mercredi 8 septembre 2010

Le français et les arts martiaux

Durant mes vacances, je me suis mise à écrire, à nouveau, un texte parlant d'arts martiaux mixtes. Et, à nouveau, j'ai sacré!

Le domaine des arts martiaux mixtes étant actuellement très anglophone, j'utilise, dans ma vie quotidienne, les termes anglais pour décrire certaines réalités. Mais là, pour éviter de farcir mon texte de mots anglais, je me suis dit que j'allais me forcer et chercher des équivalents français.

Voilà donc les traductions que les divers dictionnaires me suggèrent :

sparring partner = sparring partner (ça s'invente pas une traduction pareille...)

challendger = challendger (prononcez "chat-laine-gère"... maudits Français!)

takedown = action d'amener l'adversaire au sol (ça se place bien dans une description encore!)

clinch = corps-à-corps (heu, pas très précis) ou s'accrocher (bon, y'a moyen de s'arranger avec ça)

wrestling = lutte (ça va)

grappling = lutte (ça va pas! du grappling, ça recouvre toutes les situations où on tient l'adversaire : judo, jiu-jitsu, lutte... c'est comme confondre "Vermont" et "États-Unis")

burn out = pas loin de l'état dans lequel l'écrivaine s'est retrouvée...

Morale de la recherche : pour la plupart des termes y'a pas d'équivalent français. Point positif : c'est donc pas de ma faute si j'utilise plein d'anglicismes en parlant. Point négatif : faut que je réussisse les faire accepter à l'écrit par un éditeur!!!

Après m'être arrachée les cheveux, j'ai fini par envisager une ruse : pour montrer que le milieu des arts martiaux mixtes parle surtout anglais, j'ai pris mon personnage le plus représentatif du milieu et j'en ai fait un anglophone. La majorité des termes intraduisibles seront entendus pour la première fois dans sa bouche. Ça devrait amoindrir leur aspect choquant...

Qu'est-ce que vous pensez de cette solution?

17 commentaires:

ClaudeL a dit…

Ouais, beau casse-tête. L'Office de la langue française avait publier il y a des siècles des petits fascicules sur divers sujets: mécanique, automobile, électricité, etc. mais sur les arts martiaux en effet.
Je vais chercher un peu. Mais l'idée de l'anglophone: moi j'achèterais.

Pat a dit…

Ruse habile.
J'ai par contre l'impression que ça passerait très bien dans les dialogues, mais que ça pourrait accrocher un peu dans la narration. Faudrait voir.

Pat Isabelle a dit…

Et si tu écrivais ton texte en anglais?

Take-down=projection au sol

clinch=sangsue

sparring partner= partenaire d'entraînement immobile ou mobile si tu frappes fort.

Gen a dit…

@ClaudeL : Si même toi tu achètes l'idée, je suis en bonne voie ;p

@Pat-the-cat : Mon narrateur est fortement aligné, alors ça s'expliquerait je pense.

@Pat : Non, un takedown et une projection, c'est pas la même chose. Lors d'une projection, les pieds de l'adversaire quittent le sol. Et un sparring partner, c'est un adversaire amical, disons, qui va se battre contre toi à l'entraînement sans te blesser, mais en te poussant à performer. Ne pas confondre avec un punching bag humain ;p

Pat Isabelle a dit…

Takedown=une jambette?

Ok, je retourne à mon café:)

Luc Dagenais a dit…

Takedown = mise au sol?
sparring partner = parternaire de pratique?

Hum... depuis que ma blonde est traductrice, je me rends compte à quel point être bilingue ne suffit pas...

Gen a dit…

@Luc : Le problème est en effet non seulement de trouver une traduction, mais une traduction signifiante tant pour les initiés que pour les néophytes.

Partenaire d'entraînement peut remplacer "sparring partner", mais c'est pas clair si c'est le gars qui t'aide durant ton entraînement de musculation ou dans celui de boxe...

Et "mise au sol"... "mettre" est trop doux. "Take", c'est "prendre", c'est imposer sa volonté... Le mouvement est d'ailleurs plus proche d'un placage de football...

Alamo St-Jean a dit…

Ahhh... J'ai eu exactement le même problème lorsque j'ai écris les passes d'actions de ma nouvelle publiée dans Brins.

En anglais, exemple, j'aurais écris "I unholster my pistols, dive towards him and pump lead in his guts."

En français ça donne: "Je retire mes pistolets de leurs étuis, plonge vers lui et pompe du plombs dans ses trippes."

L'effet est pas tout à fait pareil tsé... c'est comme écouté Die Hard en français et entendre Bruce Willis dire Wippi-ki-yay enfant d'pute! 0_o ÇA MARCHE PAS!!!!!!!!!!

Bref, j'te comprends Gen! lol

Gen a dit…

@Alamo : Dans ton cas par contre, tous les termes existents. C'est leur assemblage qui sonnerait faux en français.

lolol! Et c'est "Wippikay pauvre con" :p

Alamo St-Jean a dit…

Ah merde... tu vois, je l'ai vu en français qu'une seule fois et c'était une fois de trop... lol

Annie Bacon a dit…

Hihi! J'ai le même problème lorsque je dois parler de jeux vidéos en français! Un "First Person Shooter", c'est par tout à fait un "jeu de tir à la première personne"!

Pour l'idée de l'anglophone, je suis d'accord avec @Pat pour dire que ça ne règle ton problème que dans les dialogues!

Persévère et traduit, si c'est de la fiction, tu écris avant tout pour les néophytes! Et pour ceux qui s'y connaissent, offre un glossaire d'équivalences à la fin!

Vincent a dit…

@Alamo: Tu peux faire pire encore, j'aime bien: "Je défouraille mes pétards, plonge vers lui et lui pompe du plomb dans le bide." Hahaha! :D

Gen a dit…

@Annie : Je vais tenter le coup avec la narration soupoudrée d'anglicisme, car ça ne détonnera pas tellement avec le niveau de langue que j'avais adopté je crois.

Et les traductions, je fais quoi? Je les invente de zéro!?! Parce que j'ai pas parlé de "kimura" encore... Ni du "rear naked choke" où y'a personne de tout nu! :p

@Vince : lolololol!

Joe G a dit…

Zut flut caca boudin, Vince sonne comme un mécréant du ouestern Jeunes Fusils.

Personellement je me concentrerais plus à localiser les termes ou en inventé plutôt que de traduire.

Ainsi vas mon amour de la langue française.

Gen a dit…

@Joe : Ouais, mais la langue, l'idée c'est que c'est un code établit pour qu'on puisse se comprendre. Si on en invente trop de bouts, elle perd un peu de son objet ;p

Isabelle Lauzon a dit…

J'aime bien l'idée de mettre ces mots-là dans la bouche d'un personnage anglophone. Ça te permet de tricher et surtout, de transmettre tes connaissances à un public néophyte, avide d'en savoir davantage sur ce milieu-là. Et si les termes en français n'existent pas... un peu difficile d'en inventer qui soient évocateurs et significatifs, non?

Lâche pas, tu vas l'avoir! :p

Gen a dit…

@Isa : Si j'écrivais de la SF, j'inventerais sans vergogne, mais en effet, comme je veux faire partager ce que je sais, je pense que je vais devoir tricher! :p