En congé de paternité, sans grand chose d'autre à faire que regarder son garçon grandir, Luc Picard, qui s'ennuyait, a décidé d'écrire un film. Il a puisé dans les émotions que la paternité lui faisait vivre et dans son vécu, d'acteur, de petit gars des quartiers ouvriers de Montréal, d'homme... Son congé de paternité fini, il a décidé de réaliser le film et d'y tenir le premier rôle.
Ça aurait pu être de la guimauve, une bouette sentimentaliste.
Au contraire, tant qu'à moi ça a donné le meilleur film québécois depuis longtemps. Un film fait par un acteur, pour des acteurs, où, comme dans la vraie vie, on oscille entre le rire et les larmes.
L'histoire est celle de Louis, un casseur de jambes qui rêve de devenir acteur et qui décroche sa première audition. La scène qu'il aura à présenter est celle d'un homme condamné qui s'enregistre sur une vidéo pour faire, malgré lui, ses adieux à son petit garçon. Pour se préparer à son audition, Louis fait affaire avec un acteur confirmé qui lui sert de coach et qui devient son ami. Ironie du sort, alors que Louis tente de susciter en lui les émotions d'un père qui doit faire ses adieux à son enfant, la blonde de Louis découvre qu'elle est enceinte... et que la job de son chum ne cadre pas avec le genre de père qu'elle imaginait pour ses enfants.
Le film est poignant, parce qu'il confronte les personnages avec eux-mêmes et qu'il n'hésite pas à mettre en scène les tristes hasards du quotidien, la cruelle ironie du destin qui fait parfois des victimes sans qu'il y ait pour autant des coupables à blâmer.
Bref, un grand film, dont on n'a pas beaucoup entendu parler, mais qui mérite de figurer dans n'importe quel top 10 des films québécois.
La première fois qu'on a vu ce film, après l'avoir terminé on l'a aussitôt reparti, avec les commentaires du réalisateur (Luc Picard), en voix off. Et on l'a réécouté en entier. J'ai jamais refait une chose semblable depuis.
8 commentaires:
Je n'avais jamais fait une chose semblable avant non plus. Franchement, j'adore ce film! C'est mois surprenant lorsqu'on le réécoute, mais ça reste franchement excellent.
Les quatres premiers mots du billet mon durement réveillé ce matin.
Je l'ai loué il y a belle lurette... cinq ans je dirais, beaucoup aimé. Me semble l'avoir revu à la télé. Ah! oui, c'est vrai tu n'écoutes pas la télé, hihi!
Es-tu en manque d'inspiration pour ressortir de "vieux" films!!!
@Joe: hahaha! J'avoue que prise hors contexte, la phrase peut frapper.
@ClaudeL: Ça fait longtemps qu'on avait vu le film aussi, le père de Gen nous l'avait prêté je crois. On s'était dit qu'il faudrait l'acheter un jour. On aime bien revoir et revoir des films. :)
@Vincent : C'est sûr qu'il surprend moins, mais il est toujours excellent (et je braille encore à la fin)
@Joe : Lolol! Tu t'en serais aperçu je pense...
@ClaudeL : C'est qu'on vient de l'acheter, alors on l'a ré-écouté et j'ai eu le goût d'en parler. ;)
C'est ben correct, j'avais compris en effet, c'était juste une petite blague parce que tu es tellement toujours à l'affût des dernières nouveautés (bien plus que moi, ce n'est pas difficile) que ce retour en arrière m'a semblé surprenant.
Ah oui, je suis à l'affût des nouveautés? J'pense que c'est une illusion dûe au fait que j'aime aller au cinéma! ;) Comme dit Vincent, on est des ré-écouteux de films.
C'était passé sous mon radar. J'y jette un oeil dès que l'occasion se présente.
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