Il paraît que les femmes ne négocient pas assez forts leurs conditions de travail et leurs salaires (c'est ce que dit Lagacé en tout cas). Que ça explique la rémunération et la charge de travail des infirmières. C'est donc encore la faute des femmes si elles ne sont pas bien traitées, hein?
Mais cette grève (historique par son ampleur et sa durée : la dernière fois que les profs ont débrayé, c'était en 1983 pis ça a duré trois semaines) nous montre comment les femmes sont reçues lorsqu'elles tentent de négocier :
Elles demandent 25% d'augmentation? On leur offre 10%, puis 12% (et on les gaslight en disant que c'est 14%)...
Elles veulent une diminution de leur charge de travail? Moins de précarité? On leur demande au contraire plus de "flexibilité".
Elles demandent plus de classes, plus de postes? On répond qu'on manque de personnel. Comme si celui qui a fuit le réseau public à causes des mauvaises conditions n'existait plus et n'avait aucune chance de revenir si on améliorait les choses. Comme si en augmentant l'attractivité de la profession, on n'aiderait pas la relève.
Elles font la grève? On les culpabilise au nom des enfants, des patients... On laisse traîner les choses, on cherche à les épuiser, on les menace que "ça va brasser", on remet en fin de journée des résumés des ententes qui ne reflètent pas les discussions réelles...
La morale : ce n'est pas les femmes qui ne savent pas négocier, c'est le gouvernement qui n'est pas intéressé à négocier avec elles. Il est persuadé qu'il n'a pas besoin de les écouter et de chercher le compromis. Qu'il va arriver à s'acheter un arrangement à son goût.
Devant ce genre d'attitude, il y a deux options possibles : se contenter de ce qu'on nous donne ou s'entêter à notre tour.
Je pense que les employées de l'état sont rendues à la deuxième option. J'aimerais penser que c'est parce qu'on commence à secouer collectivement le patriarcat... mais en fait c'est juste que les services sont arrivés au point de rupture et les personnes qui les dispensent refusent de tout laisser s'effondrer.
Je les en remercie.
2 commentaires:
Tu n'es pas la seule à les en remercier!
@Prospéryne : On est heureusement une gang à les appuyer, oui!
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