lundi 11 juin 2018

Cobra Kai : ce que Star Wars aurait dû être

Quand j'ai entendu parler de la série Cobra Kai, une production originale de Youtube, qui se voulait une suite aux films Karaté Kid originaux, je me suis dit : non, pas question. L'industrie cinématographique a déjà détruit Star Wars pour moi en voulant faire des suites, je ne vais pas  les laisser toucher à un autre pilier de ma jeunesse!

Surtout que si Star Wars est un film fétiche de mon enfance, Karaté Kid c'est plus proche d'un fondement de mon identité (et de celle de mon chum). Après tout, les valeurs véhiculées par monsieur Miyagi (non-agression, équilibre intérieur, etc) c'est aussi les nôtres! (Et pour l'anecdote, Isa m'a un jour fait remarquer que j'ai nommé mes deux Hanaken, Sato et Yukié, du même nom que deux personnages principaux de Karaté Kid II! C'était pas volontaire, j'vous jure! hihihihihi!).

Mon chéri, lui, n'a pas pu résister : en apprenant que la série existait, il s'est précipité pour regarder les deux premiers épisodes, gratuits...

Et le résultat l'a renversé! Il a acheté le reste de la série et son enthousiasme (après tout, il aime ces films-là encore plus que moi) m'a convaincue de l'écouter avec lui. Et...

WOW!

Je suis époustouflée! Ça c'est une suite, bonyenne!!! Ok, elle est conçue pour nous manipuler à fond dans notre nostalgie de trentenaires, mais... Ça marche!!!

On suit les deux personnages principaux du premier film, Johnny-le-pas-fin et Daniel-le-héros, trente ans plus tard. Daniel, pourtant parti de rien, a désormais une belle vie : concessionnaire de voitures de luxe, il a une famille, une grosse maison, bref, le rêve américain, mais l'influence de monsieur Miyagi est toujours présente et on voit qu'il ne s'élève pas en abaissant les autres, mais en les aidant à progresser. Johnny, lui, ne semble jamais avoir réussi à se remettre de la défaite infligée 30 ans plus tôt par Daniel : son statut de fils de riche a disparu, il boit trop, vivote de petits boulots et la malchance semble lui courir après... Jusqu'à ce que les événements l'amènent à réouvrir le dojo des Cobra Kai, au grand déplaisir de Daniel!

La beauté avec cette série, c'est qu'elle respecte absolument les personnages originaux : Johnny est toujours amer des événements de son adolescence, mais Daniel, lui, est bien évidemment passé à autre chose. Sauf qu'il garde une méfiance, des blessures... et que les événements s'acharnent à les rouvrir. C'est donc un concours de circonstances plus qu'une volonté concertée qui amène les deux hommes à s'opposer à nouveau... directement et indirectement.

Le tout, dans une série parsemée de clin d'oeil aux années 80, où des scènes du film original ont été transposées presque mot à mot (pour bien nous montrer que les adolescents n'ont pas tellement changé), parfois dans les mêmes décors! (Et mon chum en revient pas de voir qu'ils semblent avoir été conservés ou refaits à l'identique!)

Bref, Cobra Kai est une suite qui fait honneur à ses origines. Mes seuls regrets : la fin un peu douce-amère (mais qui promet une deuxième saison) et l'absence de monsieur Miyagi (parce que Pat Morita, le comédien, est décédé en 2005).

La question non résolue de la série : est-ce que l'idée en est venue aux scénaristes avant ou après avoir regardé How I Met Your Mother et entendu le personnage de Barney expliquer sa théorie selon laquelle Johnny était le vrai Karaté Kid?

Et le mystère insondable devant lequel on se retrouve en finissant de l'écouter : s'il y a des gens à Hollywood capables d'écrire des suites qui respectent autant l'original et jouent avec ses codes tout en lui rendant hommage, pourquoi est-ce que Disney a engagé une gang de morons finis (dont on soupçonne parfois qu'ils n'ont jamais regardé les épisodes IV, V et VI) pour concevoir les nouveaux Star Wars?!?

14 commentaires:

Vincent a dit…

Mets-en que c'était trippant Cobra Kai! :) Et c'est effectivement ce que Star Wars aurait dû être. Mais bon Disney est seulement responsable des derniers fiascos. Lucas scrappait déjà sa propre série par lui-même comme un grand y'a de ça plusieurs années...

Prospéryne a dit…

De un: j'ai regardé le premier épisode de Cobra Kaï et j'ai beaucoup aimé. Moi aussi, j'ai retrouvé l'atmosphère des films et les personnes étaient tout à fait cohérent avec leur passé Et je précise que j'y aie pris du plaisir malgré l'absence de traduction et du fait que j'ai dû l'écouter en anglais (j'ai absolument rien compris de ce que son père lui a dit, mais bon, l'acteur savait exprimer physiquement ce qu'il voulait dire et le chèque était assez explicite en soi!) J'ai pas regardé la suite (ah, faut payer?), mais je serais intéressée à la regarder. Une bonne suite en effet!

De deux: les scénaristes qui ont écrit la suite de Star Wars se foutaient bien de l'essence de la série. Ils n'ont retenu que le côté pow pow et non le côté plus spirituel, avec la force comme essence. Les 1, 2, 3 ne sont pas parfaits, mais au moins, ils portent ça dans leur ADN. Le 7 et le (avale de travers) 8 s'en contrec***. Ça donne une série sans âme qui ne sert qu'à remplir les salles de cinéma. Et pour lequel je ne dépense dorénavant plus mon argent.

Vincent a dit…

@Prospéryne: Y'a les sous-titres! :)

Prospéryne a dit…

@Vincent, les sous-titres sont l'équivalent d'un coït télévisuel ou cinématographique interrompu... On perd la moitié de l'action parce qu'on fixe bêtement le bas de l'écran... Non, moi je suis une fan finie des doublages et j'ai rarement trouvé des arguments convaincants contre. (je précise que je suis d'une absolue mauvaise foi contre quiconque argumente avec moi sur ce sujet! :P )

Vincent a dit…

@Prospéryne: Alors je n'argumenterai pas. De mon côté, que j'en veuille ou pas, Gen met toujours les sous-titres, alors je vis avec.

Gen a dit…

@Vincent : Ok, j'avoue, Lucas était capable de se scrapper lui-même. D'accord, la tradition des scénaristes nuls pour Star Wars ne date pas d'hier. (Y'a qu'à penser aux Ewoks et à la seconde étoile de la mort! o.o)

@Prospéryne : D'accord avec toi : on a perdu l'essence de la série. Déjà que dans le 1, 2 et 3, il n'en restait plus grand chose, mais là... aïe!

Pour les sous-titres par contre, je suis absolument de l'avis opposé! Une fois que tu comprends une deuxième langue (ou même que tu as des notions d'une langue, comme moi avec le Japonais), tu découvres à quel point les doublages sont parfois d'une infidélité crasse!!! En plus d'utiliser les 6 mêmes acteurs à TOUTES les sauces! (Pu capable d'Yves Corbeil!!!)

Les sous-titres, avec un peu d'habitude on ne les remarque plus et ils nous permettent d'entendre les voix et intonations et accents originaux (les accents sont particulièrement gommés par les doublages en français).

@Vincent : Ben oui, je mets presque toujours les sous-titres, parce que j'haïs ça perdre un bout de texte parce que j'ai du mal avec une prononciation! (Et parce que sinon je serais portée à monter le son).

Prospéryne a dit…

@Gen, je sors les arguments fallacieux? :P

Primo, on ne remarque la différence entre les traductions QUE si on écoute aussi la version anglaise. Sinon, et bien, ça ne fait la plupart du temps aucune différence! Et je remarque que souvent les versions françaises et québécoises sont elles-mêmes très différentes, raisons pour lesquelles je préfère et de loin les québécoises, qui sont généralement de meilleure qualité. (Les québécoises ont moins tendance à jouer les zambonies culturelles que les françaises)

D'autres part, quand on a des notions de base dans une langue étrangère et que l'on met les sous-titre (prendre exemple ici de sous-titres français sur un film en anglais), on se rend compte que généralement, les erreurs de traductions sont aussi crasses que dans les versions doublées, mais là, ON S'EN REND COMPTE TOUT DE SUITE et perso, ça me gâche encore plus l'écoute que de rager sur le fait que l'on traduise mal en plein milieu d'une écoute qu'en réécoutant des extraits sur YouTube trois jours plus tard.

D'autres part, si on met les sous-titres dans la langue originale... Ben on se rend vite compte que c'est loin d'être tout qui est sous-titré, que le sous-titreur en coupe des bouts, oublie des petits bouts de phrases, ça ne suit pas toujours ce qui se passe à l'écran, bref, encore une fois, les sous-titres oeuvrent à nous faire comprendre que ce que l'on voit au bas de l'écran N'EST PAS ce que l'on entend et travaillent fort à nous faire vivre un décalage le moins visible possible, mais existant. Et désolé, mais ça, ça me fait pas mal décrocher!

il y a aussi l'argument de dire que les lèvres des acteurs ne bougent pas en même temps pour les doublages. C'est possible, mais faut vraiment être plus attentif à ça qu'à ce qu'il se passe à l'écran pour le remarquer! D'autant plus que certaines scènes en anglais sont elles aussi doublées pour un paquet de raisons et bizarre, mais personne ne remarque rien dans ces cas-là!

Les versions doublées ne sont pas parfaites, mais ce sont elles qui nous permettent la meilleure immersion dans une oeuvre, en nous permettant de se concentrer pleinement sur l'histoire et sur la performance des acteurs à l'écran ainsi que sur tout le travail fait sur l'image. Sincèrement, moi, j'ai fait mon choix il y a longtemps!

Luc Dagenais a dit…

@Vincent et Gen: vous devriez demander des redevances à YouTube... J’en suis à l’épisode 3 à cause de vous deux et j’ai bien l’intention d’écouter la série au complet ! =8-D

Vincent a dit…

@Luc: Héhé! Content que ça te plaise! :)

Gen a dit…

@Prospéryne : Comme j'ai déjà cru (et j'utilise le verbe croire volontairement ici), je peux t'opposer des contre-arguments.

1- "On ne remarque la différence entre les traductions que si on écoute aussi la version anglaise." Ah oui, c'est sûr. Cela dit, je n'aime pas avoir l'impression que je vis en vase clos. Et il m'est arrivé souvent (à l'époque où j'écoutais des doublages) qu'un anglo me disent "Ah, ce personnage, il fait des jeux de mots délicieux"... Jeux de mots qui n'existaient pas en français, rendant le personnage vraiment moins intéressant. Je t'accorde par contre que les traductions québécoises sont nettement meilleures que les françaises. Si on avait juste des traductions québécoises, j'aurais moins mauvaise opinion des doublages.

2- "On remarque encore plus les erreurs de traduction si on met les sous-titres dans sa langue sur un film dont on comprend un peu la langue originale." J'ai rarement mis des sous-titres en français sur un film en anglais (ou même en japonais). Mais les fois où je l'ai fait, j'en ai retiré l'impression que les Français ne savent juste pas traduire. Encore là, les sous-titres québécois sont moins mauvais. Mais les anglos restent les meilleurs (entk pour les traductions du japonais, que je ne peux pas suivre sans sous-titre, mais que je comprends assez pour spotter les erreurs de traduction vraiment ridicules... et c'est drôle, mais y'en a nettement moins en anglais!)

3- "D'autres part, si on met les sous-titres dans la langue originale... Ben on se rend vite compte que c'est loin d'être tout qui est sous-titré, etc" Une seule réponse à ça : CC (c'est-à-dire sous-titrés pour les malentendants). Quand les deux options existent (sous-titre ou sous-titre CC), choisis CC. L'expérience est mille fois meilleure!!! Et souvent, en prime, ils vont te mettre le texte des chansons qui jouent, alors si tu es, comme moi, plutôt nulle pour comprendre les textes de chanson lors d'une première écoute, tu pourras apprécier le choix musical et comment le texte de la toune colle au film! De plus, je dirais que les sous-titrages se sont énormément améliorés dans les dernières années.

4- "il y a aussi l'argument de dire que les lèvres des acteurs ne bougent pas en même temps pour les doublages." ARRRGGG! Tu peux pas savoir comment moi ça me gosse ça!!!! Même avec les dessins animés!

Bref, je suis tout le contraire de toi. Pour moi, je m'immerge bien plus dans le film si je suis sûre d'entendre la vraie voix des acteurs, avec leur intonation et expression (ça fait partie de leur performance après tout!) et de piger TOUT le texte grâce aux sous-titres. Mais je ne force personne à faire partie de mon "école" et je mets gentiment le doublage (quand il existe) pour ma fille ou mes amis qui pensent comme toi.

(Mais souvent je vais réécouter le truc plus tard en langue originale avec sous-titre anglais!)

Gen a dit…

@Luc : Héhéhé! Bienvenu dans le club des convertis!

@Vincent : On a fait un adepte! NO MERCY!!!! :p

Prospéryne a dit…

@Gen, la preuve qu'il faut de tout pour faire un monde! #teamdoublage :P

(J'apprécie toujours les contre-arguments quand ils sont bien argumentés. ;) )

Il existe effectivement certains films ou séries qui n'ont aucun doublage en français et pour les voir, il faut donc se taper les sous-titres (bouhouhou...) Les sous-titres étant pour moi une source de distraction massive et qui m'empêche généralement de plonger pleinement dans une histoire, ça m'arrive de renoncer plutôt que de subir une oeuvre tronquée. J'écoute des documentaires et plusieurs youtubeurs en anglais, donc, je suis pas trop mal pour comprendre, mais dès qu'on arrive à des trucs où les acteurs mettent des émotions et des intonations, ou encore des éléments de l'intrigue dans un dialogue, c'est très facile de manquer un mini-truc et d'après ça être complètement balancée pour le reste du film. (cas vécu un peu trop souvent dans mon cas, ça m'a vraiment découragée des VO!) J'ajouterais que quand j'écoute un truc en anglais, je suis incapable de saisir les nuances des émotions dans les voix des acteurs. C'est un mur en béton armé: ça ne passe carrément pas. Alors quand on me dit qu'on aime mieux les voix originales pour les intonations et expressions, en partant pour moi, c'est raté. -_- Sans doute pour ça que j'ai beaucoup moins de mal avec les documentaires...

Il m'est aussi arrivé de renoncer à regarder une série parce que le doublage avait été fait de façon tellement atroce que, très honnêtement, j'en étais rendue à envisager la regarder en anglais, mais comme mes critères ne sont pas foncièrement très élevé et bien, ça peut donner une idée de la profondeur abyssale de la médiocrité de cette traduction!

Je respecte profondément les goûts de chacun de regarder les films et séries produites dans une autre langue que le français de la façon qu'ils le veulent, mais de taper sur les doublages est pour moi une insulte. Les versions traduites n'ont pas à être plus démonisées que les versions originales sacralisées. Si d'autres préfère regarder les versions originales, pour moi, rien ne peut battre le bonheur de me plonger entièrement dans une oeuvre et d'en percevoir toutes les subtilités. Et si on me parle des jeux de mots délicieux dans une autre langue, je ne me gêne pas, je vais sur YouTube! :P

Gen a dit…

@Prospéryne : Je dois dire que c'est l'argument "souvent la version doublée n'existe pas" qui m'a convaincue d'essayer les sous-titres au début. Et c'est en regardant les films en anglais avec les sous-titres anglais que je suis arrivée à passer le mur de béton dont tu parles : les nuances expressives (et les accents!). Cela dit, c'est pas encore parfait, c'est pour ça que je continue à mettre les sous-titres, même si je comprendrais 99,5% du texte sans (ce qui gosse mon pauvre chum! lol!)

Bref, pour moi les sous-titres, ça a été "l'essayer c'est l'adopter", mais je peux comprendre que pour d'autres ce n'est pas la même expérience. (Le film qui a fait la différence pour moi, ça a été "Les 7 samouraïs" acheté par erreur en version japonaise avec sous-titre anglais (aucune version doublée disponible sur mon DVD de collectionneur payé la peau des fesses et non remboursable). Au début du film (qui dure 3h15), les sous-titres me gossaient. À la fin, je ne les remarquais plus! lol! (Et j'avais mangé deux bols de riz. Parce qu'il est impossible de regarder ce film sans avoir envie d'un bol de riz!)

Prospéryne a dit…

Note à moi-même: prévoir des bols de riz si j'écoute un jour Les 7 samouraïs.