vendredi 1 septembre 2017

Le début d'un texte

Je ne suis pas tellement en faveur des "recettes d'écriture". Tant qu'à moi, les suivre toutes ne garantit pas le succès d'un texte.

Ne me demandez donc pas si, pour moi, le début d'un texte en constitue le premier 5%, le premier 10%, la première page, la première phrase ou les trois premiers chapitres multipliés par la date du jour et divisés par l'âge de l'écrivain.

Le début, c'est le début, quoi. Ça devrait accrocher le lecteur et s'arrêter quelque part avant la moitié.

Mais, surtout, je pense que le début d'un texte devrait contenir des indications de lieux, de temps et quelques traits caractéristiques du personnage principal. Enfin, aux moins celles nécessaires à la compréhension de la suite du récit. (À condition, bien sûr, que le but de votre texte ne soit pas d'embrouiller le lecteur.) Cela dit, on s'en fout probablement que le personnage ait les yeux bleus, à moins que ce trait ne fasse l'objet d'une discrimination spécifique qui entrera en jeu plus loin... Auquel cas, faudrait l'apprendre avant que le problème se présente!

Règle générale, apprendre au milieu du récit que le personnage principal est un grand homme noir (alors qu'on imaginait une petite femme asiatique), ça peut être un peu déstabilisant. De même, quand on a l'impression que l'intrigue se déroule en 2017, embarquer les personnages dans un voyage spatial parce que, oh, on était plutôt en 2087, ça secoue. Et apprendre à mi-récit que cette histoire ne se passe pas à Montréal, comme on le supposait, mais bien à San Francisco, c'est toujours un peu étrange.

Bref, le début, je sais pas c'est où, mais je suis pas mal sûre que c'est l'endroit où il faut planter le décor et présenter les personnages. Parce que même s'ils sont clairs dans votre tête, le lecteur n'y a pas accès.

Ah oui, j'oubliais : le début, c'est aussi la partie du texte sur laquelle le directeur littéraire risque de passer le plus de commentaires. (Et des fois, il en fera un billet de blogue! :p )

5 commentaires:

Guillaume Voisine a dit…

"Protagoniste machin s'arrêta devant le miroir, replaça une mèche rebelle de ses cheveux bruns, qui complémentaient ses yeux de la même couleur (#D2691E, pour être exact, mais nous n'y ferons plus référence anyway). Il s'étira de tous ses 1,873415m, puis se dirigea gaiement vers le début du récit."

#nailedIt

Claude Lamarche a dit…

Et puis paraît-il qu'il faut aussi que le problème, le conflit, la quête, bref, le pourquoi du roman soit assez clair dès le début.

Gen a dit…

@Guillaume : LOLOL! Ah, le miroir, quel allié pour les écrivains qui meurent d'envie de décrire le personnage dans tous ses détails! (Je dois dire que je m'en suis servie dans un texte ou deux, mais l'autre jour j'ai lu un roman où chacun des six personnages s'observait dans un miroir dans les premiers chapitres! lol! Si ça avait été volontaire, ça aurait pu créer un effet, mais c'était clairement un tic!)

@Claude : Oui, c'est là qu'il faut aborder l'essence du texte. Ou, à tout le moins, intriguer le lecteur. Mais les débutants pensent à le faire d'habitude. Tandis que des fois ils se rendent compte au milieu du texte que, ah ouais, j'ai oublié de dire qu'il était arabe, je vais l'écrire ici...

Annie Bacon a dit…

Ça me rassure, ton "on s'en fou qu'il ait les yeux bleus"! J'ai tendance à très peu décrire mes personnages humains (c'est autres chose quand j'invente des races!) et je me suis souvent demandé si ce n'était pas un défaut de ma part, un genre de paresse. Parfois, j'ajoute quelques éléments, je me force, mais ça ne m'est pas naturel. Un ou deux détails marquants suffisent, j'imagine.

Gen a dit…

@Annie : Une habitude que j'ai prise, c'est de donner juste assez de détails au sujet de l'apparence du ou des personnages principaux pour qu'on puisse les reconnaître si un autre personnage les décrit sans les nommer. Alors oui, un ou deux détails marquants suffisent je crois.