La lecture est à l'écriture ce que les galas d'arts martiaux mixtes sont à la pratique des arts martiaux.
C'est bien beau de pratiquer tout seul dans notre coin, mais voir ce que les maîtres de la technique savent en faire, ça permet parfois de saisir les concepts beaucoup plus vite!
Sauf que quand le gala a l'air de celui de samedi soir, on se dit qu'il faudrait ptêt que les combattants se renouvellent un peu. Le niveau technique général a tellement augmenté ces dernières années et l'aspect stratégique des combats a été tellement développé qu'on se retrouve de plus en plus avec deux sortes de combattants : les gars prudents, bons partout, qui étirent des combats plates jusqu'à la décision et les risque-tout, unidimentionnels, qui réussisent à nous donner des affrontements excitants même lorsqu'ils perdent. Le problème c'est que les classements sont en fonction des victoires, alors au sommet de la pyramide, on a de plus en plus de combats longs et sans grande excitation.
J'commence à avoir hâte de voir certains grands noms prendre à nouveau des risques!
Là je me sens comme si la littérature se retrouvait partagée à parts égales entre des Édouard Bond et des Marie Laberge, sans rien entre les deux!!!
8 commentaires:
J'aime beaucoup ton commentaire. J'ai déjà eu une réflexion semblable, il y a quelques semaines, quand je lisais un roman policier d'un auteur établi où le déroulement de l'enquête était présenté de façon nickel, mais où j'ai eu l'impression que la surabondance de détails techniques s'est faite au détriment des personnages, de leur profondeur. Ça a tué mon plaisir.
Or, les anciens livres de l'auteur avaient trouvé un équilibre qui me plaisait.
C'est pareil en ce qui concerne plusieurs livres de fantasy pour adultes que j'ai lus. Je les ai trouvé trop prudents, et même si ces histoires jouissaient d'une cohérence irréprochable, elles ont fini par m'endormir. Peut-être que je souffre d'un déficit grave d'attention. Mais depuis quelque temps, je préfère me tourner vers la littérature YA.
@Dominic : Euh... c'est quoi YA?
Young Adult. Désolé, j'ai passé trop de temps sur Goodreads...
@Dominic : Ah, en effet, dans cette catégorie-là, on retrouve effectivement des oeuvres qui prennent quelques risques... mais on retrouve aussi les recettes!
Moi aussi, j'aime bien ta comparaison. Les concepts les plus pétés ne se font généralement pas avec des recettes toutes faites... Faut sortir un peu des sentiers battus, prendre un peu des risques. Bon, ça ne donne pas toujours des résultats géniaux, mais je songe par exemple à Mary Higgins Clark... Quand tu te mets à lire ses romans, un moment donné, la recette, tu la connais... Si tout le monde se met à prendre cette recette parce qu'elle marche, ça devient joliment plate!
Que ce soit de la lecture jeunesse ou adulte, le constat demeure le même à mon avis. Il faut essayer de se renouveler, de franchir des barrières, de revoir les recettes existantes pour créer quelque chose de nouveau, de différent.
Bon, on l'a assez dit, tout a déjà été écrit... Mais pas par nous, les amis, pas par nous! ;)
@Isa : Tout à fait : peu importe le domaine, faut prendre quelques risques pour que ça rapporte.
... mais bon, les écrivains peuvent prendre des risques tant qu'ils veulent, si les éditeurs suivent pas, ça va pas bien.
Cela dit, je me demande parfois si les éditeurs sont aussi frileux qu'on nous le laisse croire.
Gen : Ça dépend quels. Mais comme toute entreprise, ils doivent viser la rentabilité. Une "recette" a l'avantage d'avoir déjà fait ses preuves sur le marché. C'est rassurant pour un investisseur.
J'ai connu des éditeurs qui refusent catégoriquement toute forme de risque, et d'autres qui aiment défricher de nouveaux sentiers (et qui nous encouragent même à le faire). Tout dépend du directeur de collection.
Pour ma part, je préfère travailler avec ceux qui n'ont pas froid aux yeux. C'est plus stimulant.
@Dominic : Amen! ;)
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