mardi 5 octobre 2010

Où en suis-je au boulot?

Vous vous en souvenez peut-être, mais j'ai eu une passe difficile au boulot à la fin de l'hiver, avec des relations interpersonnelles délicates. Rien de bien grave au fond : juste les niaiseries classiques qui surviennent dans un bureau à majorité féminine. On dirait qu'il y a jamais personne qui est capable de régler les problèmes en se parlant face à face... ou de croire les explications qu'on leur donne face à face. Faut que ça bitch. Heureusement, ça fait un temps.

Depuis quelques mois, ça s'était placé. J'avais hérité d'une nouvelle patronne, une avocate très exigeante, un peu froide au premier abord, mais jeune, dynamique, qui attendait juste que je lui montre qu'elle pouvait me faire confiance et qu'elle pouvait me déléguer des tâches sans toujours regarder par-dessus mon épaule.

J'ai fait mes preuves, mais ça m'a pris un petit bout de temps. En fait, ça n'a pas été si long, mais on dirait que j'ai mis du temps à réaliser qu'elle me laissait de plus en plus d'initiative, qu'elle était devenue la meilleure collègue que j'aie eu et non plus une patronne. On travaillait d'égale à égale. Elle respectait ma façon de me retrouver dans les dédales informatiques et les formulaires, j'étais impressionnée par sa façon de digérer en une matinée les tenants et aboutissants des lois les plus complexes, on jasait de mes projets d'écriture dans nos pauses, je lui prêtais le dernier Alibis et elle m'échangeait ça contre un Ogawa...

Bref, je commençais à trouver mon travail agréable, chose qui n'était pas arrivée depuis des années. J'avais pas nécessairement envie de rentrer travailler le matin, mais, une fois rendue, le rythme était bon, l'ambiance était détendue et la journée passait vite. Le soir, j'étais fatiguée, mais pas abattue et déprimée. J'écrivais bien...

Vous devinez la suite je suppose?

Hé oui, la période de grâce est finie. Mon adorable patronne vient de démissionner. On lui a fait, ailleurs, une offre qu'elle ne pouvait pas refuser. Il me reste sept jours pour apprécier sa présence. Après ça, envolée ma jeune avocate! Je vais me retrouver entre deux chaises en attendant que le bureau la remplace, à essayer d'occuper mon temps, de justifier ma place, de faire tout le boulot merdique que les autres secrétaires vont se faire une joie de me déléguer "pour pas que je m'ennuie", de courir pour assurer le suivi des dossiers, le traitement des urgences...

Il y a trois semaines, j'étais une future maman qui occupait sereinement un poste dont l'intérêt augmentait de jour en jour, sous la supervision lâche d'une patronne adorable. Aujourd'hui, je suis tout simplement une fille qui attend de voir ce que la vie lui réserve dans les prochains mois. (Et qui n'a pas le droit de s'épuiser physiquement pour se vider l'esprit et diminuer son stress en attendant).

C'est drôle, mais on dirait que mon niveau de confiance envers la vie est en baisse drastique... Les "y'a rien qui arrive pour rien" et autres phrases positivistes, je les sens un peu usées là... Fallait donc que je ventile. Ça tombe sur vous! ;)

... et c'est tombé un peu sur Isa aussi quand nous avons eu notre petite soirée.

20 commentaires:

Elisabeth a dit…

Mais c'est exactement pour ça qu'on est là: te permettre de ventiler! :) Je te souhaite une nouvelle patronne encore mieux que la dernière, mais surtout un rétablissement rapide de ta condition, question de pouvoir ventiler physiquement avec Vincent plutôt qu'avec nous. Je suis certaine que tu en retiras une plus grande satisfaction... ;)

Et on ne jasera pas des phrases éculées toi et moi parce que ça pourrait durer un moment ;)

Gen a dit…

@Elisabeth : C'est sûr que vous êtes là un peu pour ça, mais j'aime mieux essayer de vous faire sourire! ;) Pour ce qui est de ma santé, je me sens bien, c'est ça le plus frustrant. J'attends juste d'avoir le ok des médecins pour reprendre mes activités... et maudit qu'ils sont branleux des fois!!!

Non, en effet, les phrases éculées, laissons tomber le chapitre ;)

Gen a dit…

@Élisabeth : Tant qu'à battre le record que j'ai établi avec Isa, faudrait que ce soit avec quelque chose de plus intéressant ;p hihihihi

Frédéric Raymond a dit…

Le malheur, ça viens par passe. Comme disait une ancienne amie : "Quand ça chie, ça chie en bloc." Heureusement, quand ça se remet à aller bien, ça peut aller très bien! Patience!

Gen a dit…

@Fred : En effet, me semble que ça a toujours tendance à foutre le camp toute en même temps! J'espère que c'est fini là :(

ClaudeL a dit…

Ça doit être l'automne aussi qui s'en mêle. Une humeur chagrine de manque de soleil, de manque d'entrain. J'en suis là aussi. Mais j'ai aussi une Isa moi aussi, quelque part dans Lanaudière, pour ventiler!!

Gen a dit…

@ClaudeL : D'habitude, l'automne ne me déprime pas avant la fin novembre. J'aime bien cette époque de l'année : air frais, feuilles colorées, envie de se réfugier sous une doudou avec un bol de soupe... Mais cette année, avec les ennuis de santé, on dirait que j'ai pas juste envie de soirées douillettes, mais simplement de pas me lever de mon lit!!!

Karuna a dit…

Ventile, Gen, ventile!! On est capable de le prendre! :p
Prenons pour acquis que ce sera ton Mensis (et non ton Annus) Horribilis! Hihihi.
Take care.

Isabelle Simard a dit…

Zut! Mon Dieu que je sais dont c'est quoi être tablettée. Y'a rien de plus merdique comme emploi. Pis un milieu de filles... ouf! Effectivement, ça sait pas comment régler leurs affaires. Ça aussi, je connais.
Je te souhaite une nouvelle supérieure ou un nouveau supérieur qui saura te donner le goût de rentrer travailler car c'est tellement plus plaisant. Si j'avais le temps, j'irais t'allumer un lampion à la basilique du Cap-de-la-Madeleine.

Gen a dit…

lol! J'espère que ça se limitera à un mois en effet. (Pas sûre de la déclinaison de "mensis"... mais j'ai pas mon Gaffiot au bureau... ;)

Gen a dit…

@Isabelle : Tu sais pas le pire? C'est la deuxième fois en deux ans que je me retrouve tablettée! J'espère que ça va leur prendre moins de 6 mois remplacer mon boss cette fois!

Épargne les lampions, je prends les ondes positives à la place ;)

Pierre H.Charron a dit…

Ton histoire avec ta patronne qui t'a redonné le goût de rentrer travailler le matin est un bel exemple de Leadership et de Prestance dans le rôle d'un dirigeant. Ce genre de patron a été très rarissime dans ma vie professionnelle. Et c'est le cas présentement.

Je souhaite que son remplaceant (e) soit une bougie d'allumage pour poursuivre dans le même état d'esprit. Ca sera pas évident car c'est de la denrée rare aujourd'hui...je crois...

Isabelle Lauzon a dit…

Que pourrais-je bien dire de plus que ce que je t'ai dit ce week-end? À part des phrases éculées, comme "le temps arrange les choses"... Mais comme j'entends d'ici ton Arrrggggg!!! je m'abstiendrai... :D

Lâche pas, après la pluie le beau temps... (Hihi! Désolée, j'ai pas pu m'en empêcher!) ;)

Joe_G a dit…

Ça t'aprendra à faire confiance à la vie. d'uh!
"Life is Hell" pi c'est quelqu'un de célèbre qui l'a écrit donc c'est vrais.

Vincent a dit…

Matt Groening, célèbre? :P

Frost.Blast a dit…

« Y'a rien qui arrive pour rien. »

C'est tellement nul, se faire dire ça. Pas parce que c'est faux - au contraire, c'est très vrai. Mais c'est que les gens qui disent ça le disent souvent à défaut de se forcer et de dire autre chose. Une personne pourrait dire quelque chose qui équivaut à cet adage, mais d'une manière plus élaborée, en y mettant du sien, et ça passerait bien, et ce serait réconfortant. Mais les ostis de proverbes, ça passe de travers, ça sent le réchauffé, le fast-food.

Tout ça pour dire, je compatis.

Et aussi, Y'A RIEN QUI ARRIVE POUR RIEN. = )

Isabelle Simard a dit…

Mouahahahha Frost.Blast. C'est un de mes adages favoris, mais j'essaie habituellement de ne pas le sortir à toutes les sauces. Je suis une preuve vivante qu'il est vrai cet adage. lol

Gen a dit…

@Pierre : En effet, cette patronne était une leader tranquille et elle sera dure à remplacer.

@Isa : Arrgggg! ;p

@Joe : Ah ouais, j'avais oublié!

@Frost : Je pense que c'est le genre de situation où on a le goût d'entendre "ah, c'est nul, je comprends" ou "tu t'entendais bien avec elle?", bref, de la compassion, de la curiosité, du réconfort, mais pas un ostie de proverbe, même s'il est recherché.

@Isa : C'est sûr qu'il est vrai cet adage. On a juste tendance à oublier de le citer au complet. Tsé, on laisse de côté le fait que ça va ptêt aller mal en maudit avant que les choses se place et que ça se peut que ça prenne dix ans avant qu'on voit que, oui, le chemin que cet événement traçait n'était pas si mal... :p

Petite libellule a dit…

Je viens de tomber sur ton blogue via un autre. C'est dense en tabarouette, ce que tu vis... T'as le droit de trouver ça dur et injuste puisque ce l'est. Mais le "pourquoi ça m'arrive", à ce moment-ci, n'est pas aussi important que le "qu'est-ce que ça me fait vivre" là maintenant. Bref, aie de la compassion pour ce que tu vis et sois bonne avec toi.

Gen a dit…

T'en fais pas : comme tu vois, la vie me fait pas de cadeau ces temps-ci, alors je vais avoir tout le temps pour me chouchouter! ;) Merci d'être passée par chez moi! D'habitude on rigole ;)