes les nouvelles (à différent degré d'intensité, mais que j'aime toutes les nouvelles d'un recueil, c'est rare).
@Luc : Les parties de Risk sont délicieuses! :)
@Vincent : En effet, c'est très rares que tu aimes tous les textes d'un recueuil!
Il faut que je le dise (et nous, auteurs à la recherche d'éditeurs, nous devrions toujours les nommer, les promouvoir): Claude Bolduc a publié chez Vents d'Ouest.
Oui, oui, ce Vents d'ouest qui publiera le mien! Je trouve ça assez beau comme nom: Vents d'Ouest. Un vent de mots qui souffle de l'ouest, puisque l'Outaouais est la région la plus à l'ouest de la province.
Ceci dit, faudrait bien que je lise au moins un Claude Bolduc avant qu'il lise mon roman. On a beaucoup plus qu'un prénom en commun.
@ClaudeL : Oui, je savais qu'il avait publié chez Vent d'Ouest ;) D'ailleurs, c'est aussi pour ça que je t'ai dit que Vent d'Ouest est présent dans les salons :)
Et oui, Claude est à lire. C'est plus ou moins ton genre de récit, mais je pense que tu apprécierais sa plume.
Tant qu'à en parler: l'illustration de la couverture est de Christian Quesnel
http://cquesnel.blogspot.com/
Ah bon à souligner en effet ;) Mais bon, pousse pas trop non plus l'aspect promotion là! hihihihi
J'en suis là, à me demander quelle est la bonne dose. Je me pratique pour quand le mien va sortir :-). Pas évident: on laisse faire l'éditeur, on l'aide, on s'impose ou on s'efface? On se montre partout: site, blogue, réseaux sociaux? On devient comme un tel qu'on trouve justement un peu trop? On passe son temps à s'excuser de se montrer?
J'ai encore quelques mois pour doser fierté, enthousiasme et peur d'être déçue.
Je compte sur les réactions pour équilibrer le tout.
@ClaudeL : Disons que je te dirais de pousser ton éditeur en nous parlant plutôt de ta relation avec lui que de ses produits un par un ;) Sinon, tu as l'air d'une vitrine. ;)
Cela dit, c'est ma méthode, pas une vérité absolue! :p
Merci pour l'idée.
Permettez que je sorte de ma hantise et de ma schizophrénie pour vous dire à quel point vos commentaires me touchent et me réchauffent le coeur! Merci beaucoup.
Gen, tu as tout à fait raison: Les Ténèbres est fait pour être déclamé, sinon aboyé!
@Claude B.: De rien, tout le plaisir a été pour nous! hihihihi :)
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