J'ai fini par apprendre l'art d'envoyer des textes à des concours littéraires, puis de les oublier. Je l'ai tellement bien appris, en fait, que je dois tenir une liste de mes envois pour éviter de proposer le même texte à deux endroits en même temps (comme il m'est déjà arrivé de le faire). Ces trous de mémoire étaient essentiels à ma survie : étant donné les délais de réponse, l'attente m'aurait rendue folle!
Malheureusement, quand la date de sélection des textes se rapproche, on dirait que ma mémoire repêche soudainement le souvenir enfouis et vient me le brandir en avant du nez.
Le phénomène est particulièrement chiant. Parce que je sais que si j'étais finaliste ou gagnante, on m'aurait prévenue. Mais je ne peux pas m'empêcher, le jour (ou la semaine) où les résultats doivent être dévoilés, d'aller sur la page du concours et de faire "refresh" compulsivement toute la journée.
D'un coup que...
D'un coup qu'on aurait oublié de me prévenir. D'un coup que mon nom apparaîtrait parmi les finalistes. Le plus souvent, j'espère même pas faire partie des gagnants, mais juste une tite mention, ça m'irait.
Quand le contenu de la page change soudain d'apparence à la faveur d'un rafraîchissement d'écran, j'ai le coeur qui s'emballe, les mains qui deviennent moites, la tête me tourne. Je me précipite et je lis...
Une liste de noms qui ne comprend, bien sûr, pas le mien. Et me voilà qui sombre dans la déprime.
L'espoir fait peut-être vivre. Mais des fois, il écoeure, vous trouvez pas?
Addendum
Pour ceux qui se demandent à quel concours je me suis ramassée la gueule cette fois-ci, les finalistes du concours de nouvelle de Radio-Canada sont affichés ici. Je crois honnêtement que je leur avais envoyé un des textes parmi les meilleurs et les plus originaux que j'aie écrits dans la dernière année. Je veux ben croire que c'est un concours de haut niveau et tout, mais ça augure quand même mal pour le reste de ma production 2009.
Re-Addendum
Ok, c'est un concours de très haut niveau (6000 textes!?! Ils ont reçu 6000 textes!?!?!?!). D'accord, d'accord, j'arrête de chialer et je me remets au boulot...
15 commentaires:
Ramasser la gueule !!! Hihi, comme dit Édouard. Dans le temps j'étais vachement intimidé par le concours de R-C. Syndrome de l'imposteur comme on dit, ou syndrome du ti-coune pas de talent dans mon cas, mais enfin. J'ai un texte qui dort dans mes dossiers depuis plus de 20 ans, Quatre nuits avec France, et que je pense plutôt bon (eh, dans la mesure de mes moyens). Faudrait que je me dégourdisse un peu.
Mais là, ce qui me bloque, c'est le 20 $ de participation. C'est peu, enfin relativement peu, mais ça m'aggresse. Ou alors je me sers de cette excuse pour ne pas agir.
J'ai lu pas mal de tes textes maintenant, Gen. Y compris (chutt, ne le dis à personne) celui que tu as soumis aux SixBrumes, et un jour, ça va débloquer pour toi. C'est inévitable.
Ouais, le 20$ de frais me gossait aussi, mais j'espérais que mon texte serait au moins assez bon pour me rendre en finale (c'est "Ce qui reste de l'ange", que t'as lu aussi ;) 20$ de gaspillés *soupir* Avec les 45$ volés, je suis 65$ dans le trou ce mois-ci.
Et oui, je suis sûre que si tu osais tes textes remporteraient du succès Richard ;)
Hum... tu te rends compte que pour les Six Brumes, tu viens de le dire à au moins 19 personnes? :p
Mais merci des encouragements. :) Y'a des jours où ça fait mine de vouloir débloquer... et d'autres où il me semble que ça va plus du tout.
Ce qui reste de l'ange. Ça veut dire que les textes retenus doivent être proche du génie, parce que c'était bon en saperlipopette c't'affaire-là.
Je n'ai pas lu les finalistes des années précédentes, mais je me demande si - consciemment ou inconsciemment - le jury ne choisit pas davantage de texte de littérature générale (par inclinaison personnelle) et à peine un certain nombre de textes représentatifs des genres, style un ou deux polars, un fantastique, etc. Mais, là, je m'égare.
As-tu soumis L'Ange ailleurs ?
Lol! ;) Tu m'envoies des fleurs ce matin! ;) (Je me prépare à esquiver le pot!)
Je me demande si la déconstruction de phrase que je faisais dans "L'ange" n'a pas déplu au jury. Parce qu'ils ont pris un Baranger, donc les genres ne les dérangent pas trop... à moins qu'ils les choisissent à dose homéopathique, comme tu le penses...
Et oui, L'Ange est dans les coffres de XYZ présentement. Pas pour un concours, mais pour un thème. S'ils n'en veulent pas, je le proposerai à BE. Je pense pas que ce soit assez fantastique pour Solaris.
Ah oui, il faut essayer Solaris.
Bon, si tu m'y pousses... Si Joël la refuse, je lui dirai que c'est de ta faute si je l'ai encore dérangé pour rien ;p
Oupse.
Tous en choeur (sur un air de dessins animé bien connu):
"Ne te laisse pas abattre.
C'est pas compliqué.
Pour être heureux comme quatre.
Il suffit de schtroumpfer..."
;o)
@Luc : Mouhahahahahaha! :D
Je te propose un nouveau mantra: ne pas se décourager, ne pas lâcher, ne pas arrêter d'y croire. À répéter tous les jours, sur un ton monocorde, en se concentrant.
Sans blague, reste déterminée, ça va finir par rapporter.
@Karuna : C'est justement parce que je me sens près du but (et qu'on me dit que j'y suis presque) que les déconvenues font mal. J'aimerais arriver à ne pas espérer. À ne même plus y penser, histoire que les acceptations me prennent par surprise.
Mais bon, j'ai pas le choix de m'accrocher : je ne peux pas arrêter d'écrire. C'est en moi depuis que je sais tenir un crayon.
Lâche pas Gen!Le talent a toujours son heure de gloire.
Et là, j'ai hâte de lire ct'histoire de Ange là un jour..chez XYZ par exemple!
Et pour les "refresh" sur les site Web des concours...enlève la touche F5 de ton clavier...avant que tu pogne une tandinite de l'index ;)
Un jour ou l'autre, je vais bien la placer celle là! (Pis vous allez tous être déçus parce que vous allez avoir eu trop d'attente! lol!)
La touche F5 est beaucoup trop efficace. Je préfère la torture de devoir aller cliquer sur le bouton en haut de l'écran :p
(C'est donc mon tunnel métacarpien qui va souffrir, mais le punching bag est un super traitement)
J'ai peu participé à des concours littéraires, et je n'en ai jamais remporté un lorsque je l'ai fait. J'ai même jamais été finaliste (exception: les concours de scénarios de Radio-Québec dans les années 80, où j'ai été finaliste les deux fois où j'ai participé). J'ai commencé une nouvelle pour le prix de Radio-Canada: finalement j'ai trop niaisé, alors je l'ai publiée dans _Solaris_ sous le titre du "Jour-de-trop". C'est ensuite devenu un roman pour jeunes qui, lui, a été finaliste pour un prix. Plus tard j'ai proposé une nouvelle au concours littéraire de l'Abitibi-Témiscamingue, où la compétition n'est pourtant pas très nombreuse. J'ai même pas été finaliste. Cette nouvelle a été étoffée pour devenir _La Peau blanche_. Le dixième livre que j'ai publié, le premier dont on a parlé dans _La Presse_, et le seul de mes romans adultes qui n'a pas été finaliste pour le Grand Prix de la SFFQ. Pendant un temps, ça a été aussi mon pire vendeur. Ce qui ne l'a pas empêché de devenir un film, pour lequel j'ai été finaliste aux prix Génie dans la catégorie du meilleur scénario adapté d'un roman!
Morale de tout ça: a) le cours de la vie est tortueux, b) la persévérance est une bonne stratégie, sans être une garantie, c) écrit.
Joël Champetier
@Joël : C'est dur de trouver plus probant comme discours d'encouragement! ;) Merci de partager ces anecdotes :)
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