Je me suis procuré ce Solaris après m'être aperçue, sacrilège, que j'avais laissé passer le numéro où Pascale Raud et Dave Côté avaient publié les nouvelles issues de leur dur labeur sous la houlette d'Élisabeth.
Ce Solaris est en fait un spécial "invasion française", avec son illustration et ses trois nouvelles fournies par d'actuels ou d'anciens habitants de l'Hexagone. Malheureusement, qui dit Français dit souvent verbeux. Très verbeux même...
Ce n'est pas Le Malin des magiciens de Richard D. Nolane qui a mis à mal cette idée préconçue. L'histoire était correcte (dans le genre voleur volé et policier temporel). Le ton de la narration, par contre, m'était totalement indigeste. Je sais que la suffisante arrogance des personnages était voulue, mais ça ne m'a pas empêché de lâcher un "maudit Françâ" ou deux en cours de lecture.
La Dernière Fête avant l'oubli de Romain Lucazeau m'a plu davantage. Le style, quoique lourd, n'était pas surchargé et l'histoire fleurait bon les références à l'Antiquité classique. C'était un parfum curieux composé d'accents Grecs et Romains agencés façon SF, mais un bouquet final tout de même plaisant.
Avec Lilas de Pascale Raud, j'ai enfin eu l'impression de lire un texte qui s'écartait des carcans "grandes plumes françaises". Comme toujours, le style de Pascale est net, légèrement elliptique, très évocateur. Dans cette nouvelle, elle nous transporte en Bretagne et nous met en présence d'une sorcière fort sympathique. Si sympathique que la fin de la nouvelle m'a déçue. Pas sur le plan de l'écriture, loin de là, mais parce que j'aurais vraiment voulu que ça se termine autrement. (J'imagine Pascale en train de me sourire d'un air cruellement satisfait en lisant ça! hihihihi)
Le texte Sur la plage de Philippe St-Gelais est, quant à lui, un pur produit local. Ouais, bon... On a une intro mystérieuse, un long développement qui ne semble pas avoir de lien, puis une fin qui relie les fils et un épilogue qui s'assure qu'on ressorte déçu. Pas mon truc.
Autre production québécoise, Monsieur Gâteau de Dave Côté, m'a laissée sur faim. Je ne suis pas un très bon public pour l'absurde, mais Dave a une façon de le manier qui me séduit d'ordinaire, car sa plume simple et nette permet vraiment d'en goûter toute l'exagération. Cette fois-ci par contre, ça a été raté pour moi. J'ai bien aimé le début, mais j'ai trouvé la fin bizarre et bousculée. Quand même, ça prenait l'imagination de Dave pour l'inventer celle-là! :)
Bref, malgré le doux-amer Lilas de Pascale, j'aurais été assez déçue de ce numéro. Heureusement, j'y ai fait, à la suite de la section des fictions, une belle découverte : une étude sur Robert E. Howard et Conan par le doctorant de littérature Jérôme-Olivier Allard. Un petit bonbon qui m'a donné envie de m'acheter l'intrégrale des aventures de mon barbare préféré (que je ne connais qu'en film)... et d'aller prendre une bière avec Jérôme-Olivier pour l'écouter parler de ses sujets de recherche! ;)
9 commentaires:
Je ne sais pas ce quie j'ai avec Solaris, mais la revue ne m'attire plus depuis le spécial McCroquettes.
Ce 174 a l'air moche, un spécial français, osti comme si on avait besoin de ça, et le 175, avec sa couverture hyperquétaine, ouf, mon cœur n'y est plus.
Je ne sais pas si c'est juste moi, mais il me semble que la direction de Solaris est fatiguée.
@Richard : J'irais pas jusqu'à dire ça, mais c'est sûr qu'il y a un petit ralentissement on dirait.
Quoique... sous la couverture façon roman à l'eau de rose du 175, il se trouve une uchronique de Geneviève F. Goulet dont j'ai entendu des échos flatteurs, ainsi que le texte récipiendaire du prix Solaris 2010... Je réserve donc mon jugement. (J'attends ma carte Archambault pour le commander...)
Et puis, y'a au moins un bon texte qui s'en vient dans Solaris ;) ;p
J'ai commencé le 175 et j'ai lu la nouvelle de Geneviève (l'autre Geneviève, héhé) et c'est cute, je l'avoue, encore que je sois resté sur ma faim.
J'ai lu la nouvelle du dénommé Paul Martin Gal et c'est de la schnoute érudite, lourde et assommante.
Pat m'a dit beaucoup de bien du texte de Michèle Laframboise. On verra bien.
As-tu reçu ta carte de juillet ? On m'a déclaré gagnant mais je l'attends encore...
J'ai reçu un avis comme quoi je gagnais en juin, mais j'ai pas reçu ma carte. Et j'ai rien reçu pour juillet, ni carte, ni courriel. Je vois pas pourquoi j'aurais manqué mon coup... y'a des problèmes d'organisation on dirait...
T'as pas reçu ta carte de juin ? Woâ, woâ, woâ, envoie un courriel à Jossie, c'est nettement pas normal parce qu,e moi, j'ai reçu la mienne.
C'est celle de juillet que je n'ai pas encore eu.
C'est fait, on vient de me dire qu'elle est partie très en retard. Alors j'attends là...
Salutations.
Je crois que le numéro de Solaris, spécial français, ne devrait pas être considéré de la sorte. Il y a bien eu un numéro de Station Fiction ne contenant que des auteurs québécois (à part peut-être l'illustrateur) et personne (du moins, je n'en ai pas entendu parlé) de ce côté de l'Atlantique s'en serait plaint. Bon, ok, Station Fiction n'est pas une revue, je ne sais pas si ça peut faire une différence (?)
Par ailleurs, il est vrai que quand j'étais abonnée à la revue, j'avais reçu (pas souvent) des numéros qui me plaisaient moins. Mais Solaris ou peu importe quelle publication ne peut pas plaire à tout le monde.
J'aurais bien aimé lire le texte de Pascale Raud. Je trouve le titre beau. Je le ferais bien, un jour ou l'autre.
Au plaisir de lire d'autres de tes critiques, Geneviève
@Gabrielle : Bonjour et bienvenue chez moi d'abord :)
Contrairement à Richard, ça me dérangeait pas tellement ce numéro spécial Français (c'est l'éditorial de Solaris qui parle d'invasion). Bon, je pense que les auteurs français ont assez de vitrine pour s'afficher et qu'ils n'ont pas besoin de Solaris en plus, mais une fois n'étant pas coutume (et certains de ces Français étant Québécois d'adoption), ça ne m'a pas trop chatouillée... sauf que ça augurait mal pour le style des textes, augure qui s'est révélée en partie exacte.
Par contre, tu as raison, ça arrive dans toutes les publications que les numéros soient inégaux. Sauf que c'est pas parce que c'est compréhensible qu'on est obligé de le passer sous silence ;p Et puis je précise : c'est le style des textes qui ne m'est pas revenu, alors ça plaira sans doute à d'autre.
Et le texte de Pascale est vraiment bien. :)
Au plaisir de te revoir ici Gabrielle :)
Enregistrer un commentaire