Je me souviens qu'il fut une époque où le nom de Claude Bolduc m'était bien connu (parce que mon papa m'a appris très jeune que quand un livre me plaisait, retenir le nom de l'auteur était une bonne façon d'en trouver d'autres dans le même genre). Je dévorais ses romans jeunesse. Je pourrais plus vous dire ce qu'ils racontaient pas contre. Le souvenir des récits s'est enfui, mais le nom est resté. Je l'ai rencontré à nouveau, à l'occasion, au hasard d'une revue. Et à chaque fois, j'ai adoré sa plume.
Alors, dernièrement, je me suis payée un de ses recueils de nouvelles, Les yeux troubles et autres contes de la lune noire.
Normalement, quand un livre me plaît, ce sont des métaphores culinaires qui me viennent à la bouche. Avec Claude, c'est moins présent. Ses histoires ne sont pas de celles que l'on dévore. Plutôt de celles qu'on lit, avec un frisson, blottis au fond du lit, en ayant pris soin de ne garder allumer que la lampe qu'on peut éteindre sans se lever... si on se décide à l'éteindre.
Claude a l'art de créer des ambiances inquiétantes, de nous entraîner au coeur de l'étrange, de suggérer en quelques mots... bref, c'est un artiste de l'épouvante sous forme courte. Et le recueil montre toute sa maîtrise.
Parmi toutes ces excellentes nouvelles, deux m'ont particulièrement frappée.
La première, Le déterminateur, raconte la journée de travail ordinaire d'un homme comme les autres dans un monde surpeuplé où la machine bureaucratique broie les individus. À donner froid dans le dos si vous passez tous les matins, comme moi, dans les corridors bondés du métro!
Dans la seconde, Une dernière balade au clair de lune, on visite l'épouvante dans une forme plus fantastique et plus classique. La force de cette histoire réside dans ses descriptions évocatrices, particulièrement celles du cimetière.
Les Japonais se gavent d'histoires d'horreur quand il fait chaud, car ils prétendent qu'avoir peur donne froid. Alors en ces jours de canicule, si la climatisation ne correspond pas à votre budget ou tombe en panne, rabattez-vous sur ce recueil de nouvelles pour obtenir votre dose de chair de poule! :)
11 commentaires:
Personnellement, j'ai adoré ce recueil de Claude Bolduc. Je suis d'accord avec toi : c'est un maître de l'épouvante sous forme courte et son adresse à manier les atmosphère est impressionnante!
C'est à cause de ta recommandation que je l'ai acheté justement :)
Je devrais me sentir coupable: c'est un auteur de l'Outaouais, nous sommes dans la même association, je le croise (relativement) souvent au Salon du livre et pourtant, je ne lui ai non seulement jamais adressé la parole, mais je n'ai lu aucun de ses livres.
Pourtant je ne me sens pas coupable, je dois bien avouer que ce n'est pas mon genre de lecture. On ne peut pas tout aimer sous prétexte qu'on est voisins.
Mais suis fière un peu et surtout contente pour lui quand d'autres l'aiment.
@ClaudeL : C'est sûr qu'on ne peut pas tout aimer ce qui se fait dans notre entourage. Il y a des auteurs que j'aime beaucoup mais dont les textes me reviennent pas. Cela dit, tu devrais saluer Claude, je suis sûre qu'il est fort symphatique ;)
Merci, mesdames, pour votre agréable propagande!
Je suis effectivement parlable, surtout quand j'ai eu mon café.
ClaudeL: il faudra que je te compose un recueil de mes textes qui ne sont pas de l'épouvante (ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont pas méchants).
@Claude b. : De rien ;) C'est facile de vendre un bon produit! hihihi
(Ah tiens, pour le café, on doit être apparentés...)
Et pour avoir eu un petit aperçu de ce que ça donne quand ce n'est pas de l'épouvante, je serais preneuse aussi! ;)
Je ne demande pas mieux de connaître des textes de mes contemporains.
Entre Claude, on devrait se comprendre!
Claude B. devrait commencer par le fameux texte sur le salon du livre (Passez au salon) qui avait fait le tour des blogueurs récemment. Pas d'épouvante là-dedans, et bon en diable! ;)
Et moi, des recueils de Claude Bolduc, épouvante ou pas, je suis preneure!!!
@Isa : De fait, ça devrait faire sourire ClaudeL ça! :)
"Passez au salon qui avait fait le tour des blogeurs" Où ça?
On devrait voir bientôt «La famille Jambon». Burlesque. Noir, mais seulement entre les lignes.
ClaudeL: je vais t'envoyer «Passez au salon!» à l'adrelle qui apparaît sur le site de l'AAAO.
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