Quand j'écris, j'ai tendance à partir sur des thèmes. En fait, on dirait qu'un effet d'entraînement se crée. J'ai une première idée pour une nouvelle se situant, disons (hum), dans le milieu des combats ultimes. Avant de me lancer dans l'écriture, je fais des recherches, je lis des articles, je visionne des reportages, des films, je lis des bouquins sur le sujet... Bref, je m'imprègne du sujet. Ça peut prendre des mois (ou des années si le sujet se révèle une passion durable).
Quand je sens que j'ai assez de matériel, j'écris mon histoire.
Puis je passe à un autre sujet de recherche, la Thaïlande mettons, parce que j'ai eu une nouvelle idée de récit. Je lis tout ce que ce qui parle de la Thaïlande, fiction ou truc plus sérieux, je regarde des photos, j'écoute de la musique... Et là, en plein milieu de cette nouvelle recherche, j'ai 23 idées pour des histoires se situant dans le milieu des combats ultimes. Alors j'en écris quelques-unes.
Au bout d'un temps, les idées de combats ultimes se tarissent et ce sont les histoires de Thaïlande qui naissent. À nouveau, je me retrouve sur une lancée où j'écris autour de ce sujet là encore et encore...
Est-ce que ça vous arrive de faire ça vous aussi? De partir sur un thème et d'y rester un bon moment? Puis de le revisiter à l'occasion?
Est-ce que vous pensez que c'est une tendance normale et possiblement génératrice de créativité (en prenant pour acquis qu'en poussant un sujet à fond, on finira par en extraire du neuf)? Ou est-ce vous pensez que c'est un réflexe paresseux et bassement utilitariste (où l'écrivain se dit que tant qu'à avoir appris quelque chose, il va exploiter ses connaissances à fond)?
14 commentaires:
Je pars plutôt de faits vécus ou d'émotions vécues. De comptes à régler. De transpositions quand le vase déborde. Je suis essentiellement une portraitiste, une biographe. Un seul thème donc: l'être humain.
J'utilise mon expérience personnelle et mes émotions aussi, mais je fais souvent des recherches pour avoir un nouveau contexte de transposition justement.
Le décor m'intéresse rarement. Si ce n'était de moi, il y aurait rarement description. Si ce n'était des éditeurs, tous mes livres seraient des journaux intimes. Vase clos comme dans Les Chambres de bois d'Anne Hébert. Mais il paraît que les lecteurs doivent "voir".
Ça dépend du lecteur je suppose :) Ou de son état d'esprit. Des fois j'aime voir. D'autres fois, j'aime ressentir.
Je pars souvent plutôt d'une idée, qui nécessite que je me documente sur l'univers qu'elle suppose. Plus je fais des recherches, plus mon idée se développe, plus elle devient prenante. Recherches, idées, recherches, idées, j'en viens à me demander quand tout cela arrêtera. Les recherches pour me ressourcer, oui, ou tout simplement pour aller ouvrir des portes dans mon esprit, pour le nourrir de matière afin qu'il la transforme en de nouvelles idées.
Personnellement, j'aime voir ET ressentir. Juste ressentir, je m'ennuie profondément. J'aime découvrir des lieux, des cultures. J'aime que les personnages évoluent dans une réalité qui m'est étrangère, pour m'évader, tout simplement.
Comme je disais, je pars d'une idée moi aussi, qui nécessite des recherches, puis la recherche donne des idées...
Et moi aussi j'aime bien que ma lecture me fasse m'évader, voyager. :)
Comme j'écris surtout des textes plus longs, je n'ai pas trop le loisir de me laisser aller à mes lubies du moment pour les sujets que j'aborde. Je m'assure plutôt d'avoir une histoire intéressante et originale qui vaut la peine d'investir du temps pour la raconter. Le seul texte qui vient vraiment d'un intérêt pour un sujet est celui sur l'histoire des catacombes de Paris (dans Asile #2).
D'un autre côté, je ne crois pas que ce soit une mauvaise chose d'écrire sur les même sujets d'un texte à l'autre. Si tu voulais écrire une douzaine (de douzaines) de textes sur les combats extrêmes, je ne verrais pas de problème (ça ferait même une belle petite collection), en autant que les intrigues soient assez intéressantes et variées, et que les personnages ne semblent pas être du copier/coller. C'est pas mieux non plus de toujours réécrire la même histoire dans des settings différents.
@Fred : À date, dans ma série des combats ultimes, je m'amuse plutôt à utiliser quelques personnages récurrents (notamment mon président de la ligue, qui est fortement inspiré d'une personne réelle! hihihihi). Mais, en effet, l'important pour moi est de varier les intrigues (histoire de ne pas ré-écrire Rocky).
Ah ouais, le classique "même histoire, autre contexte", ça c'est vraiment nul! lol!
Je me pose la question : maintenant que tu as fait des recherches sur les catacombes de Paris, est-ce qu'il ne pourrait pas arriver qu'un personnage y fasse référence dans un autre texte? Pourrait-il voir quelque chose qui lui rappellerait une visite qu'il y aurait faite? Tu vois ce que je veux dire? Quand un thème m'habite, il ne devient pas nécessairement central à mes histoires, mais il fait parfois des réapparitions...
J'aime bien les personnages récurrents chez un auteur, surtout si ce sont des personnages secondaires ou des apparitions en arrière plan. L'approche de Sénécal à ce sujet me plais bien. Tout ses livres se déroulent dans le même univers, mais ce n'est supporté que par des détails dans la trame.
Concernant ta question. C'est sur que ça peut revenir dans un texte d'une manière ou d'une autre. Je ne crois pas reparler des catacombes de ci tôt par contre (quoi que j'ai une idée d'histoire qui va peut-être rendre ce sujet à propos).
Il y a quand même certains récurrences dans mes textes, comme ma manie de toujours nommer un des personnages Viktor... D'avoir au moins un personnage scientifique ou informaticien. La musique a aussi une place importante dans mes textes qui se passent maintenant. Et il y a les chats aussi ;-)
@Fred : En effet, les personnages secondaires récurrents, c'est plaisant pour le lecteur. Ça permet aussi à l'auteur de ne pas développer en vain des personnages qui ont une fonction purement utilitaire et qui risqueraient de se ressembler de toute façon ;)
Lol! J'aime bien tes récurrences. Moi j'essaie de pas mettre trop d'historiens, mais j'ai trouvé moyen de mettre une secrétaire! ;)
Je crois que ça rentre dans "Si tu veux faire de l'art, regarde de l'art". Dans le sens que partir sur un sujet sans s'en informé frôle dangereusement la prétention de rien avoir à apprendre, mais j'imagine qu'en écriture y'a moyen d'alienner le publique assez vite si on reste dans sa bulle trop longtemps.
@Joe : En effet, faut trouver l'équilibre entre "écrire sur ce qu'on connaît" et "écrire toujours sur le même sujet". ;)
Quand j'écris, je fais des recherches sur tout ce qui me cause des doutes ou tout ce qui m'est inconnu. J'aime maitriser le sujet. Je ne crois pas que j'ai écris sur le même thème dans plusieurs textes, mais sur la même ambiance, le même ressentiment , ca oui !. L'amertume, la désillusion, la révolte, la dérision ,l'ironie, par exemple, sont des fils conducteurs de plusieurs de mes textes, ils peuvent se transposer dans des thèmes différents, mais il dégagent tous la même odeur pour celui qui a l'odorat fin. Peut-être ,on peut appeler ca un "style". Ils sont souvent passager, mais ils reviennent tout le temps !
Moi j'aime mieux la description de la psychologie des personnages plutôt que les lieux et le décor.Je suis un lecteur disons... aveugle. J'aime aussi ressentir quand je lis. J'aime aussi deviner et me faire surprendre.
Intéressant cette récurrence des sentiments... Faudrait que j'analyse mes textes pour voir si c'est présent...
"Lecteur aveugle" Bonne expression! :)
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