mardi 26 octobre 2010

Qu'est-ce que je suis supposée faire?

Réponse reçue récemment (évidemment légèrement maquillée pour des fins d'anonymat) :

"Vos personnages sont attachants, le point de vue de narration sort des sentiers battus, l'intrigue est bien ficelée, mais votre écriture, quoique fluide et précise, n'est pas originale."

Qu'est-ce que je suis supposée faire d'un refus pareil?

Répondre : "Merci, allez donc chez le diable vous aussi" ?

Franchement! Au lieu de prendre deux lignes du texte de refus pour m'expliquer ce que mon texte avait de bien, j'aurais pris deux lignes sur ce que mon écriture avait de banal. Comme ça j'aurais eu des chances de pouvoir corriger le tir la prochaine fois!

Grrmmmmbbbblllll...

33 commentaires:

Isabelle S. au boulot a dit…

Moi aussi je "Grrmmmmbbbblllllerais" intérieurement.

Pat a dit…

Wow...
Tant qu'à ça, je préfère les refus génériques...

ClaudeL a dit…

Je lui demanderais ce qu'il entend par "écriture originale". Qui a une écriture originale? Comment peut-on dans le même paragraphe écrire que tu sors des sentiers battus et que ton écriture n'est pas originale?!!
Oh! elle est dure en effet celle-là!
Je lui écrirais pour qu'il détaille et suggère une solution et que faudrait-il pour qu'il publie.

Frost.Blast a dit…

Je crois que ça voudrait dire que, selon la personne qui a écrit ce refus, tu écris comme beaucoup de gens écrivent, et même si tu le fais mieux que la majorité de ces gens, ça ne te fais pas sortir du lot suffisamment - et que ça semble être ta seule faiblesse.

J'ai pas lu ton texte, je tente simplement d'interpréter le matériel que t'as mit dans ton billet.

J'avoue que c'est très vague et pas trop constructif, même après interprétation. Hourra pour les membres de comités de lecture qui savent LIRE un texte.

Je suis moi-même dans un comité de lecture et je sais pertinemment que ce refus vient brouiller les cartes plus qu'autre chose. Pas fort fort. Les refus sont sensés aider l'auteur, pas lui faire prendre le champ et le perdre dans la broussaille.

Frédéric Raymond a dit…

Non mais, on s'en sacre-tu de l'originalité de l'écriture! C'est quoi une écriture originale encore? Mon conseil: invente des mots et ajoute de la ponctuation inopinée.

Carl a dit…

Beaucoup d'éditeurs prétendent chercher des auteurs originaux, avec des "voix uniques", mais c'est une formulation vide comme Lipovetsky les dénonce : sa seule utilité est de remplacer une formule plus longue ("on n'a pas choisi ton texte et on n'a pas le goût de trouver une explication").
Lâche pas ! Si au moins tu avais des droits chaque fois que quelqu'un lit ton blogue !

Une femme libre a dit…

Je lui demanderais des précisions et des exemples,sinon, ça ne veut rien dire comme commentaire. Mais quand même, vous ne devriez pas lui reprocher de vous avoir trouvé tant de qualités d'écriture! C'est plutôt flatteur.

Frost.Blast a dit…

Pas que je veux faire mon fin-fino, mais non, on s'en sacre pas de l'originalité de l'écriture. Les best-sellers ont tendance à avoir un style neutre afin d'atteindre un public aussi large que possible, mais dès qu'on entre dans les revues littéraires et les publications tirage plus restreint, le côté artistique de l'écriture prend énormément d'importance et l'originalité est une composante clé de la valeur artistique.

L'idée ici, c'est pas de "s'en calisser" de l'originalité mais plutôt de "s'en calisser" du refus qu'elle a reçu, pour son aspect absolument non-constructif.

Dekhockeytown a dit…

Ça veut tout dire et rien dire. Devrais-je mettre sur mon blog celui que j'ai reçu pour mon roman, vous seriez surpris!

Frost.Blast a dit…

"Ça veut tout dire et ça veut rien dire."

C'est justement là le problème. L'originalité de l'écriture - d'accord. Mais z'encore? Faut aller plus loin que ça si on veut aider l'auteur. Parce que oui, l'originalité de l'écriture est un moyen important de se démarquer du lot. Un auteur classique (Prévert, je crois) a dit "on peut écrire un chef-d'oeuvre sur une envie de pisser." Oui, on peut, tant que l'écriture est originale et pertinente.

Le gars qui a écrit ce refus a trop essayé d'être diplomatique et "politiquement correct", tellement qu'il est en devenu insultant.

Annie Bacon a dit…

Dis-toi que tous les refus d'éditeurs ne sont que des pratiques pour le jour où tu sera tellement connue que chacun de tes livres devra affronter les impressions vagues de centaines de critiques littéraires!

Gen a dit…

@Isabelle : Merci de partager

@Pat : En effet, le générique des fois ça a des bons côtés! :P

@Fred : Je suis plutôt d'accord avec ta deuxième question : "C'est quoi une écriture originale encore?" Parce que ça me semble très très très subjectif

@Carl : Moi ça me donne une impression de "J'aime pas et je sais pas pourquoi, alors ça doit être l'originalité". Ouais, des droits pour mon blogue, ce serait bien! ;)

@Femme libre : Une fin de non-recevoir après tant de qualité, ça sonne plutôt comme une catastrophe à mes oreilles. Dans ce refus, la non-originalité de l'écriture sonne comme un crime capital pour lequel il n'y a pas de réhabilitation possible.

@Benoît : Un conseil : arrange-toi pour que l'éditeur ait eu le temps d'oublier qu'il t'a lu avant de mettre de quoi en ligne! lol!

Gen a dit…

@Frost: (je te réponds à part puisqu'il y a plus de matière à discussion)

En effet, ça voudrait dire que j'écris comme beaucoup écrivent. Sauf que, comme tu le soulignes, c'est pas très constructif comme observation. Ma question est : ok, en quoi? Tournures de phrases? Organisation du récit? Choix des expressions?

Et non, en effet, on ne s'en fout pas de l'originalité de l'écriture. Sauf qu'on s'entend que ça reste un critère éminemment subjectif. Du moment que c'est pas écrit comme le dernier best-seller (et je pense que tu me lis suffisamment dans une semaine pour te douter que je n'écris pas exactement comme Dan Brown), du moment qu'on entre dans une certaine préoccupation artistique, on ne peut pas écarter un texte du revers de la main en disant "pas original". Pas assez, peut-être. Mais pas du tout? C'est comme dire que malgré tous mes efforts, j'y arriverai pas.

Finalement, en effet, ce que je retiens de ce refus, c'est "Mais z'encore?". Et ça me frustre un peu. Si ça correspond pas à la politique éditoriale, ok, mais pas besoin de me démolir le moral au passage.

Gen a dit…

@Annie : Dans ce cas-là, je pense que je pourrai au moins me dire que même si ça plaît pas à un critique, ça a été assez bon pour plaire à un éditeur! :p

Luc Dagenais a dit…

ouin, c'est vrai que c'est pas clair. Selon toute évidence, cette personne/éditeur/lecteur a besoin d'améliorer ses compétences en communication écrite... ;-)

Gen a dit…

@Luc : Ben je sais pas... Je comprends très bien que mon texte ne lui revient pas et ma façon d'écrire non plus et donc qu'il veut pas que je lui en envoie d'autres. :p

Sylvie a dit…

Bon, Gen, respire! Je te rappelle des faits que tu connais déjà:
1- Jamais plaisant, un refus. Peu importe le libellé, on sera jamais content.
2- Une lettre de refus, c'est pas un compte-rendu de lecture. Z'ont pas d'explications à donner. S'ils commettent l'erreur d'en donner, c'est un peu écrire pour écrire.
3- Tu as ton style. Nous, on aime, donc y'a d'autres qui vont aimer. Pas eux? Pi! T'es juste pas à la bonne adresse. Next!
4- Tu doutes de ton écriture? Trouve le moyen de consulter un ou une pro que tu respectes(genre Mme V) pour t'éclairer. Ne gaspille pas ton temps à chercher ce qu'une lettre de refus, en deux phrases PAS ORIGINALES, a voulu dire. Le prochain éditeur va peut-être trouver ton originalité extraordinaire!
Je le sais: t'es déjà passé à autre chose. ;)

Gen a dit…

@Karuna : T'en fais pas, comme tu sembles le deviner, si je publie ça ici, c'est que j'ai déjà digéré! lolol!

Comme tu dis, ils n'avaient pas d'explication à donner... sauf que du moment où on explicite le refus, faut pas le faire à moitié. C'était surtout ça l'objet de mon billet.

lolol! J'aime bien que tu trouves les phrases de refus peu originales. J'ai pas pensé à répondre ça à l'éditeur. Je note pour la prochaine fois! MOUHAHAHAHAHAHA

Pierre H.Charron a dit…

C'est comme si tu te faisais dire: T'es belle, t'es bonne, t'es sexy, tu fais bien à manger, ta maison est super décorée, ta voiture Wow...mais ton look...Hmmm.. Pas
assez Lady Gaga !!!!!

Wein, pas très constructif comme réponse, plûtot ambigue...Et comme Karuna dit, trouve un autre pro pour t'éclairer...

Gen a dit…

@Pierre : lololol! Belle analogie! Et je crois que transposer la critique dans ce domaine-là montre à quel point c'est subjectif.

Émilie a dit…

HAHAHA Un refus c'est un refus. Point. Et ça ne nous plaît jamais. S'il est générique, on boude, s'il pointe les défauts, on conteste, s'il souligne les qualités, on proteste.

Une chose à retenir: ce n'était probablement pas le bon éditeur. Point.

Joe_G a dit…

:(
Je croyais que t'avais acquis assez d'expérience pour savoir qu'une histoire intelligente et originale comporte nécessairement une personne avec une déviance sexuelle.
Puis un personne à déficiance mentale légère si c'est pour être adapté au cinéma.

Personellement je rajouterais un zombie pcq c'est hardcore les zombis.

(Mille excuse si ton texte comporte un arachnophile trisomique zombi)

Gen a dit…

@Émilie : Celui-là, je lui reproche surtout de tout faire en même temps : souligner les qualités, pointer des défauts et rester générique en même temps. Faut le faire! hihihihihi

... et en effet, c'était probablement juste pas le bon éditeur.

Gen a dit…

@Joe : Ah là là, merci de souligner l'étendue de mon incompétence! J'avais oublié la déviance sexuelle. Décidément, j'apprends pas vite! ;p

Et t'as raison : les zombis, on peut s'y fier! hihihihi

Alamo a dit…

Damn... J'ai beau être générique sur certains textes que je commente et que je refuse pour Brins, mais jamais, au grand jamais je tombe aussi bas! 0_o

Je sympatise!

Gen a dit…

@Alamo : lolol! Ben y'a plus bas dans le genre "lettre de refus", mais disons que celui-là appartient à la catégorie des frustrants! ;)

Daniel Sernine a dit…

Si ça peut te consoler, Geneviève, je viens de recevoir une lettre de refus (d'ailleurs adressée à M. Daniel Sernina) me disant que mon manuscrit (une novella) n'était «pas sans intérêt, l'écriture est correcte. Cependant notre comité de lecture n'a pas accroché au récit. Une autre maison d'édition pourrait être intéressée.» (Ouf, cette dernière phrase me rassure, ça et le fait que j'écris correctement ;o)
Je ne nommerai ni la personne ni l'éditeur, mais disons qu'il s'agit d'une jeune maison d'édition avec le vent dans les voiles.

Yves a dit…

Tant qu'a recevoir un refus, autant qu'il identifie quelles sont les "faiblesses"! Dire qu'une écriture n'est pas originale, c'est comme rien dire. Ou dire : "Je ne sais pas pourquoi, mais c'est non."

Dommage. Cependant, la courte notice soulève des points très positifs sur ton écriture. Demi-victoire, si on accepte de voir le verre à moitié plein! ;-)

Gen a dit…

@Daniel : Merci, ça me rassure plus que tu ne peux le penser : je crois bien avoir reçu le même refus de la même maison! ;) Si moi aussi j'écris "correctement", est-ce que ça veut dire que j'écris aussi bien que Sernine? :p hihihihi (hum... ou Sernina... qui écrit peut-être moins bien... ;)

@Yves : Demi-victoire oui... mais méchante claque! Quand tu commences à lire la lettre, t'es sûr que ça va finir en acceptation! Enfin, reste plus qu'à attendre les autres verdicts...

Annie Perreault a dit…

Je comprends ta réaction, Geneviève. Recevoir une lettre de refus n'est jamais agréable. Mais ça fait partie du métier. Il faut apprendre à vivre avec et surtout, savoir gérer de façon constructive l'émotion qu'elle génère en nous. Il faut se donner du temps aussi pour absorber le choc de la nouvelle. Puis se relever, se retrousser les manches et trouver d'autres maisons d'édition. Surtout ne pas lâcher !
Je suis toute avec toi, chère auteure. :o)

Gen a dit…

@Annie : C'était loin d'être mon premier refus, ma chère. Et j'ai géré l'émotion de façon constructive : je me suis arrangée pour qu'on en fasse une thérapie de groupe! :p (Sans blague, je n'écris jamais sur des sujets dont je n'ai pas digéré les implications).

Annie Perreault a dit…

Hahaha ! Vraiment, Gen, elle est bonne ! Merci, tu m'as fait rire... Sincèrement : thérapie de groupe ! (Et c'est très juste ce que tu dis: ne jamais écrire sur quelque chose dont on n'a pas digégé les implications.)

Gen a dit…

@Annie : En effet, faut toujours être calmé avant d'écrire un billet de blogue. Sinon, ça peut avoir des conséquences inattendues. J'y ai déjà goûté! lolol!