Il y a eu une époque de ma vie où les Fêtes avaient un sens. J'avais une famille unie qui chantait des cantiques en décorant le sapin. On allait à la messe de minuit avec une grand-maman le 24 et on déballait les cadeaux en pyjama le 25 au matin. On allait ensuite chez l'autre grand-maman et on chantait encore. Deux jours de cadeaux, festins, musique, cousins avec lesquels jouer. Puis il y avait le 31, qui réunissait tout le clan maternel...
De cette époque, il me reste une nostalgie de Noël, une excitation de petite fille devant la première neige. Une voix optimiste dans ma tête qui me dit "Youppi, les Fêtes s'en viennent!" dès la mi-novembre.
Malheureusement, ma famille a fini par éclater. Divorce de mes parents. Recomposition des couples de parents. Mon chéri est entré dans ma vie peu après. Pour lui c'est parents unis, mais grands-parents divorcés. La démultiplication des partys de famille ne semblait plus vouloir avoir de fin. Évidemment, depuis, à chaque année, on se retrouve avec un casse-tête à n'en plus finir pour réussir à voir les uns et les autres en ménageant tout le monde, en faisant des compromis, sans que personne ne se sente lésé... Bordel de relations humaines, quoi. Compliqué encore récemment par la santé de ma maman. Heureusement, à chaque fois, on réussit à s'entendre. L'horaire prend jamais exactement l'allure qu'on lui voudrait, mais on s'accommode. À chaque fois, rendue à la mi-décembre, la petite fille optimiste en moi, un peu essoufflée et échaudée, se dit qu'on va réussir à passer des belles Fêtes pareil. Qu'on va être contents de voir tout le monde...
Et puis, à chaque fois, il y a une tuile qui tombe à la dernière minute. Un autre compromis qui s'ajoute, un cadeau introuvable, un invité imprévu, une dépense de plus, un déplacement d'horaire... Pour l'angoissée qui se cache derrière ma façade de fille hyper-organisée, c'est la goutte d'eau, quoi. Celle qui me fait me dire que j'aurais dû étrangler la petite fille en moi dès l'apparition de la première neige; que je mettrais volontier les familles élargies dans des petites boîtes cadenassées pour les expédier aux Îles Muk-muk, sans adresse de retour; que j'aimerais avoir l'argent pour aller passer les Fêtes loin de tout le monde (avec seulement mon chum... ou même sans lui, selon les jours), idéalement dans un pays où personne sait pas chanter "Vive le vent"!
Évidemment, on finit toujours par s'arranger, mais seulement après moult émotions, prises de bec, revirements, quasi annulations, retours, reprises, malentendus, coups de fil, courriels...
Bref, je crois que j'aime plus tellement Noël.
Et vous?
11 commentaires:
Je me suis réconcilié avec Noël depuis la naissance de ma fille.
Avoir des enfants, ça change la perspective à propos de Noël. "Woah", s'exclama-t-elle en voyant le sapin illuminé et le cr|$$ de bonhomme gonflable.
D'un autre côté, on a encore plus de pression d'être partout à la fois dans les familles.
Depuis que je ne formule plus, que je n'analyse plus, bref que je ne pense pas et me barricade le coeur, que je prends ça comme n'importe quelle autre fête, Pâques, anniversaires, fête des mères, ça va mieux.
Énervant le matin même quand je reçois et qu'on soit 7 ou 16, j'ai quand même hâte de retrouver mes pantoufles.
@Pat et Kevin : Ouais, je suppose que les enfants, ça aide (c'est vrai que leur capacité d'émerveillement nous réchauffe le coeur). Par contre, je ne voudrais pas leur faire vivre ce rythme de fous.
@ClaudeL : Ah, mais, les autres fêtes c'est pas mieux :p C'est juste moins long! lol!
*snif* Comment ça partir sans moi?
Ouais, pas simple les Fêtes. Je suis un peu dans la même situation que toi Gen: mes parents sont divorcés, ceux de ma blonde aussi.
On a renoncé à voir tout le monde à chaque année: il nous faudrait faire au minimum 4 villes différentes pour ça (on aurait ni le temps ni l'énergie de un, et de deux, on même pas d'autos, alors, hein...), et il ne nous resterait pas de temps juste pour nous (ce qui est AB-SO-LU-MENT non négotiable, on se réserve toujours un peu de temps juste nous deux pendant les fêtes).
On essaie de voir le plus de monde le plus longtemps possible, pis ceux qui sont pas content, ben qui mange de la m...!
@Vincent : Mais non, je partirais pas sans toi pour vrai! ;) Tu sais ben que je m'ennuierais trop.
@Luc : J'ai malheureusement pas l'excuse de l'éloignement pour éliminer des partys. Mais oui, depuis quelques années, on essaie de se garder un peu de temps pour nous deux... même si faut presque le faire en cachette...
Pourquoi? C'est votre vie après tout, ce n'est pas aux autres à la gérer.
Je pense sincèrement qu'il faut un jour couper les ponts avec la famille... pour mieux la retrouver par la suite. C'est ce que j'ai fait.
Comme d'autres, ce sont mes enfants qui m'ont réconciliée avec Nowel et tout. Puis il y a les choix aussi. Ma mère organise tout le temps son party "hors norme" (demain). Sinon on va voir une fois mon père et une fois mes beaux-parents. Le reste du temps, on reste en famille.
Noël, pour moi c'est le souper avec ma petite famille, la veillée À s'amuser ensemble et quand vient la soirée,les lumières se tamisent, la musique de Noël joue en arrière-plan et on se réunit près du sapin et on savoure ce petit moment magique. Après, c'est la tournée des grand-ducs pour deux semaines. Certains par plaisir et d'autres par politesse ou convenance. C'est ca aussi le temps des fêtes .
@Sahée : "C'est pas aux autres de la gérer" Mouahahahahahahahahahahaha! (rire légèrement hystérique) Dix ans qu'on essaie de passer le message à certains. On coupe les ponts, ça se replace. On revient. Le bordel reprend...
@Pierre : C'est justement ce deux semaines de tournée que je suis plus capable d'encaisser. On pourrait ptêt s'organiser pour voir tout le monde échelonné sur l'année!!!
Au fil des ans, nous avons réussi à couper au maximum sur les obligations des Fêtes. Le 24 au soir chez ma mère, le 25 au soir chez ma belle-mère, et parfois le souper du 31 chez ma belle-soeur, ça dépend des années. Le reste du temps, nous profitons au maximum de nos vacances.
C'est certain que mes enfants m'ont réconciliée avec Noël. Quoique plus le temps passe, plus je trouve que les contraintes reliées aux cadeaux sont lourdes. J'ai mes deux amours à gâter, plus 5 neveux. Et les jeunes d'aujourd'hui ont des attentes pas mal élevées, je dois dire... Et ça, c'est sans compter les cadeaux pour les adultes, un cauchemar! Que donner à quelqu'un qui a tout?
Des fois, quand j'en ai ras-le-bol, je rêve d'un Noël dans le sud, loin de toutes ces obligations. Mais avouons-le : Noël ne serait pas Noël sans toute cette folie, sans notre belle neige, sans ces rencontres familiales qui nous forcent à mettre de côté les vieilles rancunes pour nous rapprocher des nôtres...
Alors je dis : vive Noël et heureusement, ça n'arrive qu'une fois par année!
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