vendredi 7 septembre 2018

Tranche de vie (31)

On était au milieu de nos vacances, en route pour le camping, dans les Cantons de l'Est. Puce de quatre ans (et vessie minuscule) oblige, on s'était arrêtés dans une halte routière. Une de ces haltes qui semblent plantées au milieu de nulle part, un combiné Tim Hortons/station d'essence blotti au milieu de terres en friche.

Je me sentais vraiment en vacances. Notre première expédition de camping avec la puce avait un parfum d'aventure, même si le camping choisi ne s'annonçait pas tellement sauvage. Tout de même, on dormirait sous la tente, dans un petit coin de nature (même si on apercevrait sans doute les campeurs des terrains voisins), on ferait un feu, je cuisinerais sur mon réchaud tout neuf...

Je regardais les routes qui se croisaient autour de la halte et j'avais l'impression qu'en s'engageant sur l'une d'elles, on pourrait aller n'importe où, nulle part, Ailleurs... 

Mon chum s'est assis dans la voiture près de moi. Il a regardé autour de nous et poussé un soupir. 

-- Quand je me retrouve dans une place de même, a-t-il dit comme s'il faisait écho à mes réflexions, au milieu de nulle part, avec des mauvaises herbes qui ont poussé plus haut que ma tête, pis du monde bizarre...

Bizarre? Pourquoi trouvait-il les gens bizarres?

-- J'me dis, a-t-il poursuivi...

J'ai souri, pensant qu'il sentirait lui aussi le potentiel d'aventure, l'appel de l'Ailleurs.

-- ... maudit qu'on est ben en ville!

Ramenée sur terre et à la réalité, j'ai éclaté de rire. D'accord, mon chéri, allergique aux moisissures, aux animaux et au gluten, n'est pas un nomade, ni un homme de plein air. Moi non plus au fond. Je m'ennuie beaucoup dès que je perds ma connexion à Internet. 

On a quand même eu du plaisir en camping. ;)

4 commentaires:

Claude Lamarche a dit…

S'il avait vu le dégât qu'un écureuil sait faire dans un moteur de char ou dans un coffre de véhicule récréatif, il aurait bien pris ses jambes à son cou. N'aurait pas voulu rester une heure de plus! Et il serait comme un invité que j'ai déjà eu: il n'a pas dormi de la nuit parce que trop de... silence!

Je me demande bien de quelle halte routière vous parlez, parce que s'il y avait un Tim Horton, ça fait pas trop campagne, ça!

Gen a dit…

@ClaudeL : La halte était un peu avant Magog (donc pas la campagne profonde mettons), cela dit, me semble qu'il y a des Tim Hortons partout maintenant! lol!

Et c'était quand même pas notre première sortie en camping, donc le silence ne l'aurait pas trop déstabilisé. Mais entre notre puce, les autres campeurs, la rivière et les petites bêtes de la forêt, y'a pas vraiment eu de silence de toute manière! ;)

Lily a dit…

L'appel de l'aventure, c'est un peu dans l'imagination.. l'écrivaine voit du potentiel dans chaque situation, je pense ? Je suis une fille de ville mais j'aime la campagne aussi, à doses modérées. Le silence avec une petite fille.. sûr que c'était probablement pas trop au programme ;) Merci pour cette tranche de vie.

Anonyme a dit…

(Ici Gen) @Lily : Oui, je crois que l'aventure est toujours présente dans l'esprit de l'écrivaine, surtout quand on la sort de sa routine.