Il y a quelques semaines, j’ai reçu au travail un costume à archiver. Il s’agissait de Béco, la mascotte de la Fondation de bienfaisance des employés de BMO, qui prenait sa retraite. Après dix ans de loyaux services et sa relève assurée par l’Ours BMO, Béco pouvait se reposer tranquille.
Comme Béco avait été la première mascotte dont la Banque de Montréal s’était dotée et qu’elle témoignait des activités caritatives de celle-ci, il fallait bien en conserver la trace. Nous avions déjà quelques photos d’elle (une, entre autres, avec Youppi!, l’idole, le modèle, le mentor de toutes les mascottes québécoises), mais quoi de mieux que de conserver l’original?
En ouvrant le sac contenant ce costume, il m’est venu une envie… Une envie irrépressible, venue tout droit de mon cœur d’enfant, une envie bien innocente et qui pourtant m’a fait sentir vaguement coupable. Comme quand, âgé de cinq ou six ans, je me retrouvais devant un plat de bonbons ou un pot de biscuits et qu’il n’y avait aucune grande personne aux alentours. Vous voyez de quoi je parle? Une promesse de pur bonheur devant une occasion qui, croyais-je alors, ne repasserait sans doute jamais.
Vous l’aurez deviné, je brûlais d’envie d’enfiler le costume et de faire quelques steppettes dans mon centre d’archives! Je lui devais bien ça... Je trouvais trop triste d’archiver cette mascotte sans d’abord lui redonner vie une dernière fois. Béco qui, inlassablement depuis dix ans, avait aidé à amasser des fonds dans des centaines de campagnes de financement. Béco qui avait fait la joie des petits et des grands, hiver comme été. Béco qui, une fois mes tâches de « naturaliste » documentaire achevées, dormirait pour bien longtemps
J’ai bien essayé de résister, mais, voyez-vous, être archiviste, c’est du sérieux : je devais m’assurer que tous les morceaux étaient bien là et constater leur état de conservation; il fallait également que je sache comment enfiler ce truc (aucune instruction n’accompagnant le costume), ne serait-ce que pour remplir adéquatement ma base de données. Et puis…
Bah, au diable les justifications! Revêtir un costume de mascotte, combien de fois ça risquait d’arriver dans ma vie?
Ouf! Enfiler les pantalons, le maillot à cerceau, le torse, les souliers, la camisole et, enfin, la tête, pour un archiviste, c’était du sport, mais pouvoir danser encore une fois, ce fut un pur bonheur, parole de Béco!
9 commentaires:
C'est de la manipulation de documents, ça! Avais-tu tes obligatoires gants blancs au moins? Hihi!
@ClaudeL: LOL, non. J'avoue que cette fois-là, j'ai su surmonter ma psycho-rigidité professionnelle! :)
Eh, Cocotte! Pas mal sexy!
Mais on s'ennuie quand même de l'autre poulette... :O)
Touchant.
J'oubliais que derrière chaque mascotte qui distribue des câlins dans les foires se cachent peut-être un archiviste au grand coeur... :(
Bah... Chacun ses perversion.
:-)
@Daniel: Patience, les français vont bien finir par nous la rendre...
@Pat: ;o)
@Phil: J'ai presque l'air d'un furry...
LOLOL! On aurait pu croire que tu t'en serais caché pour préserver ta réputation, mais non, tu en as même parlé dans le bulletin de l'Association des archivistes! On peut dire que tu t'assumes! :D
Ouais, 10 ans de loyaux services... L'intérieur de Béco ne devait pas sentir la rose... ;)
@Isa: La seule chose que je regrette c’est que personne n’ait filmé… La prochaine fois peut-être Pour l’odeur… la donatrice avait eu la délicatesse de le faire nettoyer avant de nous l’envoyer. Fiou !
Oh! Elle est gentille! J'ai entendu dire qu'il faisait chaud pas à peu près dans ce type de costume...
En tout cas, au moins, tu as une belle photo à garder en souvenir! :D
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