Voilà, j'ai terminé la direction littéraire que je devais finir, mon été peut commencer!
Je lance ça en grand : vendredi, je vais assister à un atelier donné par Élisabeth. Six jours d'écriture, en zoom... tout en jonglant la puce en vacances, la routine de la maison, puis la puce au camp de jour.
Je ne sais pas trop à quoi j'ai pensé en m'inscrivant. Un mélange de naïveté et de frustration, je pense. Naïveté de croire que ma fille s'occuperait seule. Frustration à l'idée de devoir encore renoncer. Je fais des ateliers avec Élisabeth depuis 2010... mais ce sera seulement mon cinquième! Il y avait de la peur aussi : la peur de ne pas progresser autant que les autres qui, eux, aiguisent leur plume à chaque année, parfois à chaque mois.
En jasant avec d'autres personnes, j'ai constaté que ce mélange de frustration et de peur, voire de colère, je n'étais pas la seule à le ressentir.
Les ateliers supposent une série de privilèges socio-économiques auxquels on ne réfléchit pas souvent : capacité à prendre des vacances aux dates appropriées, à faire des longues journées ininterrompues (ce qui veut dire pas d'enfant - ou le partenaire de vie pour les gérer - et pas de contraintes de santé), de l'argent pour payer (ça coûte souvent trois fois rien, mais dans un contexte d'inflation, ça peut jouer), tout l'équipement informatique nécessaire, le réseau permettant de savoir que les ateliers se donnent et de recevoir une invitation...
Je me rends compte que mes propres ateliers ont souvent reconduit ce genre de privilèges... À force de me faire dire qu'il y a des sacrifices à faire et que "Qui veut écrire écrira", j'ai fini par oublier que parfois tous les sacrifices ne peuvent pallier à des circonstances défavorables et que la volonté d'écrire n'est souvent pas en jeu (d'ailleurs souvent l'écriture se fait, à pas de tortue, mais elle se fait). Parfois, il manque juste d'aménagements logistiques...
Je vais y réfléchir cet été, entre deux séances d'écriture. Dans le futur, quelle formule d'atelier serait la plus aisée à suivre pour moi?
Et pour vous?
9 commentaires:
C'est vrai que l'on oubli facilement que se dégager le temps d'écrire, le temps de se perfectionner, le temps de se consacrer à autre chose que les siens demande beaucoup d'organisation et oui, aussi, souvent, des moyens. Très pertinent comme billet Gen.
C'est quoi le plus dur pour toi avec la formule actuelle des ateliers?
De ma position extrêmement privilégiée, c'est de devoir prendre une semaine de vacances pour pouvoir participer à l'atelier d'Élisabeth. Je n'ai pas tant de vacances et ça m'en bouffe une semaine par année.
Je note! (Et je me souviens lol)
Pour moi, c'est de devoir me retirer dans une "bulle d'écriture" pendant plusieurs jours, tandis que ma famille doit s'arranger sans moi. Je dis "sans moi", mais en fait, j'essaie de compenser autant que je peux, ce qui nuit à ma concentration. D'un autre côté, si je ne m'occupe pas de mon monde, je me sens coupable. Cercle vicieux...
@Josée : Oui, la pseudo bulle on-est-là-mais-pas-là pendant plusieurs jours, ça grince aussi (au moment où j'écris ceci il est 16h et ma mère me supplie depuis midi de l'amener à la piscine)
Réflexion suite à la journée d'atelier d'hier (mais je ne crois qu'il n'y a pas de solution "globale" à cela) : je n'écris pas bien quand il faut le faire en vitesse et sous pression. Les formules "levures mensuelles" semblent mieux me convenir. Peut-être qu'un atelier du genre on arrive avec un texte, on fait une ronde de commentaires et des exercices reliés (1 ou 2 jours), puis on se donne quelques jours de réécriture avant de revenir en atelier pour encore 1 ou 2 jours? Ché pas, découragée, ce matin.
Fille, pas mère (j'étais fatiguééé)
Je commence à réfléchir à un truc inspiré des levures : un atelier de théorie/exercice, un truc plus long à écrire et une date de rétroaction... Pour moi les levures ne fonctionnent pas parce qu'un dimanche par mois, c'est encore trop. Et quand je peux, je tombe sur des levures qui me parlent moins lololol
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