On regarde beaucoup de séries télé américaines. Avec le temps, on a remarqué une série de petites hypocrisies qui nous tapent royalement sur les nerfs.
Hypocrisie 1 : Les héros ne tuent pas de sang froid
Ok, y'a des exceptions. Mais, en règle générale, ça prend une méchante bonne excuse à un héros pour qu'il tue les méchants. Souvent, il va même se mettre en danger en essayant de "donner une dernière chance" au méchant. Le classique, c'est le héros qui a blessé le méchant et qui se penche sur lui pour le menotter ou le soigner (au lieu de lui tirer une balle dans la tête depuis une distance sécuritaire), ce qui laisse au méchant une occasion de saisir son revolver ou un couteau pour essayer d'égorger le héros. Alors seulement on autorise le personnage principal à tuer son ennemi, dont on a montré la méchanceté irrécupérable. Ça permet peut-être de renforcer l'image de bonté du héros, mais ça lui donne aussi l'air d'un épais! (Surtout s'il répète souvent le schéma au cours de la série)
Hypocrisie 2 : Inégalité des sexes devant la violence
Un personnage masculin qui fait partie des héros d'une série ne peut pas être physiquement violent envers une femme. Peu importe à quel point la femme mérite de se faire gifler ou tuer. Ce serait un homme et le héros l'aurait déjà tabassé cinquante fois? Pas grave : si c'est une fille, on lui fait pas bobo (même Jack Bauer ne torture pas de terroriste féminine). Ou si jamais on frappe la fille, on s'assure qu'on a déjà établi que le personnage sait se défendre et on lui donne l'occasion de rendre les coups au centuple (style "Buffy" quoi). C'est ça l'égalité des sexes en 2010?!?
Hypocrisie 3 : On ne fait pas de mal aux enfants
Ça c'est l'équivalent de l'inégalité des sexes devant la violence, mais à la puissance 30 000! Un enfant peut être possédé par un démon, avoir tué un million de personnes, être le seul obstacle entre le héros et la sauvegarde du monde entier... peu importe : si ça a moins de 15 ans, il est impossible qu'un héros de série télé le blesse. Même quand ce serait raisonnable. Même quand ce serait cohérent avec l'histoire. Oubliez ça. L'enfant va s'en sauver. Y'a peut-être la moitié de la planète qui va y passer, mais cet enfant-là va survivre. Pathétique.
La contamination de la fiction par le politiquement correct, je trouve ça à vomir. Pas vous?
Écoutant peu de séries québécoises (depuis l'excellent Omertà, j'ose plus : tout le reste m'a déçue), je ne sais pas si le phénomène s'est répandu chez nous également. Quelqu'un peu me répondre?
19 commentaires:
Pour les séries québécoises, je sais pas trop non plus (ce que j'écoute ne fit pas trop dans le pow-pow-t'es-mort dont tu parles. J'écoute plus des séries anglos pour ma dose de PPTM).
Mais les hypocrisies que tu soulèves me font penser à la saison 3 de Torchwood (c'est british, par contre), qui évite au moins 2 de ces clichés de façon assez spectaculaire.
Lesquels? Je suis curieuse?
(Je dois dire que la série Supernatural commence à me surprendre : ça fait au moins deux fois qu'une femme qui méritait une mornifle la reçoit)
Tu peux avoir un indice avec le nom de la saison. (Cherche, cherche :P)
C'est quoi PPTM?
une autre hyprocrisie (que j'aurais plutôt qualifié de recette-représentative-de-valeur-américaine): on ne tue pas d'animaux ou plutôt on ne voit pas l'abattage comme tel.
Au Québec, si dans les séries?... pas mal les mêmes valeurs transmises. Je dirais en moins famille, genre prière, les mains dans les mains avant les repas, ça non. Et peut-être plus sentimental que western-héros.
En tout cas si les séries québécoises te déçoivent, c'est peut-être que tu adhères aux valeurs américaines???!!!
ClaudeL : PPTM, c'est mon pow-pow-t'es-mort ;)
@Guillaume : Ah oui, ça a l'air bien (mais dans la lignée de Doctor Who, espèce de monomaniaque! :p). Je dois dire que les Européens sont notoirement moins politiquely correct me semble. (Y'a des scènes de Millenium version danoise que je ne crois pas qu'on verra dans la version américaine!)
@ClaudeL : PPTM = pow-pow-t'es-mort je dirais ;)
Ah oui, bon point au sujet de l'abattage des animaux. Le poulet, ça pousse dans le styromousse selon la télé! :p
Si je suis déçue des séries québécoises, je pense que c'est surtout parce que j'aime voir de la télé avec du budget :p et de l'action!
Les histoires de moeurs, les grands déchirements tragiques, je me tanne vite. J'aime les séries policières (Omertà, The Wire, Dexter, 24) et quelques séries fantastiques (Moonlight, Supernatural). Et, règle générale, j'aime les séries courtes. Après 5 saisons, je décroche.
Avais-tu vu Grande Ourse ? C'était bien, ça, et québécois
Hahaha! C'est toujours moi qui chiale à propos de cette hypocrisie! Je ne pensais pas que ça te fatiguait à ce point-là. Content de voir que je ne suis pas le seul qui s'en offusque. :)
Grande Ourse et Omerta, je n'ai rien compris (bon soyons indulgente envers mon pôvre petit moi-même, disons que je n'ai pas tout compris), et tous les autres titres, je ne savais même pas que ça existait.
Pourquoi je me sens une romantique finie?!
J'ai hâte de voir Les Piliers de la terre (j'en ai vu une demi-heure à Superécran, un soir de débrouillage), est-ce que ça vaut?
@Guillaume : Non, mais t'es pas le premier à me dire que je devrais essayer. J'vais mettre ça sur la liste des trucs à voir.
@Vincent : Tu devineras que c'est l'inégalité des sexes qui m'énerve le plus. Merde, les personnages féminins doivent recevoir les volés qu'ils se méritent, sinon c'est pas juste! (Et ça entretien la culture du "je suis une pauvre femme ne me frappez pas")
@ClaudeL : C'est correct d'être romantique ;) Pas ma faute si je le suis pas beaucoup! hihihihi! (Je tolère sous format film, de moins de 2 heures) Et les Piliers de la terre, ça sera sans doute tout à fait dans tes cordes.
Nous on attend plutôt A Game of Thrones! ;)
C'est plus le tabou à propos des enfants qui me fatigue le plus. Comme tu dis, desfois on voit des femmes qui se ramassent des mornifles, alors desfois c'est pas mal. Mais jamais jamais un enfant, même possédé par un démon sur le point de détruire le monde va se faire endommager physiquement. Pfff, pathétique.
Bonjour,
Je ne crois pas que c'est hyprocrite.
Je crois que c'est la même chose pour les films , canadiens, américains et British.
C'est plutôt dans les exceptions qu'on reconnait un public-cible. Je pense à 24h qui plait seulement à un public-cible, se permette de sortir des sentiers battus. Sinon, pour faire plaisir aux petites familles, religieuses, quasiment parfaite (ou démontre l'être), (pour avoir des côtes d'écoutes) on parle de ce qu'on devrait voir dans la réalité et non ce qu'on voit dans la réalité. Cependant, c'est toujours amusant de relevé ce genre de ''vie parfaite''.
Très intéressant ton blogue.
Tu devrais proposer une série dans laquelle le héros ne fait que tuer des jeunes filles d'une balle à la tête à bout portant. Treize épisodes de ça. =D
@Vincent : Ouais, celui-là, c'est définitivement le plus dur à briser on dirait.
@Anonyme : C'est sûr qu'il y a la notion de public-cible. Mais quand le public est manifestement des jeunes de 18-30 ans, je me demande s'il n'y a pas aussi une question de volonté de manipulation de ce public.
(En passant, un prénom en signature, c'est toujours apprécié ;)
@Frost : lolol! Ça deviendrait redondant. Et je suis pas pour la violence gratuite. Juste contre le désinfectant moral à outrance.
@Gen: je sais pas où tu es rendu dans Supernatural, mais côté zone grise, ils y flottent quand même pas mal... Certains épisodes m'ont aussi jetté sur le cul, littéralement!
Et effectivement, ces conventions ne sont pas que dans les séries Américaines, aussi dans les jeux vidéos, mais l'industrie s'en éloigne peu à peu... Cependant, certaines "hypocrisies", comme les enfants, sont d'ordres légales... Un jeu vidéo démontrant la possibilité de tuer/violer/autre un enfant ou encore où l'on voit des enfants "mourrir" de façon violente comme des meurtres ou autre, se voient refuser d'être accorder un "rating" et sans "rating" le jeu ne peut pas être vendu en magasin...
Et si je ne me trompe pas, c'est la même chose avec les films. On peut laisser "sous-entendre" mais jamais voir, comme dans Planet Terror lorsque l'enfant se tire lui-même une balle à la tête... Mais en même temps je trouve ça correcte, je veux dire, j'ai pas nécessairement envie de voir un enfant crever de même c'est juste creepy! 0_o
@Alamo : Je comprends certains de ces interdits légaux et j'y adhère. Mais des fois je trouve qu'on voit très très clairement que les scénaristes ont dû dévier de la cohérence interne des personnages ou de l'histoire pour respecter ces codes-là. Et ça, ça m'écoeure!
Cela dit, pour les jeux vidéos, là on entre dans une autre dimension : y'a franchement eu des concepts malsains de proposés à certaines époques. Et comme un jeu est plus immersif, je pense que les balises ont une raison d'être.
Cela dit, tout dépend du jeu. As-tu déjà remarqué que tu peux écraser des passants à GTA, mais qu'il n'y a curieusement pas d'enfant parmi les-dits passants? Mettre un personnage ou deux plus petits que les autres, ça aurais-tu vraiment changé grand chose?
Oui. Le ESRB aurait refuser de noter le jeu et le jeu n'aurait pu se vendre! ;)
C'est stupide, il existe une côte plus haute que M pour "Mature" (17 ans +), qui est AO "Adult Only", mais de toute l'histoire, aucun jeu n'a jamais eu cette côte parce qu'aucun commerce n'accepterait de le vendre.
Les concepteurs sont donc prient par les couilles, littéralement, l'industrie n'est plus qu'artistique, mais une machine marketing qui génère des profits et les actionnaires ne veullent pas d'un jeu marginal qui pourrait être vraiment sensas, mais qui ne se vendra pas parce que Wal-Mart refuse de tenir des jeux AO en stock...
C'est con, mais c'est de même! ;) Pareil pour les films, sauf les indépendants et encore...
Si tu écoute un film avant l'époque de la censure et des notes au USA, comme disons, "Pink Flamingos" qui est un exercice de mauvais goût certes, mais quel classique avant-gardiste et un véritable phénomène culte! :) Par contre, aujourd'hui, ce genre de film ne passerais jamais les censeurs... :p
C'est plate, mais notre société est prise avec un mode de vie capitaliste qui favorise les profits aux dépends de la qualité de l'art, ce qui nous met de facheux bâtons dans les roues... Cependant, le milieu littéraire n'est pas très loin de là aussi. L'éditeur veut que son livre se vende, que la critique soit bonne, etc, si un livre décrit le viole d'une petite fille en détails pendant 50 pages... j'pas sûr que l'éditeur prendra le risque de faire passer ça sous prétexte que c'est de l'art et de perdre sa réputation (bien que la chose, si bien réussite, pourrait, au contraire, faire du sensasionnalisme...)... m'enfin, c'est ça la censure! :(
@Alamo : Mon meilleur exemple de cette censure : les rapports hommes-femmes dans les vieux James Bond seraient totalement inacceptables de nos jours.
Le pire, c'est de penser qu'officiellement on n'a plus de censeurs. Comme tu dis : on peut sortir des trucs "Adult Only". Le problème, c'est que le seul mécanisme qui marche dans la loi du marché, c'est bien l'auto-censure des producteurs qui ont peur de perdre de l'argent!
Enfin, j'arrête de chialer là ;)
Héhé mais je trouve ton point très intéressant et on pourrait en parler longuement d'ailleurs! :)
Un autre excellente exemple d'une sexualité caché à l'époque, c'est en regardant les films noirs d'Humphrey Bogart. Les tensions sexuelles hommes/femmes sont tellement fragrante mais subtils au point de ne pas déranger les censeurs... c'est sublime! :)
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