Dans un monde où le cycle des saisons se compte en années, l'été s'achève et l'hiver vient. Les feuilles des arbres ne sont cependant pas les seules à subir les assauts de l'automne. Dans les plaines et les vallés de Westeros, rois, seigneurs et chevaliers mêlent leur sang à la pluie, tandis qu'au loin les dragons renaissent et que la sorcellerie s'éveille après un long sommeil. Le jeu des trônes reprend après une brève accalmie. Les joueurs n'y sont jamais tout blanc ou tout noir et l'ami d'aujourd'hui sera le traître de demain, tandis que votre pire ennemi pourrait bien épargner votre peau si cela sert ses intérêts. Car au jeu des trônes, il faut gagner ou mourir. Parce que l'hiver vient.
C'est dans ce contexte que George R. R. Martin situe sa série de roman, dont le premier est intitulé Le trône de fer (A game of throne en anglais). Pour ceux qui ne l'ont jamais lu et qui cherchent depuis longtemps une série de fantastique qui dépasse le combat classique du Bien contre le Mal, ce cycle de romans est pour vous. C'est une gigantesque fresque, qui suit des dizaines de personnages. Dans le premier livre, une partie de ces protagonistes sont un peu trop jeunes pour être vraiment intéressants, mais dès le deuxième livre, on comprend pourquoi ils nous ont été introduits si tôt. De page en page, on les voit vieillir et évoluer sous nos yeux. On s'y attache et on tremble pour eux. Car Martin n'épargne aucun de ses héros.
En anglais, la série en est à son quatrième tome. Des briques en format poche de 1000 pages chacune, écrites tout petit. On les dévore! C'est leur lecture qui m'a accompagnée durant le Nanowrimo.
Gros problème pour les francophones par contre : en français, la série a été découpée en plus petits romans. 12 au total pour l'instant, ce qui couvre tout juste les trois premiers livres anglais. Si vous voulez vous les procurer, ça va vous coûter un bras. En plus, la traduction n'est pas à la hauteur de l'original. En anglais, Martin a récupéré et inventé des tas de tournures vieillottes qui donnent vraiment une couleur originale à la série. En français, le traducteur n'a même pas essayé d'exploiter ce filon. Ni de traduire les jeux de mots. À un point tel, en fait, que j'avais lu les 11 premiers livres en français il y a deux ans, pour faire plaisir à un ami qui adorait la série, et que j'avais trouvé ça pénible. Quand mon chum a voulu lire la fin de la série, j'ai acheté les livres en anglais pour des raisons purement économiques (4 fois 10$ plutôt que 12 fois 15$)... et je m'en félicite à présent!
Le pire, c'est qu'en méditant un peu sur le texte, j'en arrive à la conclusion que le traducteur, en se creusant un peu le citron, aurait pu faire mieux que ce qu'il a fait, même si Martin nous en met plein la vue avec les avantages de la langue anglaise.
Bref, c'est à lire, surtout pour les bilingues. Après tout, vous serez dans la bonne ambiance, parce que l'hiver vient. ;)
9 commentaires:
Dommage pour la traduction. J'ai rencontré le même problème avec la série Diadèmes de John Peel. Le travail avait été si bâclé que j'ai abandonné au premier volume, même si l'histoire me paraissait prometteuse. Il manquait des mots, des points, des bouts de phrases même! Horrible. Le pauvre auteur n'y est pour rien, bien sûr. La série est probablement meilleure en anglais, mais malheureusement, je ne suis pas bilingue du tout... No speak english, yes, toaster!
Oh boy! En tout cas, si l'histoire de Martin t'intéresse, le français est quand même correct. Pas de faute ou de mots manquants. Il est juste... plat. Mais je te suggère de trouver une bibliothèque où emprunter les livres, parce qu'il y a vraiment beaucoup de romans en français!!!
AHhh GRR Martin est un génie! Mais tous ceux qui ont lu la série se mordent les joues: M. Martin ne l'a pas encore achevée... On attend le prochain tome depuis 2 ans maintenant, et la nouvelle rumeur c'est que ça paraîtra en 2010... Allez savoir.
Pour les traductions, c'est clair dès qu'il s'agit de fantasy, on semble récupérer les pires traducteurs... Je me rapelle avec effroi des traductions des cycles d'Elric et de Hawkmoon de Michael Moorckoock, qui lui, pourtant, manie à la perfection la langue de Shakespeare...
Je ne lis pas de roman en anglais, mais pour essayer , celui-ci semble tentant. Mais , je devrais plutôt,commencer par un moins dense, question de voir si je peux ressentir l'écriture en lisant en anglais.Mon anglais est fonctionnel et selon l'air du temps des fois il me joue bien des tours ;)
@Alex : Oui, vivement le tome suivant. Mais bon, je suis prête à patienter :) Pour la traduction, j'étais rarement tombée sur un cas aussi flagrant... faut dire que je lis moins de fantasy qu'avant.
@Pierre : C'est sûr qu'au début faut attacher sa tuque (et traîner son dictionnaire). Mais l'anglais a un pouvoir évocateur très fort. Surtout au niveau de la verbalisation des substantifs. Il y a un monde entre "Ils traversèrent au galop la ville assoupie" et "They thundered across the sleeping town". Remarque, y'a moyen de traduire pour le rendre, mais souvent ce n'est pas fait.
Exemple très indicateur. En effet. Chaque langue a ses forces.
Gen, ton exemple me donne envie de passer outre mon incompétence en anglais... Allez, je commence par un livre de Barney, après ce sera Sesame Street et un jour, je lirai du Martin, pourquoi pas?! ;)
J'ai acheté tous les tomes en anglais, religieusement, parce que j'aime GRRM depuis longtemps, mais j'attends qu'il complète sa série avant de commencer.
@Pierre : Évidemment, on constate toujours plus facilement les forces de l'anglais quand on est habitué au français... et inversement.
@Isa : Ben oui, faut commencer petit... mais je te suggérerais quand même d'essayer un roman. Ça va te demander plus de boulot, mais si tu aimes l'histoire, ça va garder ton intérêt plus facilement.
@Richard : Wow, je sais pas comment tu fais pour résister... mais... tu sais que tu risques d'attendre longtemps? Il pense faire 3 autres bouquins!!!
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